Dictionnaire des Arts et des Sciences/1re éd., 1694/Laudanum

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LAUDANUM. s. m. Sorte de composition que les Chymistes ont nommée ainsi de Laudare, Louër à cause de ses excellentes qualitez. C’est proprement l’Opium, bien & deuëment preparé, & corrigé avec une once de l’extrait de safran, demy-once du magistere de perles, & de coraux fait sans corrosion, un scrupule de chacun, de l’huile de girofle & de Karabé, demy scrupule de chacun ; six grains de musc, autant d’ambre gris, & le tout meslé ensemble en forme d’électuaire mol. Le Laudanum ne provoque pas seulement le sommeil, mais il appaise les douleurs, & arreste les évacuations immoderées. Il est merveilleux pour les manies, phrenesies, & pour toutes sortes de fluxions violentes, & sur tout pour celles qui vont aux poumons ou à la poitrine. Il faut user de precautions en le donnant, c’est-à-dire, faire preceder les remedes generaux & & les ordinaires. Sa dose doit estre de trois grains jusqu’à six ou sept. On le fait prendre ordinairement en forme de petites pilulles, ou bien dissous dans quelque liqueur rafraischissante, ou un sirop convenable.