Dictionnaire de théologie catholique/ZINZENDORF III. Doctrines

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 15.2 : TRINITÉ - ZWINGLIANISMEp. 1085-1087).

III. Doctrines.

La religion du cœur.

Ainsi qu’on l’a vu tout au long de ce qui précède, l’idée fondamentale de Zinzendorf et ce qui fait de lui un précurseur remarquable de Schleiermacher, c’est qu’il pose nettement en face de la théologie de l’école, la théologie du cœur. Il croit que dans l’homme les facultés d’intelligence et de volonté ne sont qu’à la surface, tandis que la faculté de fond, celle d’où toute activité part dans l’homme, celle dont dépend toute la vie, c’est le cœur. Sans qu’il s’explique sur cette faculté, il est clair qu’il n’y faut pas voir seulement une faculté de sentiment, mais bien plutôt ce que nous appelons aujourd’hui, après les explications bergsoniennes, l’intuition, l’élan de tout l’être vers le vrai, le beau, le bien. La théologie du cœur, pour Zinzendorf est avant tout la religion du Sauveur. Jésus-Christ est tout pour lui. C’est en lui seul qu’il trouve Dieu. L’union à Jésus n’est pas seulement pour lui un moyen d’aller à Dieu, c’est l’union à Dieu même. Écoutons-le s’expliquer lui-même, dans l’exposé suivant de son biographe et ami Spangenberg : « Je pris (tout enfant), la ferme résolution et je l’ai toujours, d’être athée ou de croire en Jésus ; de considérer un Dieu qui se révélerait à moi en dehors de Jésus-Christ et non par Jésus, soit comme une chimère, soit comme un misérable démon ; de tenir pour néant toute théologie qui, dans cette économie où je vis, n’a pas son origine en Jésus venu dans sa chair, dans sa passion et sa mort ; de regarder tout théologien chrétien qui ne pourrait me comprendre sur ce point dans les vingt-quatre heures, comme un fou et un aveugle. Je m’en tiens là à tout risque. Mon thème est : Sans le Christ, pas de Dieu dans le monde ! Spangenberys Apologetische Schlussschrift, quæstio 62.

En pleine réaction contre son siècle, contre les philosophes déistes et contre les adversaires de l’Évangile, il veut donc que l’on mette au premier rang de l’enseignement religieux et de tout enseignement de la jeunesse l’histoire du Sauveur, sa vie terrestre, ses miracles, surtout ses souffrances, sa mort et sa résurrection. C’est cela qui est pour lui la grande révélation de la divinité. C’est en vain que l’on cherche Dieu, avec les déistes, avec un Voltaire par exemple, dans le spectacle de la nature, dans l’admiration pour « l’horloge » si bien montée qu’est le monde et qui ne peut s’expliquer sans un « horloger ». On ne peut s’enthousiasmer, pense-t-il, pour un horloger. On s’enthousiasme, au contraire, pour un frère, pour un ami, pour un Sauveur mort pour vous sur une croix. On sent si bien son cœur qu’on est contraint de lui donner son cœur ! Depuis son enfance, Zinzendorf a eu la plus touchante dévotion aux souffrances du Christ, à sa passion, à son précieux sang, à ses plaies sacrées, en tant que sources de toute rédemption. Par suite, il avait aussi une tendre dévotion à l’eucharistie, où ce sang est reproduit, retrouvé, reçu. C’est par ce don du corps et du sang, que Jésus nous unit à lui. L’Église, en tant qu’épouse du Christ, est née, comme Eve du côté d’Adam, de la plaie ouverte du Cœur de Jésus en croix. Zinzendorf a embrassé avec ferveur, sans l’avouer, la dévotion catholique au Sacré-Cœur. Les théologiens protestants lui ont reproché d’avoir presque isolé de la personne du Christ, le côté blessé de Jésus, pour en faire l’objet de sa piété. « Le culte du Christ dégénère, disent-ils, en culte du Côté, Pleurakultus. » Zinzendorf a également mis en grand relief la doctrine paulinienne du mariage chrétien fondé sur l’union du Christ et de l’Église et sur la mort du Christ pour son Église, Eph., v, 25, 31, 32.

Cette préoccupation d’attirer l’attention exclusive sur Jésus-Christ semble parfois friser l’antique modalisme patripassien. Jésus est bien le Père qui a vécu et qui est mort pour nous. C’est le Créateur. C’est l’unique vrai Dieu pour les telluriens que nous sommes. Zinzendorf pousse la bizarrerie jusqu’à dire que Dieu le Père n’est pour nous que « ce qu’on appelle dans le monde un beau-père ou un grand-père ». Un passage de ses œuvres va mettre en évidence sa pensée sur ce point : « Le grand dessein général (Hauptplan) de uotre religion, au total, est que nous croyions historiquement que le Créateur de l’univers, que le Père de l’éternité, est né d’une simple Vierge qui n’a jamais connu aucun homme, et qui, ombragée par l’Esprit-Saint, a réellement enfanté le Salut du monde, de son propre corps, et que cet Enfant qui fut le sien, non pas de façon mystique ni hiéroglyphique, mais en toute réalité, a grandi en force corporelle et spirituelle, puis en diverses formations extérieures, en travaux et en difficultés, a mené la vie la plus simple jusqu’à l’âge de trente ans, puis, durant un temps très court, a honoré, en qualité de maître, témoin et bienfaiteur, toute l’humanité de sa présence, et finalement a clos toute sa vie et son enseignement, comme martyr, par une mort sanglante et douloureuse, puisque, comme un agneau, sous le couteau du sacrificateur, il a été transpercé par la lance du soldat et si bien immolé que tout son sang a été arraché de son corps et que cette immolation a été le moment précis de la rédemption du genre humain tout entier, en sorte que notre salut et notre douleur sont arrivés à l’instant où la vie est sortie de son corps. » Discurse über die Augspurgische Confession, 21.

Dans le même passage il insiste sur le fait que c’est l’humanité du Christ qui doit nous apporter toute consolation, à la pensée de l’égalité de Jésus avec nous, ou plutôt du soin qu’il a eu de se rendre encore plus faible, plus pauvre, plus souffrant, plus délaissé que nous ne le serons jamais. Sans doute, celui qui ne « sent » pas dans son cœur la beauté de ce dévouement du Christ doit avoir de plus grandes difficultés à y croire qu’à la divinité, car « autour de la divinité, le combat ne sera jamais qu’une subtilité métaphysique, tandis que la lutte autour de l’humanité du Christ est une matière de cœur, Herzens-Materie, et la volonté lutte parce qu’elle n’admet pas volontiers que Jésus ait été aussi corporel et qu’il se soit comporté comme les autres enfants ». Ibid.

Pour lui, Jésus était au contraire l’unique véritable révélation de Dieu aux hommes. Il était vraiment le Dieu proprement réservé aux hommes, le Père des humains, celui que nous invoquons dans le Notre Père, celui à qui nous devons tout : l’être, la nature, le salut. Plus d’une fois Zinzendorf exprime cette pensée qu’il est vain de chercher Dieu dans la nature extérieure, car il n’est, pour nous, que dans l’humanité de Jésus. Le Dieu que nous trouvons dans la nature n’est pas le vrai. Le Dieu des déistes n’est qu’une caricature, une image pâle et sans vie, une abstraction, une chimère. Dans un de ses cantiques si nombreux (environ 2.000 sans grande valeur poétique), il a traduit cette conviction avec force. Le cantique est intitulé Allgegenwart, omniprésence ; il y fait parler Dieu à l’âme humaine de la façon suivante :

Pourquoi ainsi, enfant sans intelligence,
Veux-tu m’extraire de l’abîme ?
Où penses-tu donc que l’on me trouve ?
Me cherches-tu aux pôles du ciel ?
Me cherches-tu dans la créature ?
Mon essence que nul ne contemple
S’est forgée à elle-même un corps
Et tu ne trouves cependant pas ma trace !
Vous, hommes, venez tout près et voyez
Les profondeurs voilées de l’abîme,
La Majesté cachée
En Jésus, l’humble entant ! …

Quant à ses rapports personnels de piété envers l’humanité de Jésus, Zinzendorf ne craignait pas de se donner en exemple à imiter par les siens.

Ce fut toujours mon bonheur de sentir mon Sauveur constamment dans mon cœur. C’est pourquoi tous les élans de mon esprit se portaient vers l’Époux et vont encore à Lui, qui me réconcilie à Dieu. J’avais entendu dire de mon Créateur qu’il était devenu homme. Cela me toucha profondément. Je pensais en moi-même : Si le cher Seigneur n’était plus vénéré de personne, Je veux quand même m’attacher à lui et avec lui vivre et mourir. C’est pourquoi j’ai vécu bien des années à la manière d’un enfant avec lui, je lui parlais durant des heures, comme un ami avec son ami, et bien des fols j’ai parcouru ma chambre en long et en large, plongé en méditation. Dans mes colloques avec lui j’étais très heureux et je lui disais ma gratitude de tout le bien qu’il m’avait fait par son incarnation. Mais je ne comprenais pas assez parfaitement la grandeur et la suffisance des mérites de ses plaies, ni hélas ! de la mort cruelle de mon Créateur. Car la misère et l’impuissance de ma nature d’homme ne m’était pas encore parfaitement découvertes. Je faisais ce que je pouvais pour être heureux jusqu’au jour extraordinaire où je fus si vivement ému de ce que mon Créateur avait souffert pour mol que je versai d’abord mille larmes et que je m’attachai à lui encore plus fermement et m’unis à lui tendrement. Je continuai à lui parler, quand j’étais seul, et je croyais de tout cœur qu’il était tout près de moi. Je répandais de longs entretiens et au dedans de moi résonnaient autant de vérités. Je pensais aussi : Il est Dieu et peut me comprendre sans que je m’explique entièrement : il a le sentiment de ce que je veux lui dire. Souvent je me disais que, pourvu qu’il m’entendît, cela suffisait à me rendre heureux pour ma vie entière. C’est ainsi que j’ai vécu plus de cinquante ans avec mon Sauveur et je m’en trouve tous les jours plus heureux. » Reden an die Kinder, 84e Rede.

Le dogme de la Trinité. — En tout ce qui précède, la théologie catholique aurait à relever plus d’une exagération, plus d’une bizarrerie, bien qu’elle ne soit nullement opposée, bien au contraire, à ce que Zinzendorf appelait la « théologie du cœur ». Mais voici des étrangetés moins admissibles et où apparaît, dans toute son évidence, le danger de ce biblicisme sans contrôle, substitué par la réforme protestante au magistère infaillible et indéfectible confié par le Christ à son Église.

On a vu que Zinzendorf concentrait sur le Christ-Homme toute la force de la foi et de l’amour, au point qu’il ne craignait pas, en dépit de l’indécence de l’expression, de nommer Dieu le Père, notre

« beau-père » ou notre « grand-père ». Dans ses explications

sur la Trinité, il employait un langage qui, sous couleur de parler plus au cœur qu’à l’intelligence, s’éloignait totalement de la tradition chrétienne et du plus simple bon goût. A l’entendre, la Trinité comprenait : le Papa, la Maman et sa Flamme, le Frère ou Agneau (Papa, Marna und ihr Flämmlein, Bruder, Lämmlein). D’après cette théologie qu’on dirait volontairement rabaissée au niveau des enfants et des sauvages, le Saint-Esprit ne procéderait pas du Père et du Fils, comme l’enseignent les conciles et les Pères, mais ce serait le Fils qui procéderait du Père et du Saint-Esprit. Et c’est cela que Zinzendorf prétend appuyer sur le témoignage des Écritures ! Il rapproche à cet effet un texte de saint Jean d’un texte d’Isaïe et il les prend tous deux au sens le plus littéral : En saint Jean : « Et moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu’il demeure toujours avec vous, c’est l’Esprit de vérité… » Joa., xiv, 16. En Isaïe : « Vous serez allaités, caressés sur les genoux, comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai… et votre cœur sera dans la joie ! » Is., lxvi, 12-13. On avouera que la preuve est maigre ! Faire, sur la foi de ces deux textes rapprochés sans raison suffisante, de façon tout arbitraire, du Saint-Esprit la femme de Dieu le Père, c’est tout simplement une inconvenance, une extravagance sans nom. Mais nous allons rencontrer des absurdités et des inconvenances plus grandes encore.

La doctrine de l’enfance spirituelle. — A force de s’appuyer sur le cœur, de vouloir parler au cœur, de tout ramener, en théologie, au sentiment. Zinzendorf s’était fait une. tendance dangereuse à traduire les vérités chrétiennes en termes enfantins qu’il croyait touchants. Pour mieux parler « les abaissements du Christ, il l’appelait familièrement Handwerkgesell, compagnon de travail, Galgenschwengel, gibier de potence, etc. Quand il fut revenu d’Amérique, où il avait connu une humanité plus simple, plus près de la nature, il manifesta de nouveau son désir de voir les frères moraves adopter un langage analogue à celui des sauvages, parler de tout avec une simplicité affectée, à désigner tous les actes de la vie ou toutes les parties du corps tout crûment, sans souci de la pudeur la plus élémentaire. Il en résultait souvent de vulgaires obscénités. En particulier, la doctrine du mariage de Zinzendorf prêtait à des développements trop aisément scandaleux. Comme, selon lui, le Christ était l’époux des âmes, il enseignait que les maris de la terre ne sont que des vice-maris, des vice-christs, des vice-hommes de l’Épouse (Vice-männer der Ehefrau). Il entrait de là en des développements folâtres et cocasses. Les frères, pour lui obéir, firent comme lui. Il en résulta un renom d’immoralité pour les communautés moraves. Des protestations et des critiques vinrent de toutes les parties de l’Allemagne. Les théologiens les plus graves et les plus illustres, Jean-Georges Walch, l’éditeur des œuvres de Luther, Jean-Albert Bengel, l’auteur célèbre du Gnomon Novi Testamenti, Charles-Gottlob Hofmann, écrivirent contre les pratiques moraves. Le surnom d’Herrnhutes qui fut donné à toute la secte fut entouré quelque temps d’un relent d’infamie. Les moraves ont appelé cette période de leur histoire (1743-1749) le « temps de l’épreuve » (Sichtungszeit, littéralement, le temps du criblage). Les plus acharnés contre eux furent d’anciens frères sortis de la secte. Un certain Volck, qui avait été secrétaire de la ville de Büdingen, publia en 1749-1751, à Francfort, Le mystère dévoilé de la perversion de la secte des Herrnhutes. En vain quelques amis prirent-ils la défense de Zinzendorf, notamment Guillaume-Frédéric Jung dans un ouvrage intitulé : Luther toujours vivant dans le comte Zinzendorf, Francfort et Leipzig, 1752, leur voix se perdit dans le tumulte. Les Herrnhutes eurent de la peine à remonter le courant. Ils reconnurent dans la suite que le comte Zinzendorf avait manqué de prudence et de sagesse dans ses manières de parler et que sa prétendue « enfance spirituelle » conduisait à des abus regrettables. Et ce sera aussi notre conclusion. L’initiateur fut une âme ardente et sincère, mais qui aurait eu besoin, pour guider un zèle méritoire, de la ferme direction d’un milieu catholique, à condition toutefois qu’il eût assez d’humilité pour l’accepter et la suivre.

IV. Aperçu historique de l’Église morave. — Après la mort de Zinzendorf, l’Église morave achève de se poser en Église distincte, en tant qu’Église missionnaire, Église de fraternité chrétienne, Église d’éducation de la jeunesse. Trois synodes constituants furent tenus, dans les années 1764, 1769 et 1775. La constitution comporte comme autorité directrice de la secte une Conférence unitaire des Anciens.

Le continuateur de Zinzendorf, durant cette période constituante, fut l’évêque morave Auguste-Gottlob Spangenberg, esprit pondéré et prudent, premier biographe du restaurateur de la secte, et qui dirigea en fait cette Église jusqu’à sa mort en 1792. Spangenberg est l’auteur de la Profession de foi des moraves. Rédigée en allemand, elle a un titre latin Idea fidei fratrum (1778). Toutes les bizarreries de Zinzendorf en ont été soigneusement éliminées. C’est une sorte de luthéranisme modéré, réchauffé par le piétisme wurtembourgeois, et dans lequel on insiste à la fois sur l’attachement à la personne du Christ, selon le vœu de Zinzendorf, et sur le culte des livres bibliques, comme source principale (avec la personne du Christ) de la révélation divine, comme le voulait Luther. Les moraves, qui se nomment officiellement Unitas fratrum — l’Unité des frères — professent hautement, disent-ils, le principe connu de saint Augustin : in necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas. Actuellement, ils font appel surtout au symbole des Apôtres, comme base des articles de foi fondés sur les Écritures. Comme le symbole, ils insistent sur le médiateur, Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, sur sa vie, ses souffrances et sa mort, suivie de sa résurrection. Ils pratiquent le baptême des enfants et la sainte Cène, où tous communient, six fois par an, sans que les membres des autres Églises en soient exclus. Ils ont maintenu l’épiscopat. Mais l’ensemble de l’Église est divisé en trois grandes provinces : Allemagne, Angleterre, États-Unis. Chaque province est dirigée par un synode provincial. Les trois synodes élisent chacun neuf délégués formant le synode général, de qui relèvent toutes les questions intéressant la secte entière. Les missions chez les païens sont très en honneur et très ferventes. En 1916, on comptait 156 stations, avec 195 postes auxiliaires, 1.496 centres de prédications, 354 missionnaires, dont 312 Européens et 42 Américains, auxquels il fallait joindre 2.196 missionnaires indigènes, 39.683 fidèles, uniquement pour les pays de mission. Actuellement, la province d’Amérique seule possède beaucoup plus de membres que les deux autres provinces d’Allemagne et d’Angleterre. On y comptait, en 1926, 153 ministres, 164 églises, et 37.243 communiants. Le nombre total des frères moraves, missions comprises, doit approcher cent mille.

Zinzendorf, Περὶ ἑαυτοῦ, oder naturelle Reflexiones über sich selbst, 1749 ; Spangenberg, Leben des Grafen N. L. von Zinzendorf, Barby, 1772-1775 ; Schrautenbach, Der Graf von Zinzendorf und die Brüdergemeinde seiner Zeit (écrit en 1782, publié à Gnadau, en 1871) ; Müller, Zinzendorfs Leben, Winterthur, 1822 ; Verbeek, Des Grafen von Zinzendorf Leben und Charakter, Gnadau, 1845 ; Pilgram (catholique), Leben und Wirken des Grafen von Zinzendorf, Leipzig, 1857 ; F. Bovet, Le comte de Zinzendorf, Paris, 1860 ; Burkhardt, Der Graf von Zinzendorf, Berlin, 1878 ; Plitt, Zinzendorfs Theologie, 3 vol., Gotha, 1869-1874 ; Becker, Zinzendorf im Verhältnis zu Philosophie und Kirchentum seiner Zeit, Leipzig, 1886 ; Steinecke, Zinzendorf und der Katholizismus, Halle, 1902 ; Römer, Zinzendorfs Leben und Wirken, Gnadau, 1900 ; Müller, Zinzendorf als Erneuerer der alten Brüderkirche, Leipzig, 1900.

L. Cristiani.


ZITTARD ou CITTARD Mathlaa, frère prêcheur (xvie siècle). — Originaire du pays de ce nom en Rhénanie, il fît profession à Aix pour les prêcheurs de la province de Teutonie. Il se distingua par sa piété, sa science et son éloquence. L’empereur Ferdinand Ier le choisit pour confesseur particulier et prédicateur de sa cour. Il eut à combattre l’hérésie naissante de Luther, en particulier Martin Bucer. Mort en 1571 (?).

Quétif-Échard, Script, ord. præd., t. ii, col. 215 b.

Marillier.


ZŒMEREN (Henri de), lovaniste, né vers 1420, à Zœmeren, d’où son nom, professeur de théologie à Louvain en 1460, puis doyen de la cathédrale d’Anvers, décédé le 14 août 1472. On a de lui un Epitome primæ partis dialogi Gulieimi Occam quæ intitulatur De hæreticis, Louvain, 1481, in-fol., entrepris à la demande du cardinal Bessarion dont il avait été le collaborateur à Vienne entre 1458 et 1460.

J. Mercier.


ZOLA Joseph, théologien italien tout imbu de jansénisme (1739-1806). — Né à Concesio, près de Brescia en 1739, il entra de bonne heure comme professeur de morale à l’académie théologique de cette ville, où il eut pour collègue le célèbre Pierre Tamburini, cf. t. xv, col. 30 sq., son aîné de deux ans. Ensemble, ils travaillaient à faire pénétrer dans l’Italie du Nord les idées jansénistes et richéristes ; ils firent si bien qu’ils furent destitués l’un et l’autre en 1771 par le cardinal-évêque de Brescia, Molino. Zola se retira à Rome, où la protection du cardinal Marefoschi lui fit rendre son enseignement à Brescia. Peu après, en 1774, il était appelé à Pavie pour enseigner l’histoire ecclésiastique et y diriger le collège germa