Dictionnaire de théologie catholique/ZINZENDORF I. Jeunesse et formation. II. Réorganisation des frères moraves

Dictionnaire de théologie catholique
Texte établi par Alfred Vacant, Eugène Mangenot, Émile AmannLetouzey et Ané (Tome 15.2 : TRINITÉ - ZWINGLIANISMEp. 1083-1085).

ZINZENDORF (Nicolas-Louis, comte de), restaurateur de la secte des frères moraves (1700-1760).
I. Jeunesse et formation.
II. Réorganisation des frères moraves (col. 3696).
III. Doctrines (col. 3699).
IV. Aperçu historique de l'Église morave (col. 3703).

I. Jeunesse et formation.

Nicolas-Louis de Zinzendorf naquit à Dresde, le 26 mai 1700. Il appartenait à une ancienne famille de la noblesse autrichienne. Cette famille avait dû quitter le sol autrichien, lors de la Contre-Réforme, parce qu’elle avait adhéré au luthéranisme. Elle était venue se fixer à Oberbirg, près de Nuremberg. Les descendants étaient entrés au service de la Saxe, où ils s'étaient faits une haute situation. Le père de Nicolas-Louis était membre du cabinet saxon, à Dresde. Mais l’enfant perdit son père six semaines après sa naissance. Sa mère se remaria alors qu’il avait quatre ans. Il fut élevé par sa grand’mère maternelle, à Gross-Hennersdorf, en Haute-Lusace. Son enfance fut très pieuse. Privé de tout camarade, vivant parmi des femmes, l’enfant s’habitua de bonne heure à considérer Jésus comme un frère, comme le plus intime des amis. Dans son innocence, il ne songeait naturellement pas à apporter, dans cette religieuse intimité, ce sentiment profond du péché que l’on regardait, dans la mystique luthérienne, comme indispensable. On le lui apprendra plus tard, mais il ne perdra jamais le lien de « camaraderie » qu’il avait eu tout enfant avec son Jésus. Toute sa vie sera dominée par un ardent amour de Jésus et il pourra dire : « Je n’ai qu’une passion, Lui, Lui seuil » Dès son jeune âge cependant, sa dévotion n'était pas exempte de cette bizarrerie que nous aurons à relever en parlant de ses doctrines. Le récit suivant, de sa plume, en fera foi : « Dans ma huitième année, écrit-il, je fus toute une nuit sans sommeil, et je pensais à un vieux cantique que madame ma grand’mère m’avait chanté avant d’aller se coucher. J’entrai dans une méditation, puis dans une spéculation si profonde que j’en perdis presque le sens. Les idées les plus subtiles des athées se fixèrent d’elles-mêmes dans mon esprit et j’en fus intimement saisi et pénétré à un tel point que tout ce que j’ai pu entendre ou lire depuis n’a fait que m’effleurer sans m’atteindre et sans me faire la moindre impression. Mais, parce que mon cœur était au Sauveur et que je lui était dévoué avec une rectitude délicate et que je pensais souvent que s’il était possible qu’il y eût ou qu’il apparût un autre Dieu que lui, j’aimerais mieux être damné avec mon Sauveur que d'être heureux avec un autre Dieu, les spéculations et raisonnements qui ne cessaient de m’assaillir n’eurent d’autre effet sur moi que de m’angoisser et de me ravir le sommeil, sans avoir sur mon coeur le plus petit effet. »

Dès cet instant, assure-t-il, il eut l’intuition que la religion était affaire du cœur et non de la raison : « Ce que je croyais, poursuit-il, en effet, je le voulais ; ce que je pensais, cela m'était odieux et je pris dès cet instant la ferme résolution d’employer la raison dans les choses humaines aussi loin qu’elle pouvait aller et de m’instruire et cultiver autant que cela serait possible, mais dans les choses spirituelles de rester si sincèrement attaché à la vérité saisie par mon cœur et en particulier à la théologie de la croix et du sang de l’Agneau de Dieu, que je la misse à la base de toutes les autres vérités et que j’en vinsse à rejeter sans délai tout ce que je ne pourrais pas en déduire. Et cela m’est resté jusqu'à ce jourl » Biïdingische Sammlung, i, Vorrede. Ce texte révèle en Zinzendorf un précurseur de V inluitionnisme du cœur en tant qu’opposé à l’intellectualisme desséchant de son siècle. Il sera préservé du déisme et de l’athéisme par le don de son cœur à Jésus.

A l'âge de dix ans, Nicolas-Louis fut placé au Pædagogium piétiste de Halle. Voir Piétisme. Les six ans qu’il y passa furent des années de souffrances cruelles. Trop sensible et trop peu semblable aux autres, il y fut en butte aux brimades de ses condisciples, à l’incompréhension des maîtres. Seul Francke exerça sur lui une bienfaisante influence. Sa première Cène, en 1715, fut la source de profondes émotions. En 1716, sa famille, soucieuse de son avenir terrestre, l’envoya à Wittenberg, pour y suivre des cours de droit. Son tuteur ne lui permit pas de prendre part aux cours de théologie, mais il consacra tout son temps libre à la Bible, à la lecture des œuvres de Luther et des auteurs piétistes. Il aurait voulu, paraît-il, réconcilier le piétisme et l’orthodoxie luthérienne. Mais l’entreprise se révéla au-dessus de ses forces. Pour achever sa formation, son oncle et tuteur le fit voyager (1719-1720). Il vint en Hollande. Au cours de ce voyage, il vit à Dusseldorf un Ecce homo portant cette suscription : Hoc feci pro le, quid facis pro me ? — « Je sentis, écrit-il, que je n’avais pas grand’chose à répondre à cette question et je suppliai mon Sauveur de me forcer à souffrir avec lui, si je n’y consentais pas volontairement. » Il apprit à Utrecht à connaître le calvinisme. Il crut comprendre qu’il y a d’excellents chrétiens dans toutes les Églises et que la « religion du cœur », révélée à son enfance, était la même partout, en dépit des divergences dogmatiques. Cette impression fut renforcée durant son séjour à Paris. Il se lia étroitement avec le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, tout en résistant à ses essais de conversion au catholicisme et il lui voua une profonde vénération. Un peu plus tard, il devait lui dédier une traduction française du Vrai christianisme d’Arndt, l’un des auteurs favoris du piétisme.

Revenant dans son pays, il séjourna en Franconie, au château de Castell, chez une tante, s'éprit de sa cousine Théodora et demanda sa main. Mais, un peu plus tard, ayant appris qu’un de ses amis, le jeune comte de Reuss, prétendait au même mariage, il s’effaçait vertueusement devant lui, en triomphant de la nature. Il rêvait de consacrer sa vie à l’apostolat chrétien et cherchait sa voie. Mais pour obéir aux désirs des siens, il dut entrer dans l’administration saxonne. Le 22 octobre 1721, il était nommé Hofund Juslizrat, Conseiller de Cour et Justice, à Dresde.

Devenu majeur, il employa son patrimoine à acheter à sa grand’mère la seigneurie de Berthelsdorf en Haute-Lusace, et comme il se trouvait patron de la paroisse, il choisit comme pasteur le poète religieux Jean-André Rothe. Enfin, le 7 septembre 1722, il épousait la sœur de son ami, le comte de Reuss, Erdmute-Dorothée. Déjà, à cette date, les frères moraves venaient d’entrer dans sa vie.

II. Restauration des frères moraves.

C'était une histoire étrange que la leur. Les Bômische Brùder, que nous appelons frères moraves, étaient une branche détachée, en 1457, à Kunwald, des utraquistes, dans le but d’imiter de plus près la vie apostolique. En 1467, ils élurent trois prêtres, dont l’un fut sacré évêque par un évêque vaudois nommé Etienne. Un peu plus tard, Luc de Prague († 1528) leur donna leur organisation et devint leur chef. Ils se répandirent rapidement et vers le milieu du xvi 9 siècle, on estime qu’ils formaient presque la moitié de la population de Bohème. On les surnommait alors les Picards. Violemment persécutés par l’empereur Ferdinand I er, ils émigrèrent en masse en Pologne, non sans s’imprégner d’idées luthériennes. La « Lettre de Majesté » de Rodolphe II, en 1609, leur avait permis de revenir en Bohême et Moravie, mais à la suite de la bataille de la Montagne-Blanche, ne 1620, ils avaient dû reprendre leur vie errante. Ils avaient eu alors, en la personne de Jean-Amos Komensky (Comenius), un évêque remarquable, à la fois théologien et éducateur, d’esprit large et instruit, qui rêvait d’une réconciliation générale des chrétiens, mais par la destruction de la papauté et de l’empire. Ce personnage était mort en exil à Amsterdam, en 1670, sans laisser de successeur. La secte paraissait vouée à la disparition totale. Il en restait cependant des « germes cachés », selon le mot de Komensky.

Le jeune comte de Zinzendorf ignorait tout de cette secte, quand, au mois de mai 1722, le pasteur Rothe lui présenta un charpentier morave, nommé Christian David qui sollicitait, pour lui et quelques-uns de ses compatriotes, désireux de fuir le territoire soumis à l’Autriche, un refuge sur ses terres. Le comte n’y attacha d’abord qu’une importance secondaire, n ne comptait pas retenir les réfugiés sur son domaine, mais il accepta de leur donner un abri provisoire. Les nouveaux venus s’installèrent sur les pentes du Hutberg, qu’ils appelèrent Herrnhut, poste de garde du Seigneur. Zinzendorf ne s’occupa que fort peu d’eux, dans les premières années. Il avait fait de son château de Berthelsdorf une sorte de chapelle très fervente. Avec son pasteur et deux autres amis, il avait conclu le « Pacte des quatre frères », destiné à gagner des adhérents à la foi et à la religion du cœur, que le comte regardait comme la seule qui comptât. L’amour de la personne du Christ était le lien de cette association. On avait fondé d’abord un collège pour la jeunesse noble, mais il ne dura que trois ans (1724-1727), on créa ensuite un orphelinat du genre piétiste. Zinzendorf écrivait des tracts pieux, rédigeait des cantiques, publiait un périodique intitulé le Socrate de Dresde, à l’adresse des incrédules. Il voulait réconcilier la raison et la foi. Mais cette propagande n’eut qu’un succès médiocre. Pendant ce temps, l’émigration morave se poursuivait. Elle se prolongea plus de dix ans. L’installation provisoire se consolidait. Le protecteur dut peu à peu s’occuper toujours davantage des réfugiés, parmi lesquels des divisions fâcheuses avaient éclaté. Il demanda un congé de l’administration, puis démissionna complètement, en 1728, pour se consacrer entièrement aux moraves. Le 12 mai 1727, avait eu lieu, à Herrnhut, la prestation de serment à la Charte (Rügen) imposée par le seigneur, et à la convention libre (Willkilr) votée par le groupe. C’est de ce serment que date la restauration des frères moraves. Mais ils n’étaient légalement qu’une annexe de la paroisse luthérienne de Berthelsdorf. Dans cette annexe, ils avaient leurs offices présidés par des laïques élus, sous la présidence de Zinzendorf. Un ordre rigoureux fut établi dans la colonie morave. Un roulement continu de prières, ne s’arrêtant ni le jour ni la nuit, fut institué pour obtenir la protection du Seigneur contre les ennemis éventuels des frères. Les enfants furent enlevés de bonne heure à leurs parents pour être élevés dans des orphelinats séparés, l’un pour les garçons, l’autre pour les filles. Les mariages ne furent autorisés qu’après la certitude acquise que le nouveau foyer disposait des éléments spirituels et matériels d’existence. Deux réunions pieuses avaient lieu chaque jour, pour chaque

« chœur » ou section de la population. Chaque « chœur » 

était présidé par un « ancien ». L’office du malin consistait surtout en lectures de la Bible, celui du soir, en chants religieux, coupés ou suivis de communications des lettres des absents. Dans les lieux de réunion, ni chaire, ni autel. Point de costume particulier pour l’officiant.

Comme il fallait s’y attendre, ces nouveautés suscitèrent les curiosités, puis les critiques, puis les oppositions plus ou moins violentes des pasteurs luthériens du voisinage et même des centres luthériens plus éloignés. Zinzendorf répondait à tous avec vigueur et défendait son petit troupeau, tout en prétendant que l’on y professait intégralement la Confession d’Augsbourg, appelée familièrement l’Augustana, si bien que les prescriptions des traités de Westphalie, n’autorisant en Allemagne que le catholicisme et le luthéranisme, n’étaient pas violées.

Ce fut à l’occasion de ces discussions que Zinzendorf rompit avec le piétisme. On lui reprocha de Halle qu’il n’avait pas rendu son témoignage au sujet du Busskampf, combat de pénitence, considéré chez les piétistes comme indispensable au salut. Il en eut du scrupule et tint à se mettre en règle. Mais il n’en tira, dit-il, aucun profit pour son âme. Il devait dire plus tard : « Ce qu’on appelle agon pœnitentiæ. Busskampf, ne peut être autre chose qu’une sorte de convulsion spirituelle… Je reconnais qu’il vaut infiniment mieux qu’un enfant souffre de convulsions en faisant ses dents, qu’il ne meure pendant la dentition, mais je prétends qu’on n’a jamais vu de médecin assez homme à système pour défendre aux enfants de faire leurs dents sans avoir préalablement été malades ! »

Devant les attaques des piétistes, il en vint à s’écrier plus tard : « Il n’y a qu’une seule race au monde à laquelle je ne puisse me faire et qui me soit antipathique, c’est cette misérable espèce de chrétiens qui se décernent le titre de piétistes que personne ne leur accorde ! » Toutefois, il conservait l’empreinte piétiste de son enfance. « La pratique de Halle, et la théorie de Wittenberg », telle fut une de ses formules.

Une période nouvelle s’ouvrit dans sa vie avec le dessein d’annoncer le règne du Christ aux païens des pays coloniaux, soit aux Indes occidentales (Amérique), soit au Groënland (1732-1733). Une équipe de missionnaires et de colons moraves envoyés par lui, en 1735, en Géorgie, voyagea avec le ministre anglican Charles Wesley, jeune encore. Wesley, profondément touché par l’attitude impavide des moraves, en face d’une terrible tempête, s’attacha à eux, voulut les connaître de plus près, et entretint, durant quelques années, avec eux, des rapports très étroits, qui ne laissèrent pas d’influencer son évolution personnelle d’une manière très notable.

En 1736, Zinzendorf fut frappé d’un ordre de bannissement par le gouvernement saxon, en raison des accusations portées contre lui comme fondateur de secte illégale. Il dut quitter le pays, bien que la commission d’enquête désignée pour informer sur les faits d’Herrnhut, n’eût rien trouvé de condamnable. La communauté d’Herrnhut fut autorisée à subsister, à condition d’observer strictement l’Augustana et de ne plus recevoir d’adhérents. Parti de Saxe avec un groupe des siens, Zinzendorf vint s’établir dans le Wetterau, région située entre le Taunus et le Vogelsberg, en un lieu qu’il nomma Herrnhag (enclos du Seigneur). Mais il mena personnellement, à partir de ce temps, une vie plus ou moins errante. On le trouve en Livonie, où il fonde un groupe de moraves. A son retour, au passage à Berlin, il se fait sacrer évêque, le 20 mai 1737, par Jablonsky, qu’un groupe de frères moraves avait lui-même élu évêque en 1698. et qui avait déjà sacré évêque un des missionnaires moraves de Zinzendorf partant pour la Géorgie. A cette date, il croit encore possible le maintien de l’unité des frères moraves avec le luthéranisme. Mais à partir de 1738, il s’oriente vers une nouvelle conception. Jablonsky avait travaillé, toute sa vie, en union avec le grand philosophe Leibnitz, à la réconciliation de l’Église évangélique (luthérienne) et de l’Église réformée (calviniste). Zinzendorf était, depuis son enfance, convaincu que la « religion du cœur » est la seule indispensable et qu’en elle toutes les branches religieuses, qu’il nommait bizarrement les tropes religieux, pouvaient s’entendre, en dépit des différences dogmatiques. Il dut être puissamment encouragé par Jablonsky, dans ses idées. Il eut la pensée d’être, lui, le centre de réconciliation de tous les chrétiens. Il fit admettre par les siens que l’Église du Christ contient tous ceux qui, par la foi et l’amour, sont membres du corps dont Jésus est la tête, mais qu’il peut y avoir des « tropes » différents : luthérien, calviniste, morave. Il aurait volontiers ajouté : catholique !

En 1741, il réunit à Londres un synode morave. On y conféra au Christ le titre de « Ancien-Général », que l’on avait donné peu auparavant à un frère morave, placé ainsi au-dessus de tous les « anciens » de la communauté. Ancien étant la traduction de prêtre, le titre donné ainsi au Christ, équivalait à celui de « Prêtre universel ». Zinzendorf fut proclamé Scharnier, c’est-à-dire charnière de la chrétienté générale ! Il songeait alors à partir en personne pour les missions, et il avait déposé son titre d’évêque, pour n’être auprès des païens que « frère Louis ». Il n’y obtint du reste qu’un médiocre succès et en revint dès 1742. En son absence, la communauté avait plutôt cherché à se faire reconnaître comme corps religieux légal indépendant et elle y avait réussi, en Prusse et dans le Wetterau. À peine rentré, Zinzendorf combattit cette tendance qui allait contre ses projets de fusion des Églises et il se fit nommer « serviteur plénipotentiaire de la communauté », ce qui lui donnait des pouvoirs de dictateur. Ce fut surtout alors qu’il établit, dans ses groupes, ce qu’il nommait des tropes éducatifs, τρόποι παιδείας, correspondant aux divers Credos des Églises. Son système fut approuvé au synode morave de Marienborn (1745), ainsi que la doctrine si chère à son esprit de la « religion du cœur », Herzensreligion.

En octobre 1747, le ministère de Brühl, en Saxe, lui accorda l’autorisation de rentrer dans le pays. On lui octroya toute liberté ainsi qu’aux siens, sous la condition de l’observation de Y Augustana. Cela ne l’empêcha pas de continuer ses voyages. En Angleterre, un acte du Parlement, en date du 12 mai 1749, reconnaissait l’Église épiscopale morave sous le titre officiel à’Unitas fratrum. De 1749 au milieu de 1750, puis de 1751 à 1755, il réside à Londres, où il trouve un champ plus favorable à ses idées et dont il songe à faire le centre de ses créations. Il revient toutefois en 1755 en Saxe. Il s’y trouve aux prises avec d’énormes difficultés financières. Il s’est ruiné pour les moraves. Il a fait de grosses dettes, que son Église mettra quarante ans à payer. II a perdu, à quinze ans, un fils en qui il mettait tout son espoir pour l’avenir de son Église (1752). Il perd sa femme très aimée en 1756 et se remarie, en 1757. Enfin, il expire le 9 mai 1760, en disant ces fières paroles : « Je suis tout dévoué à la volonté de mon Seigneur et II est content de moil »