Dictionnaire de l’administration française/ACCAPAREMENT, ACCAPAREUR

ACCAPAREMENT, ACCAPAREUR. L’accaparement est une spéculation qui consiste à acheter de grandes quantités d’une denrée quelconque, surtout de blé, pour la revendre quand elle sera devenue plus chère.

Les accapareurs ont été un objet d’aversion pour le public qui souvent ne se bornait pas à leur vouer une haine aveugle, mais passait aux voies de fait. L’autorité, aussi aveugle alors que les populations, avait édicté des pénalités draconiennes contre ce qui était considéré comme un accaparement[1], mais cette législation est tombée en désuétude comme le prouve une note semi-officielle insérée dans le Moniteur du 17 novembre 1853. On a reconnu que la cherté est le remède naturel à la disette, car les marchandises sont attirées par la cherté, et bientôt l’abondance fait baisser les prix. La cherté empêche la disette de devenir une famine. (Voy. Block, Dictionnaire politique ; Paris, Lorenz.)

  1. On cite un Parlement du Midi qui ordonna aux marchands de tenir constamment le marché garni de blé, et défendit en même temps aux cultivateurs d’en vendre ailleurs qu’au marché. Cette seconde prescription rendait impossible l’exécution de la première.