Coups de clairon/Pour la Patrie !

Coups de Clairon : Chants et Poèmes héroïques
Georges Ondet, Éditeur (p. 279-288).



(Cliché Boëlle)wwwwwwwwwwwwww(Monument de Brest, par A. Maillart.)
Pour la Patrie !…













POUR LA PATRIE ![1]


Musique de M. GUILLERMIT.
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POUR LA PATRIE !
Aux Marins et Soldats bretons morts pour la Patrie.

Pour ceux-là qu’un peuple célèbre
Presqu’à l’égal des dieux
Il ne faut point un chant funèbre
Mais des vivats joyeux :

Chantez pour des apothéoses,
Jeunes gens rudes et doux ;
Tressez les genêts et les roses,
Jeunes filles de « chez nous » ;


Des chants d’amour, des fleurs suaves,
Fleurs à pleins bras, chants à pleins cœurs :

S’ils furent des vaincus, ces braves,
Fêtons-les comme des vainqueurs !

Fiers Matelots, Héros superbes
Du Bourget, de la « Gare-aux-Bœufs »,
Qui dormez sous les vertes herbes
En rêvant encore aux flots bleus ;

Soldats bretons, jeunes Mobiles
Qui voliez gaîment à la mort,
Vous qui dormez, en longues files,
En rêvant au Pays d’Armor,

Voyez ! Voyez !… sur vous se penche
Un Être aux yeux pleins de clarté…

Non ! ce n’est pas encor l’Ange de la Revanche :

C’est la Fée Immortalité !

De la pointe de votre Épée,
Avec un art infini,
Elle a gravé votre Épopée
Dans le bronze et le granit !…

C’est ici le parvis d’un Temple
Où nous conduirons nos enfants
Pour former leurs cœurs frémissants
À votre merveilleux Exemple ;

Où les Promis, par les nuits claires,
Viendront se dire Adieu, tout bas ;
Où s’en viendront pleurer les Mères
Sur ceux qui ne reviennent pas !

Larmes profanes ou sacrées,
Larmes d’amour, larmes d’orgueil
Tomberont, chaudes et serrées,
Sur votre invisible cercueil !

Et ces Larmes-là seront, cause

Que nul ne vous oublira désormais :

C’est avec Elles qu’on arrose
Les fleurs qui ne fanent jamais !

Et, devenus soldats de France,
Les Conscrits bretons de Demain
Diront, affolés d’espérance,

En passant devant vous, en se donnant la main :


« Veillons sur la France immortelle,
Toujours prêts à la secourir :
Un Français doit vivre pour Elle,
Pour Elle un Breton doit mourir ! »



Cette cantate existe pour soli et chœurs avec accompagnement de piano ainsi qu’avec orchestre symphonique ou musique d’harmonie.

  1. Cette cantate a été exécutée pour la première fois, à Brest, lors de l’inauguration du Monument d’Auguste Maillart, le Ier Novembre 1900, par 200 chanteurs des sociétés chorales et les enfants des écoles, accompagnés par la musique des Équipages de la Flotte.