Coups de clairon/1870/La Douleur du Drapeau

Coups de Clairon : Chants et Poèmes héroïques
Georges Ondet, Éditeur (p. 113-116).


LA DOULEUR DU DRAPEAU[1]


Musique d’Émile SPENCER.

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    si4^\markup "Moderato" si8 si do si la sol | \break
    re' re re re mi re si sol | \break
    si2\( la4\) r | do4 do8 do re do si do | \break
    mi fad, fad sol la si do re | do2\( si8\) si si si | \break
    red si si si mi\( mi16\) la, la8 sold | \break
    sol!8 la dod mi re4 r | re4 re8 re^\markup "rall." mi re dod do \bar "||" \break
  }
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  }
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textA = \lyricmode {
  C’est moi qui por -- te le Dra -- peau 
  D’un vieux ré -- gi -- ment de la li -- gne_; 
  Pour lui je ris -- que -- rais ma peau 
  Sans hé -- si -- ter, au pre -- mier si -- gne. 
  De -- puis quel -- que temps, il me sem -- ble
  Qu’il n’est plus si fier ni si beau… 
  Mais qu’a- t-il donc mon vieux Dra --  peau_? 
  On di -- rait qu’il trem -- ble_!
  -peau_? Il veut qu’on le ven -- ge_!
}
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À M. Hulot de Colard.

C’est moi qui porte le Drapeau
D’un vieux Régiment de la ligne ;
Pour lui je risquerais ma peau
Sans hésiter, au premier signe ;
Depuis quelque temps il me semble
Qu’il n’est plus si fier ni si beau…
… Mais qu’a-t-il donc, mon vieux Drapeau ?
On dirait qu’il tremble !

Lorsqu’au-dessus du Régiment
Je lève ma loque chérie,
Dans ses plis noircis, par moment,
L’ouragan souffle avec furie ;

 

Et l’on croit entendre à la ronde
Une voix qui sort du tombeau…
… Mais qu’a-t-il donc, mon vieux Drapeau ?
On dirait qu’il gronde !

Les petits soldats, résolus,
Affrontent gaîment la tempête ;
Mais l’étendard ne flotte plus :
Tristement il baisse la tête.
Sur ma main que la soie effleure
Je sens tomber des gouttes d’eau…
… Mais qu’a-t-il donc, mon vieux Drapeau ?
On dirait qu’il pleure !

Ce haillon jadis triomphant
Dont la douleur me désespère
Je l’aime plus que mon enfant :
Pour lui je trahirais mon père ;
Aussi ! dans un langage étrange
J’ai confessé le cher lambeau…
… Je sais ce qu’il a, mon Drapeau :
Il veut qu’on le venge !



 

 

  1. Reproduit avec l’autorisation de MM. Puigelier et Bassereau, éditeurs, 53, Faubourg Saint-Denis, Paris.