Correspondance de Voltaire/1762/Lettre 5060

Correspondance : année 1762GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 42 (p. 258).

5060. — À M. TRONCHIN, DE LYON[1].
Ferney.

Joyar a pu vous dire qu’il n’a point de nièce qui fasse bâtir des théâtres, habille les acteurs, et donne à souper à cent cinquante personnes. Que voulez-vous que je fasse ? Il faut bien souffrir mon plaisir et le payer.

Je me flatte qu’enfin nous ferons obtenir justice aux Calas contre les roueurs de Toulouse. Je ne plaindrai pour cette affaire ni l’argent ni les soins.

Mon frère Thieriot s’en retourne, et va philosopher à Paris. Je vous supplie de lui continuer vos bontés, et de lui donner six louis d’or pour l’aider à payer sa diligence : car frère Thieriot n’est pas aussi riche que votre archevêque.

M. le maréchal de Richelieu est arrivé au moment qu’il l’avait dit, et n’a pas été mécontent de la manière dont nous l’avons reçu. Il va aujourd’hui à Genève et revient à vous mardi matin, c’est-à-dire que demain il se met dans sa dormeuse.

Le séjour de M. le maréchal de Richelieu a été assez gai : Genève a quelquefois besoin de seigneurs d’humeur gaillarde.

  1. Les éditeurs de cette lettre, MM. de Cayrol et François, l’ont datée du 27 auguste ; elle ne peut être que du commencement d’octobre.