Correspondance de Voltaire/1732/Lettre 306

Correspondance de Voltaire/1732
Correspondance : année 1732GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 33 (p. 320-321).
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306. — Á M. DE MONCRIF.

Il faut se lever de bon matin pour voir les princes et messieurs leurs confidents. Il n’y a pas moyen, mon cher Moncrif, que quelqu’un qui arrive à midi trouve un chat à l’hôtel de Clermont. Je venais vous faire une proposition hardie : c’était de m’aider à travailler auprès de Son Altesse, pour obtenir de lui qu’il honorât nos dîners des dimanches de sa présence,

Mme de Fontaine-Martel disait, à ce propos :

Puisse-t-il sans cérémonie,
Au saint jour de l’Épiphanie,
Dîner avec les Arts dont lui seul est l’appui !
Ah ! s’il venait dans cet asile,
Nous ferions plus de cas d’un prince tel que lui
Que des trois rois de l’Évangile.

Voilà ce que nous chantions, madame la baronne et moi, chétif. Mais comment faire pour obtenir cette faveur ? Ce n’est pas mon affaire, c’est la vôtre,


Principibus placuisse viris, non ultima laus est.

(Hor., lib. I, ep. xvii, v. 35.)

Vous qui savez ce secret, enseignez-nous comme il faut s’y prendre.