Constitution d’Athènes (Aristote, trad. Haussoullier et Mathieu)/Extraits d’Héraclide

Traduction par Bernard Haussoullier et Georges Mathieu.
Texte établi par Bernard Haussoullier et Georges MathieuLes Belles-Lettres (p. 77-79).

EXTRAITS D’HÉRACLIDE SUR LA CONSTITUTION D’ATHÈNES[1]


1À l’origine les Athéniens eurent la royauté ; quand Ion les eut réunis en un seul État, ils prirent le nom d’Ioniens.

Pandion, qui régna après Érechthée, partagea le pouvoir entre ses fils. [Les Athéniens] ne cessaient de lutter les uns contre les autres.

Thésée fit une proclamation et réunit [les Athéniens] avec des droits égaux.

Venu à Skyros, il périt, précipité du haut de rochers par Lycomède qui craignait qu’il ne s’emparât de l’île. Plus tard, après les guerres médiques, les Athéniens rapportèrent ses ossements [en Attique].

Les Athéniens ne choisissaient plus de rois parmi les descendants de Codros parce qu’ils passaient pour amis du luxe et de la mollesse. L’un des Codrides[2], Hippoménès, qui voulait écarter de lui cette accusation calomnieuse, ayant surpris sa fille Leimôné avec un amant, fit périr celui-ci en l’attelant à son char et enferma sa fille avec un cheval jusqu’à ce que mort s’ensuivît.


2Les partisans de Kylon, réfugiés à l’autel de la Déesse après leur tentative de tyrannie, furent tués par Mégaclès et ses partisans que [les Athéniens] exilèrent comme sacrilèges (I).


3Solon donna des lois aux Athéniens et fit aussi une abolition des dettes qu’on appela la sisachthie (VI 1).

Comme certains l’importunaient au sujet de ses lois, il partit pour l’Égypte (XI 1).


4Pisistrate mourut de vieillesse après avoir été tyran pendant trente-trois ans (XVII 1).

Hipparque, fils de Pisistrate, était enjoué, porté à l’amour et ami des muses. Thessalos était plus jeune et plein d’audace (XVIII 1-2).

Ne pouvant le tuer pendant sa tyrannie [Harmodios et Aristogiton] tuèrent son frère Hipparque (XVIII 3).

Hippias exerçait une tyrannie très dure (XIX 1).

[Clisthène] proposa la loi sur l’ostracisme qui visait ceux qui aspiraient à la tyrannie. Entre autres citoyens frappés de l’ostracisme furent Xanthippos et Aristide (XXII).


5Thémistocle et Aristide (XXII 2)…

Le Conseil de l’Aréopage fut alors très puissant (XXIII 1).


6Éphialte… (XXV).

[Cimon][3] permettait à qui voulait de cueillir des fruits dans ses domaines, et ainsi il nourrissait bien des gens (XXVII 3).


7Cléon prit le pouvoir et corrompit la vie publique (XXVIII 3) ; et encore plus ses successeurs qui établirent partout l’illégalité et ne firent pas périr moins de quinze cents personnes (XXXV 4).

Après qu’ils eurent été renversés, l’État fut dirigé par Thrasybule et Rhinon qui était un honnête homme (XXXVIII).


8[Les commissaires de police] ont aussi la surveillance de la voirie : ils empêchent de construire sur la voie publique et d’élever des balcons en saillie (L 2).

On désigne aussi de la même manière les Onze qui ont à s’occuper de ceux qui sont dans la prison (LII 1).

Il y a aussi neuf archontes [parmi lesquels] six thesmothètes (LV 1) : après avoir été soumis à un examen, ils s’engagent par serment à remplir leur charge en toute justice et à ne pas recevoir de présents ou à consacrer une statue d’or (LV 5).

L’archonte-roi dirige les sacrifices (LVII 1) et [le polémarque] les choses de la guerre (LVIII 1).


  1. L’origine de ces extraits, transmis par un manuscrit du viiie siècle (Bibliothèque Nationale, supplément grec 352) n’est pas clairement établie. On ne sait même pas exactement si cet Héraclide est l’auteur de ces notes ou celui à qui on attribuait un ouvrage plus important d’où on les aurait tirées.
  2. Cf. Eschine, Contre Timarque, 182.
  3. Le manuscrit attribue cette conduite à Éphialte ; mais, même avant la découverte de la Constitution d’Athènes, le texte de Plutarque, Cimon X, permettait de corriger l’erreur.