Colette, ou les amusements de bon ton/07

s. n. [Maurice Duflou] (p. 137-152).
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VII


Oui, mon cher, me contait Colette, une heure, une heure de suite qu’on a joué avec sa queue, qu’on s’est fait enfiler et puis qu’on l’a branlé jusqu’à ce qu’il cane ! Je t’avais dit que je voulais voir jouir un type tant qu’à plus soif ; c’est Sergine qui a proposé la partie. Nous étions allées passer la journée à sa villa de Saint-Cloud, et au sortir de table nous nous amusions à faire un peu de fricarelle sous une tonnelle, quand survint son palefrenier qui est aussi costaud que simple d’esprit.

« Si ça ne te dégoûte pas, ma choute, me dit Sergine toute échauffée par notre amusette, nous pourrions nous en payer une tranche avec lui. » — « Eh ! ma foi, s’il bande bien ! »

Elle l’appelle et sans plus de façon : « Jacques, mon gros, veux-tu gagner deux ou trois beaux billets ? » Il ouvre ses grands yeux niais : « Oh ! j’ veux ben ! » — « Ça ne te coûtera que de nous laisser jouer avec ta queue à notre fantaisie. »

Aussitôt conclu, il se déculotte et nous sort une quille de bonne mine que je me mets à lui secouer.

« Oh ! cette idée ! dit soudain Sergine ; si nous faisions d’abord une partie d’anneaux, comme à la foire, tu sais aux baraques à champagne ?… Sa pine est un joli pal, ce sera rigolo ! »

Pour ajouter un peu de sadisme à ce caprice, nous liâmes les poignets du gars, puis allongé sur le dos, nous lui enroulâmes le bas de son membre d’un ruban qui, fixé à sa cuisse, le tenait droit comme un piquet. Il était de longueur à suppléer à merveille le goulot d’une bouteille.

« Et quel sera l’enjeu ? » demandai-je fort amusée. — « Nous allons jouer aux points, en trois parties, dit Sergine, à qui baisera la première. »

Munies de douze anneaux de cuivre doré qui servent à attacher les rideaux, nous nous mîmes à quelques pas du but. Jamais je n’ai ri de si bon cœur ! me disait cruellement Colette. Étendue sur le divan, toute à poil, une main dans son manchon pour y réveiller les sensations de la veille, elle jetait en l’air des petits ronds de fumée bleue.

— C’est moi qui commençai, mais je n’en mis pas un. Seulement lancés avec force et de cette distance, tu penses si le gland congestionné en vit de dures sous le choc de ces anneaux un peu coupants. Non, ces grimaces, il fallait voir ça ! Sergine, plus habile, couronna une fois le priape. Nous fîmes partie nulle pour la revanche, mais je perdis encore la belle. À ce petit jeu de massacre qui tondait à tout coup la tête du nœud ou cognait les couilles, Jacques commençait à gueuler de jolie manière, avec des jurons et des merde, qu’il en bavait, cherchant en vain à se délier et gigotant du ventre et des cuisses pour dérober son vit. J’y plaçai pourtant un anneau, mais Sergine l’emporta avec deux points. « Eh bien ! après toi », lui dis-je.

Alors, jupes en l’air, elle s’est approchée de Jacques dont la verge, toute cramoisie, tirait furieusement sur sa bride. Sans prendre le temps de la détacher, elle s’est accroupie a retro, et d’une pression de ses fesses, s’est enfilé le morceau tout entier. Moi, enjambant la trompette du gars, je lui ai donné mon con à lécher.

Quand Sergine a eu joui, j’ai pris sa place, elle la mienne ; et, à l’aide de mes doigts, je me suis enconnée. En quelques coups de reins, je l’ai remis en forme et en ai fait mon affaire. Il m’a foutu une de ces décharges !…

Une fois délié, tout à l’idée du gain qu’il se préparait par sa complaisance, il s’est laissé fesser à tour de bras. Ah ! mon cher, cet effet ! Sous la chaleur des claques, il lui est poussé une de ces pines et d’un raide ! Alors, Sergine l’a branlé une première fois. Non ! cette friction ! Il lui en a fallu de l’huile de coude ! Dix minutes, mon vieux, oui, je n’exagère pas, qu’elle l’a masturbé pour qu’il lâche son foutre ! « Vieil avare, va ! que je lui disais. Pour ce que ça te coûte ! Allons, à moi, à présent ! Que je voie ce qui te reste dans le fond des burnes ! »

Il se récria : « Merde ! c’est que j’en peux pus ! Ça me tortille aux tripes comme que j’aurais… » — « Allons, profite, couillon et bande ; fais pas le grigou ! Pour du foutre !… Et puis, tiens, tu auras cent francs de plus si tu en craches encore plein la main ! » — « Eh ! bon Jésus, fit-il, c’est y donc pour le revendre ! »

Mais j’avais déjà empoigné son vit tout mollasse et je te le frottais, je ne te dis que ça ! Je pensais à la branleuse du Jardin des Supplices, tu sais ? J’aurais voulu qu’il pissât ses deux testicules dans un foutre de sang. Ah ! si je le secouais le prunier ! Le gars se tordait de douleur à mesure que son vit raidissait et se gonflait sous mon polissage. Je ne voyais plus mes doigts, tant je branlais bon train. « Plus vite ! plus vite ! » m’excitait Sergine. L’autre hurlait comme un chien qui ne peut décoller ! Et je branlais toujours, à une allure que j’en avais la paume en feu !

Enfin sa bouche grimaça plus violemment, son ventre se creusa, puis bondit et du gland lie de vin jaillit, sans force, un jet parcimonieux de sperme inconsistant. « Tu vois bien que tu peux décharger encore, donne ! » dit Sergine. M’arrachant de ma main fatiguée la mentule toute juteuse, sans une seconde de répit, elle se remit à branler au même train d’enfer. « Allons, que je te fiche le coup de grâce ! Ça te fera cent balles de plus ! »

« Merde ! merde ! hurlait-il. Quoi, jusqu’à demain ? J’en ai pus dans les roustons ! Et pis, si tu crois qu’elle est chromée ! » Mais Sergine, déjà lui chevauchait les cuisses. Elle saisit à deux doigts la queue défaillante et s’en fit jouir le bouton deux ou trois fois d’une branlade qu’enrageait encore l’ongle que je lui avais fourré dans le derrière.

L’autre sacrait, gueulait, mais bon diable, s’en laissait faire pour un billet de plus. « Engoule-le dans ta bouche ! cria-t-il à la fin, si tu veux qu’il jute encore un coup ! »

Aussitôt, sans répugnance, Sergine se coulant entre les cuisses de mon Jacques a enfourné sa pine, et l’a pompée, pompée, puis moi après elle, et puis elle encore après moi. Tant et si bien, mon chou, qu’on l’a fait rebander de force et que dans un râle de bête, sous nos deux langues à la fois qui lui lardaient le nœud de toutes les manières, il nous a lancé à la figure une dernière tournée de foutre. Oh ! il n’y en avait pas un ballon ; un foutre clair, de la bibine, quoi ! Il était crevé. On lui a compté cinq billets et il s’est trotté, tu penses ! Il en avait les guiboles en cerceau, et les mains aux couillons ! Tu parles si on s’est amusé, et qu’encore après, on se l’est fait mettre, une fois chacune, dans le fenil, par le gosse de la fermière, quinze ans, mais un vit d’une trempe ! et une langue salope dont il nous a travaillé le cul, l’une après l’autre, pour finir… Et maintenant, monte-moi ! ajouta Colette.

Elle se tourna sur le dos et me fit chavirer dans l’étreinte de ses cuisses. Sa motte se dressa vers mon gland, en une offre exaspérée de sa vulve en feu.

— Plante-le !… ah ! ah ! pousse encore, que je sente tes poils dans mes poils !… Là ! ah ! que tu le mets bien ! que tu bandes, mon chéri… Va, va, baise bien ! Pourfends-le ce con jouisseur qui t’a cocufié ! Ah ! quel délice, mon aimé ! Il n’y a que toi qu’elle aime ta putain ! Oh ! donne, donne encore ! Réponds bien à mes coups de cul, tiens ! tiens ! si c’est bon, hein ? Va, va, jouis bien chéri ! Ah ! ah ! j’y suis ! ça y est ! décharge ! décharge ! que je jouis ! ah ! ah ! tiens ! tiens !…

Je la baisai dans la rage silencieuse d’un plaisir qu’elle m’avivait de l’acidité de ses hontes lubriques dont elle exaspérait sous ma queue sa propre jouissance. Je lui en mis plein la matrice.

 

Quand, devant sa psyché, elle eut achevé son maquillage, que sa femme de chambre lui eut rosé d’une touche de fard le bout des seins, mis un réveillon de rouge à ses nymphes, un rond de khol à son anus comme à ses yeux, poudré les fesses, brossé une dernière fois et vaporisé de fougère le bichon, Colette se coiffa d’un toquet de velours bleu, puis se ganta.

— Voilà, je suis prête, me dit-elle. Ma cape, Fanny !

J’ouvris de grands yeux, car, avec un collier de trois rangs de perles, elle avait tout bonnement pour costume des bas de soie bleu tendre, agrafés à un porte-jarretelles et des Louis XV de satin assorti. Elle vit ma mine.

— Ballot ! t’effraie pas, va ! Bien sûr que je mets un manteau ; les gens sont si cons !

— Quoi ! tu sors en peau, à présent ? me récriai-je.

— En peau ? tu appelles ça en peau ? fit-elle en s’enroulant étroitement dans l’ampleur d’une cape vénitienne de taffetas bleu de roi, à grand revers et bordure de chinchilla qui la couvrait jusqu’à mi-jambes. En peau ? Et puis que je serais en peau ?

— Oui, mais ça se voit que tu es à poil là-dessous, ma fille ! Ton cul, tes cuisses se dessinent comme s’il n’y avait rien !

— C’est ça qui me gêne ! railla-t-elle, toute au coup d’œil dont elle s’examinait dans la glace. Je te l’ai dit cent fois, j’em… la moitié du monde et…

— Et tu pisses sur l’autre !

— Juste ! D’abord, moi, j’aime d’être à poil dans la rue, de sentir l’air frais qui me court entre les cuisses et dans la raie, et cette chatouille de la soie sur la peau… Et c’est si commode, tiens !

Pinçant du bout de ses doigts gantés les bords de la cape, elle en déploya l’envers comme deux grandes ailes de satin noir où se découpait, l’éclatante blancheur marmoréenne de son corps juvénile, avec sa buée d’or incandescent qui s’effilochait au sommet des cuisses jointes.

— Commode, dis-tu ?

— Pour la petite secousse pardi, pour l’exhibe furtive, quoi !… Et pour pisser donc !… Allons, Fanny, un coup de langue au minet, pour me mettre au ton !

Elle posa un pied sur un fauteuil et la jolie camériste, docilement agenouillée sous l’alcôve de la cape, lui secoua de quelques frissons la motte. Puis Colette pirouettant, présenta gaminement à la bouche complaisante l’adorable raie de ses fesses, et agréablement chatouillée, s’enferma dans sa mante, et nous sortîmes.

Sa Rolls nous déposa au Fouquet’s où elle la congédia. Là, dans ce charmant boudoir de Lesbos, elle s’attabla avec une de ses tendres amies, Lucine, une brune piquante, un peu mâle de traits, dont elle faisait quelquefois son homme et qu’elle m’avait donnée un jour à baiser, justement pendant que celle-ci lui ramonait le cul avec son godemiché. Elles se rendaient des points dans la pratique du vice.

Nous occupions une table d’encoignure, enveloppée d’une discrète pénombre. Elles se rapprochèrent cuisse contre cuisse sur la banquette, et une cigarette au bec, accoudées d’un bras, le menton dans la main, le regard perdu en une délectation morose sur les groupes de femmes épars dans la salle, elles prirent de concert, ainsi qu’à leur habitude, le scandaleux plaisir de polissonner d’un doigt à l’abri du napperon.

J’en pris tout mon saoul avec Lucine placée à mon côté. Plus protégée des regards que Colette, elle avait ouvert sa jupe trotteuse qui boutonnait à gauche et je voyais, dans l’entre-bâillement de son maillot de soie rose, sa main infléchie sous une noire crépelure, agiter mollement le reflet de ses lourdes bagues.

Elles prolongèrent ainsi le silence de leur rêverie, au gré d’une jouissance qu’elles se distillèrent avec la plus douce nonchalance et dont elles suspendaient le délice dans l’alternance des petites bouffées de fumée odorante et des gorgées d’un cocktail bien corsé. À l’instant savoureux, Lucine et Colette se sourirent d’un regard un peu trouble et les deux mains officieuses sorties de leur cachette enrobée posèrent réciproquement sur les lèvres l’une de l’autre la moite senteur de la pâmoison.

— Tiens, ma bique !

— Tiens, ma crotte !

Puis, elles échangèrent, en riant, quelques mots à l’oreille et tout à coup levèrent le camp.

Un moment après, nous descendions tous les trois l’avenue Friedland quand, passant devant un bel immeuble, Colette nous poussa sous la voûte et s’engagea d’un pas tranquille dans la cage d’un luxueux escalier.

— Non, ici ? Tu rigoles ! lit Lucine d’une mine effarée, tout en montant derrière son amie.

Je me doutais bien qu’il s’agissait de quelque nouvelle saloperie. À mi-chemin du troisième étage, Colette s’arrêta et le dos au mur, ouvrant tout grand sa mante, offrit sa ravissante nudité aux caresses de Lucine.

— Tiens, ma loute, agenouille-toi sur la marche et fais-moi minette !

— T’as pas un grain ? entre deux paliers ! s’esclaffa la jeune femme.

— Justement ! j’aime la saveur du risque. Allez, va, gougnotte-moi !

À genoux, Lucine plaqua sa jolie frimousse à la moniche rutilante, entre les deux belles cuisses gainées d’azur tendre dont l’une se posa sur son épaule, et ses mains aux fesses, elle se mit à clitoriser Colette du bout de sa langue. Debout, je regardais ce croustillant tableau dont l’audace me semblait dépasser toutes les fantaisies auxquelles j’étais habitué.

Mais je tremblais de quelque apparition soudaine sur le seuil de la porte où nous donnions ce spectacle. Je pris tout de même mon rôle. Accroupi une marche plus bas, je soulevai la jupe de la charmante lesbienne et ma main plongée dans la fente de son maillot, lui glissa en fourchette le médius au conin et le pouce à l’anus. Je la coïtai ainsi d’un double branle où je lui pinçais entre mes deux doigts la cloison du vagin si fort qu’elle en râlait sur la vulve de Colette dont je voyais, au-dessus de moi, le ventre frémir et les hanches se tortiller de jouissance.

Je n’y pus tenir davantage. Enhardi par je ne sais quelle griserie du scandale dont ma maîtresse m’avait fait le piment de nos plaisirs, encouragé aussi par le lourd silence où semblait assoupie cette aristocratique demeure, je tirai ma queue et accostai cavalièrement le cul de Lucine. Elle se cambra pour recevoir ma saillie. Déjà mon gland, par-dessous les fesses, se faufilait dans l’humide sillon de Vénus, quand Colette me souffla :

— Non, non, à moi ta pine !

Se déliant de l’étreinte de l’amie, elle monta jusqu’au palier, s’accouda à la rampe, sa cape retournée sur les reins, et superbe d’insolence, face à la porte de l’appartement, cuisses et cul nus, se mit en posture de levrette.

— Eh bien ! qu’attends-tu ? dit-elle à mi-voix en me voyant figé sur place.

J’avoue que je fus sur le point de caner.

— Si tu ne viens pas, je fais un esclandre ! menaça-t-elle de là-haut dans l’exaspération de sa nymphomanie.

Je la savais capable de tout, et je vis un moindre risque à lui céder. D’ailleurs, je bandais terriblement. En deux secondes je fus auprès d’elle. Je la pris par les flancs et fis pointer ma verge. Colette s’en saisit d’une main par-dessous ses cuisses et s’en ouvrit le bijou. Je poussai dur et mouillée comme elle était, d’un coup je l’enfilai.

À nos côtés, Lucine, spectatrice silencieuse et prudente nous couvrait de son corps. Mes jambes imbriquées à celles de Colette, mon ventre épousant étroitement son cul, je la besognai avec la hâte d’un chien, sans prendre le temps de savourer. Un pressentiment me disait de faire vite. Je mis l’avance à l’allumage ; ah ! bougre, si j’en donnais ! Il me semblait que la vastitude de l’escalier me renvoyait l’écho de mes assauts contre sa croupe infléchie !

— Ah ! qu’il y va de bon cœur ! soupirait-elle. Tu as donc le feu au cul ! Oh ! que tu fais bien ça ! Oh ! ces secousses !…

Lucine, par devant, lui grattait le bouton ; son autre main se jouait sous mes couilles. Il ne me fallut pas plus de dix coups de queue pour jouir. Et dans mon ardeur à lui éjaculer mon foutre au plus profond du conin, je la soulevai par les cuisses au moment où mes canaux rompaient leurs écluses.

Colette se pâmait encore sous les derniers spasmes de mon vit dégorgeant quand la porte s’ouvrit derrière nous. Aussi vite que l’éclair, j’avais déconné, rentré ma queue, rabattu la cape, tandis que Lucine, penchée par-dessus la rampe, s’appliquait à donner le change que nous attendions quelqu’un. Et nous vîmes passer et descendre une jolie fille de seize à dix-sept ans qui tenait un fox en laisse. La rougeur subite dont se marbra son beau visage de blonde, le regard à la fois gêné et plein de curiosité dont elle nous fixa, attestaient qu’elle en avait assez vu pour être édifiée sur les raisons de notre posture. À mi-étage, elle leva les yeux vers nous, comme sous la force invincible d’un attrait. Colette s’était redressée, et laissant plomber les deux pans de sa cape large ouverte, elle étalait avec affectation, à la jeune fille, le scandale de sa complète nudité, de ses jarretières à sa gorge.

Comme la charmante demoiselle s’arrêtait, bouche bée, figée dans le trouble de cette incroyable provocation, ma maîtresse porta la main à sa toison et l’autre poing sur la hanche, troussant crânement un côté de sa mante, avec l’audace d’une rare impudeur, elle se mit à se branler, d’un geste très Régence. Aussi excitée par ce libertinage que stupéfaite de cette publicité, la belle enfant semblait clouée sur place.

— Eh bien ! mignonne, lui jeta Colette d’une voix étouffée, cela ne vous donne-t-il pas l’envie d’en faire autant ?

En même temps, elle tirait mon vit de la culotte et, sans plus de façon, de la main qui drapait sa cape, elle se mit à me masturber.

Alors, à notre stupeur, nous vîmes la fille nous faire face, trousser sa robe par devant, en nous souriant de la plus gracieuse manière, entre-bâiller décemment son pantalon de batiste, et sur un ordre bref, son fox se dresser et lui planter son museau sous la motte.

Adossée à la muraille, les pattes du chien dans ses mains, son bleu regard sur nous, elle semblait accorder son plaisir au rythme de la triple branlade dont Colette et Lucine lui donnaient le régal. En quelques lapements de langue elle parut chanceler, fléchit sur ses genoux et nous perçûmes les halètements de sa jouissance, juste comme, à travers les volutes de fer forgé, les flocons de mon sperme s’épanchaient dans le vide.

Ses jupes retombèrent ; elle nous salua d’un air correct, et disparut dans la marge de l’escalier.

— Trottons-nous ! dit Lucine, inquiète du placard de foutre dont j’avais décoré la première marche.

Nous descendîmes pourtant fort tranquillement.

— Tiens donc, me dit tout à coup Colette, comme nous arrivions au premier, que je te montre si je pisse droit !

Ramassant d’un bras sa cape derrière le dos, en un insolent défi de ses seins et de son ventre, une main au conin, elle s’immobilisa dans une attitude sans équivoque.

— Chiche ! fit Lucine.

— Pourquoi que c’est faire les tapis ? goguenarda Colette. Si c’est pas pour pisser dessus, qu’ils les enlèvent ! Et tu vas voir comment je les arrose !…

Alors, de ses deux doigts en fourche elle pinça la commissure de son vagin, la tira dans le haut, écarta un peu ses jambes, fit bomber sa motte et un jet mince et dru décrivit en l’air sa trajectoire d’or clair.

Aussitôt, avec une effronterie canaille dont brillait son beau regard pers sous le chatoyant reflet de sa toque de velours bleu, tranquillement d’un pas léger et gracieux, elle se remit à descendre, tout en zig-zaguant, d’une marche à l’autre, la pluie sereine de son urine.

— C’est du joli ! dis-je à la vue de ce ruissellement qui avait zébré de noir le rouge éclatant du tapis.

— T’en fais donc pas, répliqua Colette, puisqu’il y a un chien dans la maison !

Et avec un imperturbable aplomb, ouvrant la porte de la loge :

— Madame, savez-vous qu’un vilain roquet a pissé tout le long de votre premier étage ?… que ç’en est à se trousser pour passer !

La concierge dressa les bras au ciel : « Eh ! là ! mon Dieu ! où allons-nous ? », se confondit en excuses, alors qu’avec un air de dignité blessée, Colette lui tournait les talons. Puis, polissonnement soulevant jusqu’aux reins l’arrière de sa cape, elle salua la vieille d’une grimace de son cul. Et en une gambade gamine, troussée jusqu’à mi-cuisses à l’ébahissement des passants, elle s’engouffra dans le taxi que je venais d’arrêter.

FIN