H. Simonis Empis, éditeur (p. 289-298).
◄  XVIII
XX  ►

XIX

« … Ah ! Samela, si je mourais, j’oublierais tout !… » (Page 298.)

Le lendemain matin, un léger bruit éveilla Léon. Il se souleva et aperçut Charlette habillée, mettant son chapeau.

— Où vas-tu ? s’écria-t-il avec inquiétude.

— Je retourne au Mesnil, fit-elle sans le regarder, la voix brève, sourde, imprégnée d’une inébranlable résolution.

Il sauta à bas du lit et se vêtit promptement.

— Je t’en supplie, écoute-moi, tu ne peux pas partir ainsi !…

Elle achevait de serrer de menus objets de toilette dans un sac de voyage.

— Si, prononça-t-elle avec une douceur obstinée. Page:Pert - Charlette.djvu/302 Page:Pert - Charlette.djvu/303 Page:Pert - Charlette.djvu/304 Page:Pert - Charlette.djvu/305 Page:Pert - Charlette.djvu/306 Page:Pert - Charlette.djvu/307 Page:Pert - Charlette.djvu/308 Page:Pert - Charlette.djvu/309

— Ah, Samela, si je mourais, j’oublierais tout, vois-tu !…

Il serra passionnément sur sa poitrine le corps frêle, amaigri, de son idole.

— Tu oublieras et tu vivras, mon aimée, mon enfant chérie !…

Le soir, elle consentait à essayer de dîner ; le lendemain, elle se levait un peu. Trois jours plus tard ils étaient en route.