H. Simonis Empis, éditeur (p. 185-194).
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XIII

« J’ai confiance en l’avenir, prononça-t-elle

avec une ferveur émue… »

(Page 194.)

Quinze jours ne s’étaient pas écoulés qu’un nouveau deuil venait fondre au Mesnil. Raoul du Jonquier succombait, après une affreuse agonie de trente heures, terrassé soudain par le cancer au foie qui le rongeait depuis plusieurs années.

Cette disparition, le terrible passage de la mort dans une maison jetèrent Charlette dans un état d’effroi et de désespoir aigu d’où ne la tirèrent que l’affection dévouée de Samela et les attentions délicates et amicales du jeune Bescherelle, désormais son fiancé avoué.

En ces minutes d’angoisse qui séparent ou lient à jamais les êtres qui les supportent ensemble, le détachement de Charlette pour sa mère était devenu Page:Pert - Charlette.djvu/198 Page:Pert - Charlette.djvu/199 Page:Pert - Charlette.djvu/200 Page:Pert - Charlette.djvu/201 Page:Pert - Charlette.djvu/202 Page:Pert - Charlette.djvu/203 Page:Pert - Charlette.djvu/204 Page:Pert - Charlette.djvu/205 la maison… il n’y a pas un abri dans tout le parc

Il acquiesca.

— Oh ! il y a un certain nombre d’améliorations à faire, quoiqu’il faille se garder d’altérer le caractère général, que vos grands-parents ont eu le bon sens de conserver.

Arrivés au rocher, Charlette s’assit, et Léon attacha sa jument à des broussailles, puis vint s’assoir aux pieds de la jeune fille.

Tout près d’elle, mais sans oser même effleurer le bas de sa robe, il releva la tête vers elle.

— Charlette, je suis profondément heureux. Et vous ?

Un sourire léger effleura les lèvres de Charlette ; elle considéra l’éloignement paisible de la campagne printanière.

— J’ai confiance en l’avenir, prononça-t-elle avec une ferveur émue.