Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 03/Analise élémentaire, article 9

ANALISE.

Remarque sur la résolution des équations du quatrième
degré par la méthode de M. Wronski ;
Par M. Gergonne.
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Dans l’examen que j’ai fait, à la page 51 de ce volume, de la méthode proposée par M. Wronski, pour la résolution générale des équations, j’ai insinué que cette méthode, ou plutôt la méthode plus simple que je lui ai substituée, cessait d’être applicable, dès le quatrième degré.

Cela est vrai, en effet, si l’on ne veut, pour faire disparaîtra les diverses fonctions de qu’employer seulement les équations

comme on serait contraint de le faire, si 4 était un nombre premier ; mais, comme l’équation équivaut à et comme, d’après ce que j’ai prescrit sur le choix de on ne saurait avoir on doit avoir  ; or, en ayant égard à cette relation, concurremment avec les premières, on parvient à faire évanouir toutes les fonctions de comme dans le troisième degré. Mais puisque, dès le quatrième degré, le procédé ne réussit que par cette circonstance particulière que est décomposable en deux facteurs rationnels ou, ce qui revient au même, que 4 est égal à 2.2, c’est un motif de plus pour douter du succès de l’application de cette méthode, dans les degrés supérieurs. Je vais indiquer brièvement la marche du calcul pour le quatrième degré, en réduisant tous les exposans de à l’unité ; en vertu de l’équation

Soit la proposée

En posant

on aura

d’où on conclura, par la théorie des fonctions symétriques

seront donc les trois racines de la réduite

Ces trois racines ne sont au surplus que les quarrés de celles de la réduite ordinaire

comme il est facile de s’en convaincre, et comme cela doit être en effet.