Amours et priapées/Le Satyre

Le Satyre (1869)
Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 73-74).


LE SATYRE


— « Toute amour de femme est chose amère, inféconde,
Qui laisse derrière elle une odeur de remord :
Que peut-elle donner ? deux heures en ce monde,
L’une à son lit de noce, et l’autre au lit de mort.

» Fuyons ce vil troupeau, qui, pour forger nos chaînes,
Nous fait suer de l’or, des larmes et du sang ;
Fuyons ! puisque nos cœurs sont forts comme ces chênes
Que sur les Apennins bat l’aquilon puissant. »


Ainsi parlait Robert, dressant sa tête brune.
André, timide et doux, blond comme un clair de lune,
L’écoutait, palpitant sous un prochain affront.

Il sentit, feu dompteur, des caresses de lierre
L’enlacer, le brûler, et vaincre sa prière ;
Puis le rideau voila la rougeur de son front.