Amours et priapées/À une Blonde

Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 75-76).


À UNE BLONDE


Vous partez ; c’est dommage, en vérité, la belle !
Peut-être fuyez-vous pour ne plus revenir.
Reviendrez-vous bientôt, voyageuse hirondelle ?
C’est beaucoup, mais trop peu, que votre souvenir.

Je ne puis même pas te nommer infidèle :
Je n’ai que dans tes yeux butiné le plaisir ;
Quoiqu’une larme tremble au bord de ma prunelle,
J’ai grand’peur, Régina, de ne pas en mourir.


Délaisse-nous, au moins, avec coquetterie,
Et chasse de ton front la pâle rêverie :
Pour le cœur le regret parfois est un danger.

Moi qui n’ai pas le temps d’aller au bout du monde,
Ne fût-ce qu’une fois, avec toi, belle blonde,
Au pays des amours je voudrais voyager.