Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des minéraux/Stalactites cristallisées du schorl

STALACTITES CRISTALLISÉES
DU SCHORL

Le schorl diffère du quartz et ressemble au feldspath par sa fusibilité, et il surpasse de beaucoup en densité les quatre autres verres primitifs ; nous rapporterons donc au schorl les pierres transparentes qui ont ces mêmes propriétés : ainsi nous reconnaîtrons les produits du schorl par leur densité et par leur fusibilité, et nous verrons que toutes les matières vitreuses qui sont spécifiquement plus pesantes que le quartz, les jaspes, le mica et le feldspath, proviennent du schorl en tout ou en partie. C’est sur ce fondement que je rapporte au schorl plutôt qu’au feldspath les émeraudes, les péridots, le saphir du Brésil, etc.

J’ai déjà dit que les couleurs dont les pierres transparentes sont teintes n’influent pas sensiblement sur leur pesanteur spécifique : ainsi l’on aurait tort de prétendre que c’est au mélange des matières métalliques qui sont entrées dans la composition des péridots, des émeraudes et du saphir du Brésil, qu’on doit attribuer leur densité plus grande que celle du cristal, et dès lors, nous sommes bien fondés à rapporter ce surplus de densité au mélange du schorl, qui est le plus pesant de tous les verres primitifs.

Les extraits ou stalactites du schorl sont donc toujours reconnaissables par leur densité et leur fusibilité, ce qui les distingue des autres cristaux vitreux avec lesquels ils ont néanmoins le caractère commun de la double réfraction.


Notes de Buffon