À travers l’Espagne, Lettres de voyage
Imprimerie générale A. Côté et Cie (p. 294-308).


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LA LITTÉRATURE ESPAGNOLE APRÈS CALDERON

Décadence littéraire. — Influence des lettres françaises, et leurs imitateurs en Espagne. — Ramon de la Cruz. — Ses Saynètes. — L’Héritier extravagant.

Après les esquisses et les analyses que j’ai cru devoir consacrer aux grands poètes dramatiques de l’Espagne, on me demandera sans doute ce qu’est devenue la littérature espagnole quand furent disparus les grands génies qui en avaient fait la gloire.

Pour répondre complètement à cette question, il faudrait posséder plus de connaissances que nous n’en avons. Mais nous croyons pouvoir affirmer, sans crainte de nous tromper, que la décadence littéraire a suivi de près la décadence nationale et politique.

Dans cette éclipse de la gloire espagnole qui correspond au règne de Charles II, la littérature est rentrée dans l’ombre comme la puissance de la nation ; et comme le roi lui-même les grands génies ne laissèrent pas d’héritiers directs et légitimes.

L’Espagne dut emprunter un roi à la France, et en important une dynastie de chez sa voisine, elle importa également les lettres françaises.

Singulier phénomène à observer que ces échanges internationaux ! Au dix-septième siècle, les écrivains français imitaient et même copiaient les auteurs espagnols, et au dix-huitième ce furent les Espagnols qui exploitèrent la littérature française.

Au reste, ils n’étaient pas les seuls. Les Anglais, les Allemands et les Italiens en faisaient autant. L’engouement fut tel que les beaux esprits en vinrent à ne plus goûter que Racine, Corneille et Molière, et mirent en oubli Calderon, Lope et Tirso.

Heureusement le peuple résista à cet entraînement, et ne voulut pas reconnaître la supériorité des gloires étrangères. Il garda le souvenir des ancêtres glorieux, et s’il ne put imposer le culte de l’originalité native, il en conserva l’admiration.

Mais cette résistance du peuple n’empêcha pas le triomphe des imitateurs de la littérature française.

Don Iñacio de Luzan, qui avait étudié en Italie, publia une poétique conforme aux traités de littérature acceptés en France, et Montiano fit jouer des tragédies composées suivant les règles établies par les grands dramatistes français. Mais on représentait surtout des pièces françaises traduites en espagnol.

Quelques écrivains se rendirent plus ou moins célèbres sous le règne de Charles III. Cadahalso publia des poèmes satiriques très spirituels. Yriarte fut un fabuliste qui imita Lafontaine. Moratin, père, fit quelques tragédies, et chanta les exploits de Fernand Cortez dans un poème épique.

Sous Charles IV, il y eut progrès, et l’on vante les poésies de Melendez et surtout les comédies de Moratin, fils. Ce dernier fut le meilleur dramatiste de l’Espagne au dix-huitième siècle, et Molière fut son modèle. Sans doute, il n’égala pas les grands génies dont nous avons apprécié les œuvres. Mais il avait du goût, de l’esprit d’observation et de la verve comique. Ses principales comédies, le Vieillard et la Jeune Fille et le Oui des Jeunes Filles ont obtenu des succès dans toute l’Europe.

Quintana, Lista, Arriaza, Hermosilla furent aussi des poètes remarquables de la fin du siècle dernier.

Mais toute la littérature de ce siècle manque d’originalité et de couleur nationale. On n’y retrouve plus la vieille Espagne, avec ses mœurs rudes, ses fortes croyances, son orgueil de caste et son honneur intransigeant.

« L’Espagne se consola, dit un de ses critiques les plus érudits, Agustin Duran, en se disant que l’Europe après tout avait eu le même sort, et qu’à cette époque le théâtre anglais, le théâtre allemand, le théâtre italien, en proie au même fléau anti-national, ne présentaient aussi que de pâles reflets de l’école classique française. Les Espagnols, et les Italiens dont le caractère et les coutumes se rapprochent davantage des nôtres, eurent même cet avantage qu’ils eurent, les premiers un Moratin, les seconds un Alfieri.

« Quoi qu’il en soit, le drame ancien une fois oublié, et une fois admis le système classique, il fallut bien accepter toutes ses conséquences, et nous accommoder à ses formes, quelques restreintes, étroites et empiriques qu’elles fussent. Dans notre système dramatique étaient entrés tout le naturel, tout le caractère, tout le savoir de la nation. Il était pour nous ce qu’étaient la Bible : pour les Hébreux, l’Iliade et l’Odyssée pour les Grecs, c’est-à-dire l’index et le résumé, où se trouvaient le science historique, politique, religieuse et morale du peuple, la carte de ses vicissitudes sociales, de sa gloire et de ses malheurs. En lui se réunissaient tous les tons, tous les degrés de la poésie se mêlaient et se confondaient : la tragédie, la comédie pure, le drame sentimental et romanesque, jusqu’à l’humble farce ; et le génie du poète y faisait entrer tous les caractères sociaux, depuis le plus élevé jusqu’au plus misérable, sans qu’il en résultât aucun inconvénient, aucune disproportion entre les parties qui le constituaient. C’était un portrait fidèle de la société espagnole, et qui, par cela même, ne pouvait choquer aucun des éléments dont elle était formée.

« Mais dès que nous eûmes cessé d’être ce que nous étions, dès que les circonstances nous forcèrent d’être autres, dès que nous eûmes accepté au théâtre la littérature classique, il fallut bien admettre les formes de ce genre, la division et la subdivision qui constituaient son essence, avec les unités d’action, de temps et de lieu. De même donc que chez ceux qui nous servirent de modèle, la tragédie demeura exclusivement consacrée à représenter les catastrophes des rois, et des grands personnages qui, tombés du faîte de la prospérité dans l’abîme du malheur et de la misère, portaient héroïquement le joug de la fatalité et excitaient la pitié parmi le peuple ou y répandaient la terreur ; la comédie proprement dite livra aux traits du ridicule et d’une satire polie et courtoise les vices et les mœurs des classes moyennes, et la comédie bâtarde et sentimentale eut pour mission de mettre sur la scène les infortunes ordinaires, les tendres amours, les passions romanesques, la vertu persécutée, la perversité châtiée, et autres actes privés qui ne s’accomplissent que dans le foyer domestique, et pour cela même ne peuvent être observés que là.

« Ces trois classes de compositions dramatiques ainsi divisées furent celles qui, avec plus ou moins de succès, se cultivèrent en Espagne, depuis le milieu à peu près du dix-huitième siècle jusques après les premières années du dix-neuvième. »

Parmi les poètes comiques de cette époque nous devons une mention spéciale à Ramon de la Cruz qui vint même avant Moratin, et dont les œuvres publiées vers 1789 forment dix volumes.

Sans doute, il n’a pas la brillante imagination des grands dramatistes dans l’invention des intrigues et le jeu des situations dramatiques ; mais il possède un grand esprit d’observation, de la verve, et beaucoup de vivacité dans le dialogue.

Ses tragédies et ses drames forment une collection plus volumineuse que remarquable. Mais ses saynètes le rapprochent de Molière. Ils sont piquants et pleins de vie, en même temps qu’ils sont une peinture fidèle des mœurs populaires.

M. Antoine de Latour, qui est un juge excellent des œuvres littéraires de l’Espagne, dit : « de même que la tragédie est à Corneille, la comédie à Molière, la fable à La Fontaine, la chanson à Béranger, le saynète appartient à Ramon de la Cruz. Il lui a donné sa forme dernière, et par l’observation, la verve et le sens moral, il lui a conquis, dans la littérature de son pays, une place que, sans s’appauvrir elle-même, elle ne pourra plus lui enlever. »

Ramon de la Cruz a trois genres de saynètes. Les uns sont une peinture des mœurs du peuple. Dans d’autres, il a mis en relief les caractères généraux de l’humanité. Dans un certain nombre, il a donné libre carrière à la fantaisie.

Une de ses compositions de ce dernier genre, intitulée « Les hommes devenus sensés, » est très curieuse et originale. L’auteur y représente les hommes s’éveillant un beau matin vraiment raisonnables, et ne parlant plus, n’agissant plus que suivant les règles de la droite raison. Jugez de l’embarras et de l’ennui des femmes qui sont complètement dépaysées, et qui ne reconnaissent plus leurs prétendus maîtres sous un pareil travestissement,

Elles s’opposent obstinément à l’introduction de cette étrange nouveauté, et finalement les deux partis transigent. Les femmes conviennent qu’un peu plus de jugement dans la conduite ordinaire de la vie ne gâterait rien, et les hommes reconnaissent que la raison ne saurait durer toujours, et que la vie ne serait pas gaie si tout le monde était toujours raisonnable,

Tout cela n’est-il pas bien nature ?

Un autre saynète, sous ce titre « Le Pique-nique » ridiculise une coutume vicieuse qui existe un peu partout, même en Canada. Il s’agit d’un jeune ouvrier qui va se marier, et qui veut dire un dernier adieu au plaisir, ou, comme on dit ici, enterrer sa vie de garçon ; or, il en fait tant à la veille de ses noces, que sa fiancée avertie l’invite à rester dans le célibat dont il voulait sortir.

Parmi les saynètes de fantaisie, il y a les Fioles de l’oubli qui est une spirituelle boutade. Un charlatan vend de l’eau du fleuve Léthé, et les gens se battent pour en acheter ; les coquettes pour oublier leurs amours de la veille, les hommes d’État pour oublier leurs programmes, et les parvenus pour effacer de leur mémoire leur origine roturière et misérable.

Vraiment, l’eau du Léthé est-elle bien nécessaire pour rendre ces gens oublieux ?

Dans un saynète intitulé « l’Héritier extravagant » Ramon de la Cruz a mis en scène un paysan qui vient d’hériter de son frère, et qui veut dès lors changer son train de vie. Puisqu’il est devenu riche, il veut vivre comme un grand seigneur.

Il suffira d’en citer deux scènes pour donner l’idée du genre.

Diégo revient de Madrid, où son frère est mort, et où il a passé plus d’un mois. Marica, sa femme, l’attend depuis longtemps, lorsqu’il arrive enfin portant une belle perruque, et accompagné d’un laquais nommé Pedro, mis à la française :

Diego.

Voici ma maison, jeune homme, et celle que j’aperçois est ma femme, señora dona Marica ?

Marica.

C’est mon mari ! que signifie cela ? et quel scandale à un homme marié de rester à Madrid un mois et demi, tout autant ; ah ! infâme.

Diego.

Et quel crime ai-je commis, puisque je n’y allais que pour voir mourir mon frère.

Marica.

Tous les jours il se meurt, et tu vas et viens inutilement.

Diego.

Console toi, c’est mon dernier voyage ; le pauvre garçon………

Marica.

Il est mort ?

Diego.

Pire que mort.

Marica.

Comment ?

Diego.

Vu qu’il est enterré.

Marica.

Il était si vieux et d’une si pauvre santé !

Diego.

Tu as raison et je pense que s’il n’est pas mort plus tôt, ça été pour amasser plus d’argent : pauvre garçon !

Marica.

Mais laissons les morts, et occupons-nous des vivants. Toi qui est son seul héritier, qu’as-tu trouvé ?

Diego.

Ce que j’ai trouvé ? beaucoup et du bon ; vite une couple de piécettes pour donner aux cochers de quoi boire à la santé du défunt, je n’ai sur moi que des demi-onces.

Marica.

Comment es-tu venu, Diego ?

Diego.

Dans une voiture, comme un seigneur que je suis.

Marica.

Tu as perdu la tête ?

Diego.

Tais-toi, sotte, tu ne sais pas le tu autem. Tu as hérité de sept cent mille réaux et de cette perruque.

Marica.

Est-ce bien vrai ?

Diego.

Comment ! Et sans compter tout ce que je rapporte encore au bout du bec.

Marica.

Voyons………

Diego.

Les sept cent mille réaux restent entre les mains d’un associé de mon frère, parce qu’il disait comme cela qu’avec le monopole ces réaux en engendrent beaucoup d’autres, qui, à leur tour, font d’autres petits réaux ; dont l’assemblage forme peu à peu un beau capital qui fait de vous un homme d’importance. Et j’ai ici le petit papier du traité, contrat fait devant mon notaire et fondé de pouvoir, et qui me constitue maître du tout, intérêts et principal, pour en user à ma volonté.

Marica.

Ah ! mon mari ! tu me remues l’âme dans le corps avec toutes ces choses ! Mon pauvre beau-frère ! Je recommande son âme à Dieu et de bien bon cœur.

(Elle donne les piécettes aux cochers.)

Prenez, et faites qu’on apporte sur le champ tout le bagage à la maison.

Diego.

Le plus gros vient par les arrieros.

Pedro.

Si votre Seigneurie me le permet, je vais les aider à l’apporter.

Diego.

Vois déjà avec quel respect il te traite.

Marica.

Et qu’est celui-ci ?

Diego.

C’est un laquais, de ceux qui ont déjà l’habitude de servir des personnes de notre rang. Nous prendrons les autres à mesure qu’ils se présenteront ; et nous déciderons les livrées à ton gré.

Marica.

Prenons, décidons comme il te plaira, cher Diego.

Diego. (à Pedro)

Combien y a-t-il que tu es à Madrid ?

Pedro.

Plus de dix ans et demi, et toujours avec des grands seigneurs et derrière leur fauteuil.

Diego.

Je m’en réjouis, de cette manière, tu pourras nous apprendre, à nous autres et à nos enfants, toutes les manigances de la seigneurie.

Pedro.

Personne en Espagne pour vous enseigner comme moi. (à part) Ils sont encore plus sots que moi. Ça durera ce que ça pourra, profitons de l’occasion. Rapportez-vous en à moi. Je ne connais pas d’homme plus en état d’élever une jeune fille selon la mode. J’écris et je parle l’espagnol aussi parfaitement que le grec. Je sais danser à la française, je joue de dix instruments ; je chante, et ma voix vaut l’orgue d’un couvent. Je sais jouer, me griser, et porter des lettres au courrier.

Marica.

Vivat ! et dis-moi, comment t’appelles-tu ?

Pedro.

Pedro.

Diego.

Va maintenant à tes affaires, Pedro, et, pour l’amour de Dieu reviens vite, pour donner une leçon aux enfants. »

Dans la scène suivante, Diego veut apprendre à sa femme comment on vit dans le beau monde, et comment on doit entendre l’honneur.

Diego.

Marica, en attendant que les enfants viennent, je tiens à te prévenir, entre nous, qu’il nous faut changer de vie. Nous voilà riches. Moi, qui depuis dix ans ne fais qu’aller et venir sur le chemin de Madrid, je connais le monde, et je prétends que nous vivions en gens raisonnables, en gens comme il faut, en gens à la mode.

Marica.

Rien de plus juste, et dès aujourd’hui je t’autorise à m’acheter une robe de soie et une parure de diamants.

Diego.

Cela va sans dire, et j’ai déjà commandé pour moi deux habits galonnés d’or et d’argent. Mais ceci est un brillant que les marchands et les tailleurs peuvent donner seulement aux corps. Je te parle, moi, de l’honneur qui doit nous mettre en crédit.

Marica.

L’honneur ! J’en ai de reste……

Diego.

Mais c’est un honneur grossier, de l’honneur de paysan, ma chère. Celui-là garde-le bien au fond de ta conscience. Je parle d’un autre honneur qui, moins il se montre, plus il attire les applaudissements du peuple.

Marica.

Que je ne montre pas mon honneur à tout le monde, voilà une histoire !

Diego.

Quelle mule tu fais, Marica ! L’honneur en question est un honneur moderne, commode, et divertissant au possible ; un honneur enfin qui n’a rien de mauvais, qui n’est pas bon non plus, qui va comme il peut son chemin, droit ou tortu, qui aux uns paraît blanc, qui aux autres paraît noir, mais qui généralement attire l’admiration et l’estime. Comprends-tu ?

Marica.

Pas un traître mot.

Diego.

Écoute, je vais prendre un exemple. Suppose que je ne suis pas ton mari, que je suis à cent lieues de l’être, et que tu es la femme d’un autre ; que nous nous rencontrons par hasard, que je te donne dans l’œil et te dise : quel grand air ! quels yeux si beaux ! qu’ils sont agréables ! et qu’ensuite je te dise : Madame, en vous voyant je me sens mourir. Ah ! que va-t-il advenir de ma vie ? et que je te conseille et te presse de payer mes galanteries……

Marica.

Eh bien ! suppose à ton tour qu’en écoutant cela je deviens toute rouge, que je me lève de mon siége et te réponds que tu es un homme ennuyeux et sans vergogne.

Diego.

Suppose alors que je me mets à rire parce que je crois que tu plaisantes, que je te prends par une de tes mains, par les deux si je peux……

Marica.

Et que moi alors j’empoigne une chaise et te casse la tête……

Diego.

Voilà, en effet, ce qui se fait ici. Mais c’est là un honneur tout d’une pièce et bon seulement pour un petit endroit comme le nôtre ; là-bas il ne vaut pas le diable et tous en le voyant diraient… que sais-je, moi ?

Marica.

Et que doit répondre une femme mariée ? Voyons, dis-le-moi, que dois-je faire ?

Diego.

Prendre un air aimable, t’asseoir avec grâce, te mettre à parler tranquillement de n’importe quoi, et donner au moins des espérances.

Marica.

Et que dira mon homme ?

Diego.

Moi ? Je ferai le mort : ce qui est d’usage n’a pas besoin d’excuse. Quand je verrais un régiment de galants autour de toi, il me faudrait leur faire la révérence, et aller tout droit mon chemin. Voilà ce qui s’appelle savoir vivre.

Marica.

Ce serait plaisant, nous aimant comme nous faisons.

Diego.

Marica, que dis-tu là ? Nous aimer, étant mari et femme ! Quelle folie !

Marica.

Mais alors, qui m’aimera ?

Diego.

Je ne sais pas, mais ce ne sera pas moi toujours ; je ne suis, Dieu merci, ni assez ridicule ni assez sot.

Marica.

Mais quand nous serons seuls, tu me détesteras ?

Diego.

Je ne crois pas que cela aille jusque là, mais je demanderai conseil…… »


Après quelques autres extravagances, dans lesquelles les deux époux montrent bien leur sotte vanité et leurs ridicules prétentions, ils reçoivent de Madrid une lettre de leur agent les informant que le marchand auquel Diego avait confié son argent pour le faire valoir, a fait faillite et vient de s’enfuir.

La leçon est rude d’abord ; mais elle est d’autant meilleure qu’après être revenus au train de vie qui leur convient, le notaire qui leur a apporté et lu la lettre de Madrid, leur avoue que la lettre est fausse, et qu’il les a trompés pour corriger leur orgueil.

Ils pardonnent ce vilain tour au notaire, et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.