Charles Bertin, Discours de M. Charles Bertin, maire de Douai dans Le Monument de Marceline Desbordes-Valmore

1896




Discours de M. Charles Bertin
Maire de Douai


Mesdames, Messieurs,


C’est avec une grande et légitime fierté que la cité douaisienne voit, groupée au pied du monument élevé à la gloire de son illustre enfant, Marceline Desbordes-Valmore, à côté de tant de hautes personnalités, toute une brillante phalange de sommités du monde de la littérature et des arts.

Que ne peut-elle pour une heure revivre notre chère Muse pour recevoir l’hommage empressé que vous venez lui rendre, vous ses admirateurs et ses concitoyens, et pour vous en remercier avec cette grâce simple et touchante, avec cette vraie voix du cœur qui attire vers elle et enveloppe ses œuvres d’un charme si pénétrant !

Puisse au moins son âme descendre des cieux où elle s’est envolée, meurtrie par tant de douloureuses émotions et planer à cet instant sur ce coin chéri de sa ville natale qu’elle a si fidèlement aimé ! Elle se sentira rajeunie et réconfortée par ces manifestations de pitié et de ferveur qui vont monter jusqu’à Elle en chants harmonieux et poétiques, et elle rentrera dans l’immortalité, imprégnée des premières caresses du bonheur qu’elle n’a jamais connu.

Il m’appartient, Mesdames, Messieurs, de remplir la douce mission de remercier au nom de la Ville de Douai, tous ceux qui ont collaboré à la glorification de Marceline Desbordes-Valmore.

Je vous prie, M. Anatole France, de vouloir bien être auprès de M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, l’interprète de notre respectueuse reconnaissance pour le concours moral et financier qu’il a prêté à notre œuvre. La Ville de Douai ressent tout le prix de l’honneur qu’il lui a fait en vous désignant, Monsieur, vous, l’éminent académicien, pour le représenter à cette cérémonie.

Comment vous exprimer notre gratitude : à vous, Madame Sarah Bernhardt,qui