Wikisource:À la découverte de la Littérature Française/Le théâtre médiéval


Cette notice ne prétends pas être un article encyclopédique, son seul objet est de permettre une vue d’ensemble sur le théâtre médiéval.



Le théâtre médiéval.


Le théâtre religieux


Le drame liturgique

Avant le XIIe siècle, la seule forme de théâtre existante en France est ce qu’on appelle le drame liturgique, dont l’apparition remonte au Xe siècle.

Joué en langue latine par les ecclésiastiques dans les églises à l’occasion des grandes célébrations, il a pour sujet des thèmes de l’Ancien ou du Nouveau Testament, ou encore raconte la vie des saints.

Le drame semi-liturgique

Le drame semi-liturgique apparaît au XIIe siècle et se caractérise surtout par le fait que les représentations sont désormais jouées par des acteurs laïcs ; ainsi le drame sort de l’église et s’installe sur les parvis ; la langue vulgaire (c’est-à-dire le français) remplace la langue latine, ce qui permet de toucher un public plus large, aidé en cela par la multiplicité des décors, de la musique et des chants qui viennent soutenir l’action.

  • Le jeu

Le mot jeu signifie simplement drame. Le terme est encore utilisé aujourd’hui lorsqu’on parle de jeu de l’acteur ou encore de jouer la comédie. Le jeu, dans le théâtre religieux, traite de sujets empruntés à l’Ancien ou au Nouveau Testament. Le premier jeu que l’on connaisse est le Jeu d’Adam (fin XIIe) où le texte s’affranchit de la musique.

  • Le miracle

Lorsque le sujet du drame est emprunté à la vie d’un saint, le jeu s’intitule alors un miracle. Un bon exemple de miracle qui nous soit parvenu est le Miracle de Théophile de Rutebeuf (XIIIe siècle).

  • Le mystère

Les mystères ne sont basés que sur un unique sujet : le récit de la condamnation, du martyre et de la mort du Christ, c’est à dire la Passion de celui-ci. D’ailleurs, on ne parle que de Mystère de la Passion. L’un des plus importants exemples de ce genre est sans doute le Mystère de la Passion d’Arnoud Gréban (XIVe siècle) qui compte 35 000 vers, plus de 200 personnages, des décors simultanés, et où la machinerie prend une place essentielle.

Du XIVe siècle au XVe siècle le mot jeu disparaît peu à peu, tandis que s’accentue la différence entre miracle et mystère.


Le théâtre profane ou théâtre comique


Au XIIIe siècle, le théâtre s’affranchit de la sphère religieuse, des jeux profanes apparaissent. Issus de petits pièces profanes ou bouffonnes jouées en intermèdes dans des pièces sacrées, ils se transforment en s’inspirant de la comédie antique, mais aussi en rapport avec le monologue lyrique ou dit des jongleurs (voir le Dit de l’Herberie de Rutebeuf).

Le premier grand nom de la comédie au Moyen-âge est Adam de la Halle, (Adam le Bossu), auteur de l’une des premières pièces comique que nous connaissions : Le Jeu de Robin et Marion (XIIIe siècle).

Contrairement au XIVe siècle, dont aucune pièce comique ne nous est parvenue, le XVe siècle est riche d’une multitude de genres :

  • La soties : satire sociale ou politique dites par un sot, un fou,
  • Le monologues : satire plus cohérente que la sotie, (ex : Le Franc-Archer de Bagnolet),
  • Le sermon joyeux : parodie de sermon ecclésiastique,
  • La moralité : illustration d’une vérité morale,
  • La farce dont le seul objet est de faire rire les spectateurs sur les mœurs de l’époque. Deux farces restent bien connues aujourd’hui : La Farce du Cuvier (1450) ; La Farce de Maître Pathelin (vers 1460-1465)




Sources :
* Lagarde et Michard, Moyen-âge, André Lagarde et Laurent Michard, Éd. Bordas.
* Précis de littérature par siècle et par genre, Pierre Kardas et Etienne Calais, Éd. Magnard.
* Florilège du Moyen-âge, Georges Hacquard, Éd. Hachette.