Virelays, Texte établi par Maurice RoyFirmin Didot (p. 115-116).


XIV


Trestout me vient a rebours,
Mal a point et au contraire,
En tous cas, en mon affaire :
Je pers en vain mes labours.

Ce n’est pas de maintenant
Qu’ainsi je suis demenée,
Car dix ans en un tenant
J’ay esté infortunée.

Mal me prent de commun cours
De tout quanque je vueil faire,
Et ce que me devroit plaire
Me deffuit, et a tous tours[1]
Trestout me vient a rebours.

Pour riens me vais soustenant
Puis que Fortune encharnée

 
Est sus moi, qui démenant
Par mainte très dure année

Me va, et Dieux est si sours
Qu’il ne daigne vers moy traire
Son oreille débonnaire ;
Pour ce, plus tost que le cours,
Trestout me vient a rebours.

  1. XIV. — 12 A2 Me destruit — B et a t. jours