Traduction par Francis de Miomandre.
Vingt-quatre SonnetsFrançois Bernouard (p. 52-53).




Reflets



Bélise au soleil peignait ses cheveux : de sa belle main, avec un peigne d’ivoire ; mais on distinguait moins le peigne dans ses doigts qu’on ne voyait se ternir le soleil dans ses cheveux.

Tandis qu’elle était là, à les laisser retomber, le cristal dont elle foulait ainsi les bords buvait, seul, de ses deux douces étoiles dans des ténèbres d’or les beaux rayons.

Philène cependant, mélodieusement, se plaignant des heures, invoquait les faveurs de la divinité du troisième ciel :

« Amour, qu’il sera vain, mon bonheur, si ce que je dois aux plumes de ton carquois ne l’attisent point les plumes de ton aile ! »