Calmann Lévy (p. 154-170).


CHAPITRE IX.


LES DISCIPLES DE JÉSUS


Dans ce paradis terrestre, que les grandes révolutions de l’histoire avaient jusque-là peu atteint, vivait une population en parfaite harmonie avec le pays lui-même, active, honnête, pleine d’un sentiment gai et tendre de la vie. Le lac de Tibériade est un des bassins d’eau les plus poissonneux du monde[1] ; des pêcheries très-fructueuses s’étaient établies, surtout à Bethsaïde, à Capharnahum, et avaient produit une certaine aisance. Ces familles de pêcheurs formaient une société douce et paisible, s’étendant par de nombreux liens de parenté dans tout le canton du lac que nous avons décrit. Leur vie peu occupée laissait toute liberté à leur imagination. Les idées sur le royaume de Dieu trouvaient, dans ces petits comités de bonnes gens, plus de créance que partout ailleurs. Rien de ce qu’on appelle civilisation, dans le sens grec et mondain, n’avait pénétré parmi eux. Ce n’était pas notre sérieux germanique et celtique ; mais, bien que souvent peut-être la bonté fût chez eux superficielle et sans profondeur, leurs mœurs étaient tranquilles, et ils avaient quelque chose d’intelligent et de fin. On peut se les figurer comme assez analogues aux meilleures populations du Liban, mais avec le don que n’ont pas celles-ci de fournir des grands hommes. Jésus rencontra là sa vraie famille. Il s’y installa comme un des leurs ; Capharnahum devint « sa ville[2] », et, au milieu du petit cercle qui l’adorait, il oublia ses frères sceptiques, l’ingrate Nazareth et sa moqueuse incrédulité.

Une maison surtout, à Capharnahum, lui offrit un asile agréable et des disciples dévoués. C’était celle de deux frères, tous deux fils d’un certain Jonas, qui probablement était mort à l’époque où Jésus vint se fixer sur les bords du lac. Ces deux frères étaient Simon, surnommé en syro-chaldaïque Céphas, en grec Pétros « la pierre[3] », et André. Nés à Bethsaïde[4], ils se trouvaient établis à Capharnahum quand Jésus commença sa vie publique. Pierre était marié et avait des enfants ; sa belle-mère demeurait chez lui[5]. Jésus aimait cette maison et y demeurait habituellement[6]. André paraît avoir été disciple de Jean-Baptiste, et Jésus l’avait peut-être connu sur les bords du Jourdain[7]. Les deux frères continuèrent toujours, même à l’époque où il semble qu’ils devaient être le plus occupés de leur maître, à exercer le métier de pêcheurs[8]. Jésus, qui aimait à jouer sur les mots, disait parfois qu’il ferait d’eux des pêcheurs d’hommes[9]. En effet, parmi tous ses disciples, il n’en eut pas de plus fidèlement attachés.

Une autre famille, celle de Zabdia ou Zébédée, pêcheur aisé et patron de plusieurs barques[10], offrit à Jésus un accueil empressé. Zébédée avait deux fils : Jacques, qui était l’aîné, et un jeune fils, Jean, qui plus tard fut appelé à jouer un rôle si décisif dans l’histoire du christianisme naissant. Tous deux étaient disciples zélés. Il semble résulter de quelques indices que Jean, comme André, avait connu Jésus à l’école de Jean-Baptiste[11] Les deux familles de Jonas et de Zébédée paraissent, en tout cas, avoir été fort liées ensemble[12]. Salomé, femme de Zébédée, fut fort attachée à Jésus et l’accompagna jusqu’à la mort[13].

Les femmes, en effet, accueillaient Jésus avec empressement. Il avait avec elles ces manières réservées qui rendent possible une fort douce union d’idées entre les deux sexes. La séparation des hommes et des femmes, qui a empêché chez les peuples orientaux tout développement délicat, était sans doute, alors comme de nos jours, beaucoup moins rigoureuse dans les campagnes et les villages que dans les grandes villes. Trois ou quatre Galiléennes dévouées accompagnaient toujours le jeune maître et se disputaient le plaisir de l’écouter et de le soigner tour à tour[14]. Elles apportaient dans la secte nouvelle un élément d’enthousiasme et de merveilleux, dont on saisit déjà l’importance. L’une d’elles, Marie de Magdala, qui a rendu si célèbre dans le monde le nom de sa pauvre bourgade, paraît avoir été une personne fort exaltée. Selon le langage du temps, elle avait été possédée de sept démons[15], c’est-à-dire qu’elle avait été affectée de maladies nerveuses en apparence inexplicables. Jésus, par sa beauté pure et douce, calma cette organisation troublée. La Magdaléenne lui fut fidèle jusqu’au Golgotha, et joua le surlendemain de sa mort un rôle de premier ordre ; car elle fut l’organe principal par lequel s’établit la foi à la résurrection, ainsi que nous le verrons plus tard. Jeanne, femme de Khouza, l’un des intendants d’Antipas, Susanne et d’autres restées inconnues le suivaient sans cesse et le servaient[16]. Quelques-unes étaient riches, et mettaient par leur fortune le jeune prophète en position de vivre sans exercer le métier qu’il avait professé jusqu’alors[17].

Plusieurs encore le suivaient habituellement et le reconnaissaient pour leur maître : un certain Philippe de Bethsaïde, Nathanaël, fils de Tolmaï ou Ptolémée, de Cana, disciple de la première époque[18], Matthieu, probablement celui-là même qui fut le Xénophon du christianisme naissant. Selon une tradition[19], il avait été publicain, et comme tel il devait manier le kalam plus facilement que les autres. Peut-être songeait-il déjà à écrire ces Logia[20], qui sont la base de ce que nous savons des enseignements de Jésus. On nomme aussi parmi les disciples Thomas ou Didyme[21], qui douta quelquefois, mais qui paraît avoir été un homme de cœur et de généreux entraînements[22] ; un Lebbée ou Thaddée ; un Simon le zélote[23], peut-être disciple de Juda le Gaulonite, appartenant à ce parti des kanaïm, dès lors existant, et qui devait bientôt jouer un si grand rôle dans les mouvements du peuple juif ; Joseph Barsaba, surnommé Justus ; Matthias[24] ; un personnage problématique nommé Aristion[25] ; enfin Judas, fils de Simon, de la ville de Kerioth, qui fit exception dans l’essaim fidèle et s’attira un si épouvantable renom. C’était, à ce qu’il paraît, le seul qui ne fût pas Galiléen ; Kerioth était une ville de l’extrême sud de la tribu de Juda[26], à une journée au delà d’Hébron.

Nous avons vu que la famille de Jésus était en général peu portée vers lui[27]. Cependant Jacques et Jude, cousins de Jésus par Marie Cléophas[28], faisaient dès lors partie de ses disciples, et Marie Cléophas elle-même fut du nombre des compagnes qui le suivirent au Calvaire[29]. À cette époque, on ne voit pas auprès de lui sa mère. C’est seulement après la mort de Jésus que Marie acquiert une grande considération[30] et que les disciples cherchent à se l’attacher[31]. C’est alors aussi que les membres de la famille du fondateur, sous le titre de « frères du Seigneur », forment un groupe influent, qui fut longtemps à la tête de l’Église de Jérusalem[32], et qui, après le sac de la ville, se réfugia en Batanée[33]. Le seul fait de l’avoir approché devenait un avantage décisif, de la même manière qu’après la mort de Mahomet, les femmes et les filles du prophète, qui n’avaient eu aucun crédit de son vivant, furent de grandes autorités.

Dans cette foule amie, Jésus avait évidemment des préférences et en quelque sorte un cercle plus étroit. Les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, paraissent avoir fait partie en première ligne de ce petit conseil. Ils étaient pleins de feu et de passion. Jésus les avait surnommés avec esprit « Fils du tonnerre », à cause de leur zèle excessif, qui, s’il eût disposé de la foudre, en eût trop souvent fait usage[34]. Jean, surtout, le cadet, paraît avoir été avec Jésus sur le pied d’une certaine familiarité. Peut-être les disciples qui se groupèrent tardivement autour du second des fils de Zébédée, et qui écrivirent, paraît-il, ses souvenirs d’une façon où l’intérêt de l’école ne se dissimule pas assez, ont-ils exagéré l’affection de cœur que Jésus lui aurait portée[35]. Ce qui est pourtant significatif, c’est que, dans les Évangiles synoptiques, Simon Barjona ou Pierre, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, forment une sorte de comité intime que Jésus appelle à certains moments où il se défie de la foi et de l’intelligence des autres[36]. Il semble, d’ailleurs, que ces trois personnages étaient associés dans leurs pêcheries[37]. L’affection de Jésus pour Pierre était profonde. Le caractère de ce dernier, droit, sincère, plein de premier mouvement, plaisait à Jésus, qui parfois se laissait aller à sourire de ses façons décidées. Pierre, peu mystique, communiquait au maître ses doutes naïfs, ses répugnances, ses faiblesses tout humaines[38], avec une franchise honnête qui rappelle celle de Joinville près de saint Louis. Jésus le reprenait d’une façon amicale, empreinte de confiance et d’estime. Quant à Jean, sa jeunesse[39], son ardeur[40] et son imagination vive[41] devaient avoir beaucoup de charme. La personnalité de cet homme extraordinaire ne se développa que plus tard. S’il n’est pas l’auteur de l’Évangile bizarre qui porte son nom et qui (bien que le caractère de Jésus y soit faussé sur beaucoup de points) renferme de si précieux renseignements, il est possible du moins qu’il y ait donné occasion. Habitué à remuer ses souvenirs avec l’inquiétude fébrile d’une âme exaltée, il a pu transformer son maître en croyant le peindre et fournir à d’habiles faussaires le prétexte d’un écrit à la rédaction duquel ne paraît pas avoir présidé une parfaite bonne foi.

Aucune hiérarchie proprement dite n’existait dans la secte naissante. Tous devaient s’appeler « frères », et Jésus proscrivait absolument les titres de supériorité, tels que rabbi, « maitre », « père », lui seul étant maître, et Dieu seul étant père. Le plus grand devait être le serviteur des autres[42]. Cependant Simon Barjona se distingue, entre ses égaux, par un degré tout particulier d’importance. Jésus demeurait chez lui et enseignait dans sa barque[43] ; sa maison était le centre de la prédication évangélique. Dans le public, on le regardait comme le chef de la troupe, et c’est à lui que les préposés aux péages s’adressent pour faire acquitter les droits dus par la communauté[44]. Le premier, Simon avait reconnu Jésus pour le Messie[45]. Dans un moment d’impopularité, Jésus demandant à ses disciples : « Et vous aussi, voulez-vous, vous en aller ? » Simon répondit : « À qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle[46]. » Jésus, à diverses reprises, lui déféra dans son Église une certaine primauté[47] et interpréta son surnom syriaque de Képha (pierre) en ce sens qu’il était la pierre angulaire de l’édifice nouveau[48]. Un moment, même, il semble lui promettre « les clefs du royaume du ciel », et lui accorder le droit de prononcer sur la terre des décisions toujours ratifiées dans l’éternité[49].

Nul doute que cette primauté de Pierre n’ait excité un peu de jalousie. La jalousie s’allumait surtout en vue de l’avenir, en vue de ce royaume de Dieu, où tous les disciples seraient assis sur des trônes, à la droite et à la gauche du maître, pour juger les douze tribus d’Israël[50]. On se demandait qui serait alors le plus près du Fils de l’homme, figurant en quelque sorte comme son premier ministre et son assesseur. Les deux fils de Zébédée aspiraient à ce rang. Préoccupés d’une telle pensée, ils mirent en avant leur mère, Salomé, qui un jour prit Jésus à part et sollicita de lui les deux places d’honneur pour ses fils[51]. Jésus écarta la demande par son principe habituel que celui qui s’exalte sera humilié, et que le royaume des cieux appartiendra aux petits. Cela fit quelque bruit dans la communauté ; il y eut un grand mécontentement contre Jacques et Jean[52]. La même rivalité semble poindre dans l’Évangile attribué à Jean ; on y voit le narrateur supposé déclarer sans cesse qu’il a été le « disciple chéri » auquel le maître mourant a confié sa mère, en même temps qu’il cherche à se placer près de Simon Pierre, parfois à se mettre avant lui, dans des circonstances importantes où les évangélistes plus anciens l’avaient omis[53].

Parmi les personnages qui précèdent, ceux dont on sait quelque chose avaient, à ce qu’il paraît, commencé par être pêcheurs. Dans un pays de mœurs simples, où tout le monde travaillait, cette profession n’avait pas l’extrême humilité que les déclamations des prédicateurs y ont attachée, pour mieux relever le miracle des origines chrétiennes. En tout cas, aucun des disciples n’appartenait à une classe sociale élevée. Seuls, un certain Lévi, fils d’Alphée, et peut-être l’apôtre Matthieu, avaient été publicains[54]. Mais ceux à qui on donnait ce nom en Judée n’étaient pas les fermiers généraux, hommes d’un rang élevé (toujours chevaliers romains) qu’on appelait à Rome publicani[55]. C’étaient les agents de ces fermiers généraux, des employés de bas étage, de simples douaniers. La grande route d’Acre à Damas, une des plus anciennes routes du monde, qui traversait la Galilée en touchant le lac[56] y multipliait fort ces sortes d’employés. Capharnahum, qui était peut-être sur la voie, en possédait un nombreux personnel[57]. Cette profession n’est jamais populaire ; mais chez les Juifs elle passait pour tout à fait criminelle. L’impôt, nouveau pour eux, était le signe de leur vassalité ; une école, celle de Juda le Gaulonite, soutenait que le payer était un acte de paganisme. Aussi les douaniers étaient-ils abhorrés des zélateurs de la Loi. On ne les nommait qu’en compagnie des assassins, des voleurs de grand chemin, des gens de vie infâme[58]. Les juifs qui acceptaient de telles fonctions étaient excommuniés et devenaient inhabiles à tester ; leur caisse était maudite, et les casuistes défendaient d’aller y changer de l’argent[59]. Ces pauvres gens, mis au ban de la société, se voyaient entre eux. Jésus accepta un dîner que lui offrit Lévi, et où il y avait, selon le langage du temps, « beaucoup de douaniers et de pécheurs ». Ce fut un grand scandale[60] ; dans ces maisons mal famées, on risquait de rencontrer de la mauvaise société. Nous le verrons souvent ainsi, peu soucieux de choquer les préjugés des gens bien pensants, chercher à relever les classes humiliées par les orthodoxes et s’exposer de la sorte aux plus vifs reproches des dévots. Le pharisaïsme avait mis le salut au prix d’observances sans fin et d’une sorte de «  respectabilité » extérieure. Le vrai moraliste, qui venait proclamer que Dieu ne tient qu’à une seule chose, à la rectitude des sentiments, devait être accueilli avec bénédiction par toutes les âmes que n’avait point faussées l’hypocrisie officielle.

Ces nombreuses conquêtes, Jésus les devait aussi, pour une part, au charme infini de sa personne et de sa parole. Un mot pénétrant, un regard tombant sur une conscience naïve, qui n’avait besoin que d’être éveillée, lui faisaient un ardent disciple. Quelquefois Jésus usait d’un artifice innocent, qu’employa plus tard Jeanne d’Arc. Il affectait de savoir sur celui qu’il voulait gagner quelque chose d’intime, ou bien il lui rappelait une circonstance chère à son cœur. C’est ainsi qu’il toucha, dit-on, Nathanaël[61], Pierre[62], la Samaritaine[63]. Dissimulant la vraie cause de sa force, je veux dire sa supériorité sur ce qui l’entourait, il laissait croire, pour satisfaire les idées du temps, idées qui d’ailleurs étaient pleinement les siennes, qu’une révélation d’en haut lui découvrait les secrets et lui ouvrait les cœurs. Tous pensaient qu’il vivait dans une sphère inaccessible au reste de l’humanité. On disait qu’il conversait sur les montagnes avec Moïse et Élie[64] ; on croyait que, dans ses moments de solitude, les anges venaient lui rendre leurs hommages, et établissaient un commerce surnaturel entre lui et le ciel[65].


  1. Matth., iv, 18 ; Luc, v, 44 et suiv. ; Jean, i, 44 ; xxi, 1 et suiv. ; Jos., B. J., III, x, 7 ; Talm, de Jér., Pesachim, iv, 2 ; Talm. de Bab., Baba kama, 80 b ; Jacques de Vitri, dans le Gesta Dei per Francos, I, p. 1075.
  2. Matth., ix, 1 ; Marc, ii, 1-2.
  3. Le surnom de Κηφᾶς paraît identique au surnom de Καϊάφας porté par le grand prêtre Josèphe Kaïapha. Le nom de Πέτρος se retrouve comme nom propre d’un contemporain de l’apôtre, dans Josèphe, Ant., XVIII, vi, 3. On est donc tenté de croire que Jésus ne donna pas à Simon le sobriquet de Céphas ou Pierre, mais que seulement il prêta une signification particulière au nom que son disciple portait déjà.
  4. Jean, i, 44.
  5. Matth., viii, 14 ; Marc, i, 30 ; Luc, iv, 38 ; I Cor., ix, 5 ; I Petr., v, 13 ; Clem. Alex., Strom., III, 6 ; VII, 11 ; Pseudo-Clem., Recogn., VII, 25 ; Eusèbe, H. E., III, 30.
  6. Matth., viii, 14 ; xvii, 24 ; Marc, i, 29-31 ; Luc, iv, 38.
  7. Jean, i, 40 et suiv.
  8. Matth., iv, 18 ; Marc, i, 16 ; Luc, v, 3 ; Jean, xxi, 3.
  9. Matth., iv, 19 ; Marc, i, 17 ; Luc, v, 10.
  10. Marc, i, 20 ; Luc, v, 10 ; viii, 3 ; Jean, xix, 27.
  11. Jean, i, 35 et suiv. L’habitude constante du quatrième Évangile de ne désigner Jean qu’avec mystère porte à croire que le disciple innomé de ce passage est Jean lui-même.
  12. Matth., iv, 18-22 ; Luc, v, 10 ; Jean, i, 35 et suiv. ; xxi, 2 et suiv.
  13. Matth., xxvii, 56 ; Marc, xv, 40 ; xvi, 1.
  14. Matth., xxvii, 55-56 ; Marc, xv, 40-41 ; Luc, viii, 2-3 ; xxiii, 49.
  15. Marc, xvi, 9 ; Luc, viii, 2. Cf. Tobie, iii, 8 ; vi, 14.
  16. Luc, viii, 3 ; xxiv, 10.
  17. Luc, viii, 3.
  18. Jean, i, 44 et suiv. ; xxi, 2. J’admets comme possible l’identification de Nathanaël et de l’apôtre qui figure dans les listes sous le nom de Bar-Tolmaï ou Bar-Tholomé.
  19. Matth., ix, 9 ; x, 3.
  20. Papias, dans Eusèbe, Hist. eccl., III, 39.
  21. Ce second nom est la traduction grecque du premier.
  22. Jean, xi, 14 ; xx, 24 et suiv.
  23. Matth., x, 4 ; Marc, iii, 18 ; Luc, vi, 15 ; Act., i, 13 ; Évangile des ebionim, dans Épiphane. Adv. hær., xxx, 13.
  24. Act., i, 21-23. Cf. Papias, dans Eusèbe, Hist. eccl., III, 39.
  25. Papias (ibid.) l’appelle formellement disciple du Seigneur comme les apôtres, lui prête des récits sur les discours du Seigneur, et l’associe à Presbyteros Joannes. Sur ce dernier personnage, voir ci-dessus, Introd., p. lxxii-lxxiii.
  26. Aujourd’hui Kuryétein ou Kereitein.
  27. La circonstance rapportée dans Jean, xix, 25-27, semble supposer qu’à aucune époque de la vie publique de Jésus, ses propres frères ne se rapprochèrent de lui. Si l’on distingue deux Jacques dans la parenté de Jésus, on peut voir une allusion à l’hostilité de Jacques, « frère du Seigneur », dans Gal., ii, 6 (cf. i, 19 ; ii, 9, 11 ).
  28. Voir ci-dessus, p. 25-27.
  29. Matth., xxvii, 56 ; Marc, xv, 40 ; Jean, xix, 25.
  30. Act., i, 14. Comp. Luc, i, 28 ; ii, 35, impliquant déjà un véritable respect pour Marie.
  31. Jean, xix, 25 et suiv.
  32. Voir ci-dessus, p. 26-27, note.
  33. Jules Africain, dans Eusèbe, H. E., I, 7.
  34. Marc, iii, 17 ; ix, 37 et suiv. ; x, 35 et suiv. ; Luc, ix, 49 et suiv. ; 54 et suiv. L’Apocalypse répond bien à ce caractère. Voir surtout les chapitres ii et iii, où la haine déborde. Comparez le trait fanatique rapporté par Irénée, Adv. hær., III, iii, 4.
  35. Jean, xiii, 23 ; xviii, 15 et suiv. ; xix, 26-27 ; xx, 2, 4 ; xxi, 7, 20 et suiv.
  36. Matth., xvii, 1 ; xxvi, 37 ; Marc, v, 37 ; ix, 1 ; xiii, 3 ; xiv, 33 ; Luc, ix, 28. L’idée que Jésus avait communiqué à ces trois disciples une gnose ou doctrine secrète fut répandue dès une époque ancienne. Il est singulier que l’Évangile attribué à Jean ne mentionne pas une fois Jacques, son frère.
  37. Matth., iv, 18-22 ; Luc, v, 10 ; Jean, xxi, 2 et suiv.
  38. Matth., xiv, 28 ; xvi, 22 ; Marc, viii, 32 et suiv.
  39. Il paraît avoir vécu jusque vers l’an 100. Voir le quatrième Évangile, xxi, 15-23, et les anciennes autorités recueillies par Eusèbe, H. E., III, 20, 23.
  40. Voir pages 161-162, note.
  41. L’Apocalypse paraît bien être de lui.
  42. Matth., xviii, 4 ; xx, 25-26 ; xxiii, 8-12 ; Marc, ix, 34 ; x, 42-46.
  43. Luc, v, 3.
  44. Matth., xvii, 23.
  45. Ibid., xvi, 16-17.
  46. Jean, vi, 68-70.
  47. Matth., x, 2 ; Luc, xxii, 32 ; Jean, xxi, 15 et suiv. ; Act., i, ii, v, etc. ; Gal., i, 18 ; ii, 7-8.
  48. Matth., xvi, 18 ; Jean, i, 42.
  49. Matth., xvi, 19. Ailleurs, il est vrai (Matth., xviii, 18), le même pouvoir est accordé à tous les apôtres.
  50. Matth., xviii, 1 et suiv. ; Marc, ix, 33 ; Luc, ix, 46 ; xxii, 30.
  51. Matth., xx, 20 et suiv. ; Marc, x, 35 et suiv.
  52. Marc, x, 41.
  53. Jean, xviii, 15 et suiv. ; xix, 26-27 ; xx, 2 et suiv. ; xxi, 7, 21. Comp. i, 35 et suiv., où le disciple innomé est probablement Jean.
  54. Matth., ix, 9 ; x, 3 ; Marc, ii, 14 ; iii, 18 ; Luc, v, 27 ; vi, 15 ; Act., i, 13 ; Évangile des ébionim, dans Épiph., Adv. hær., xxx, 13. Le récit primitif est ici celui qui porte : « Lévi, fils d’Alphée ». Le dernier rédacteur du premier Évangile a substitué à ce nom celui de Matthieu, en vertu d’une tradition plus ou moins solide selon laquelle cet apôtre aurait exercé la même profession (Matth., x, 3). Il faut se rappeler que, dans l’Évangile actuel de Matthieu, la seule partie qui puisse être de l’apôtre, ce sont les Discours de Jésus. Voir Papias, dans Eusèbe, Hist. eccl., III, 39.
  55. Cicéron, De provinc. consular., 5 ; Pro Plancio, 9 ; Tac., Ann., IV, 6 ; Pline, Hist. nat., XII, 32 ; Appien, Bell. civ., II, 13.
  56. Elle est restée célèbre, jusqu’au temps des croisades, sous le nom de via Maris. Cf. Isaïe, ix, 1 ; Matth., iv, 13-15 ; Tobie, i, 1. Je pense que le chemin taillé dans le roc, près d’Aïn-et-Tin, en faisait partie, et que la route se dirigeait de là vers le pont des Filles de Jacob, tout comme aujourd’hui. Une partie de la route d’Aïn-et-Tin à ce pont est de construction antique.
  57. Matth., ix, 9 et suiv.
  58. Matth., v, 46-47 ; ix, 10, 11 ; xi, 19 ; xviii, 17 ; xxi, 31-32 ; Marc, ii, 15-16 ; Luc, v, 30 ; vii, 34 ; xv, 1 ; xviii, 11 ; xix, 7 ; Lucien, Necyomant., 11 ; Dio Chrysost., orat. iv, p. 85 ; orat. xiv, p. 269 (édit. Emperius) ; Mischna, Nedarim, iii, 4.
  59. Mischna, Baba kama, x, 1 ; Talmud de Jérusalem. Demaï, ii, 3 ; Talmud de Bab., Sanhédrin, 25 b.
  60. Luc, v, 29 et suiv.
  61. Jean, i, 48 et suiv.
  62. Ibid., i, 42.
  63. Jean, iv, 17 et suiv. Comp. Marc, ii, 8 ; iii, 2-4 ; Jean, ii, 24-25.
  64. Matth., xvii, 3 ; Marc, ix, 3 ; Luc, ix, 30-31.
  65. Matth., iv, 11 ; Marc, i, 13.