Grands arbres propres à utiliser les terres marécageuses, et dont le bois est utile aux arts.


Tupelo aquatique Nyssa aquatica L.
Tulipier de Virginie… Lyriodendrum tulipifera L.
Peuplier du Canada, Populus monilifera Hort. Kew.
Cirier de Pensylvanie Myrica Pensylvanica Musæum Par. (arbust.)
Cirier gale, ou piment royal Myrica gale L. (arbust.)
Platane d’Occident Platanus Occidentalis L.
Cyprès chauve, ou distique Cupressus disticha L.

On vante l’acacia (pseudo-acacia vulgaris Tournefort, Robinia pseudoacacia Lin.) pour ses produits. Je ne l’ai pas éprouvé. Il se multiplie et trace beaucoup.

Les autres arbres réussiroient également ; mais, débités en fagots, ils ne donneront jamais les mêmes produits.

Culture en prairies. Si le bois est commun, peu cher dans le pays, que le terrain se refuse à la culture du blé, qu’il soit trop humide, trop compacte, il faut le convertir en prairies desséchées, ou au moins demi-desséchées.

Pour y parvenir, il faut d’abord assoler le terrain.

Les fonds marécageux, tourbeux, sont toujours difficiles à manier les premières années. La terre est tremblante, il est dangereux d’y marcher ; le sol s’affaisse en s’asséchant. Pour l’affermir, il faut d’abord brûler les choins, massettes, roseaux, et, pour cela, tenir le marais le plus à sec possible, et choisir la fin de l’automne, où les plantes sont sèches, sinon un temps sec et de gelée. Souvent le sol brûle pendant plusieurs mois ; mais on peut toujours arrêter le feu, puisqu’on a l’eau à volonté. Ensuite, on fait battre le terrain par les bêtes à cornes, dès qu’elles peuvent y tenir pied.

Enfin, on laisse reposer le terrain, et, pour peu qu’il y ait des prairies voisines, le sol est bientôt couvert d’herbes naturelles.

Je terminerai cet article par la nomenclature des plantes à fourrages, ou utiles aux arts économiques ; des arbres, arbustes propres aux arts, dont le feuillage peut servir à la nourriture des bestiaux ; des grands arbres dont le bois est utile aux arts, et qui peuvent réussir dans les dessèchemens ou dans les terrains d’eau desséchés, suivant que le fond est bourbeux, argileux ou graveleux, dest-à-dire mêlé de sables noirs et gras.


Plantes à fourrages propres aux terrains marécageux.


** Manne de Pologne G. Festuca fluitans L.
** Avoine fromentale G. Avena èlador L.

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Selinum des marais, ou persil laiteux G. Selinum palustre L.

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Pigamon des marais, ou rue des prés G. Tàlicirum flavum L.
Oseille des prés G. Rumex acetosa L.
Stachys des marais G. 'Stachys palus iris L.
Lolier corniculé G. Jiotus torniculotus L.
Astragale des marais G. Astragalus utiginostu L.,
Aulnée britannique G. Inula britannica L.
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Fléau des près T. Phleum pratense L. Thymothy Grass.
** Poa aquatique Pon aquatica L.
** Mélilot blanc de Sibérie T. Melilotus alba Musaeum Par.
* Laiteron des marais T. Sonchus palus iris L.
* Quenouille des prés T. Cnicus oteraceus

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Séneçon des marais T. Senecio paludosus L.

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Peucedanum officinal, ou fenouil de porc. T. Peucedanum officinale L.

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Epilobium à grappes, ou osier fleuri T. Epilobium spicatum Lamarck, Dictionnaire, nommé faussement, par Cretté, Epilobiuim angusti folium. L’espèce qui porte ce nom ne croît que dans les Alpes.

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Epilobium velouté T. Epilobium hirsutupi Wildemow.

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Epilobium des marais T. Epilobium palustre L.

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Spiraea ulmaire, ou reine des prés T. Spirœa ulmaria L.
Véronique beccabunga T. Veronica beccabunha L.
Gesse des prés T. Lathjrus prétendis L.,

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Salicaire commune. G. T. Lythrum salicaria L.
Eupatoire à feuilles de chanvre G. T. Eupaiorium cannabinum L.
Cresson des marais G. T. Sisyrmbrium palustre L.
Les * * indiquent les plantes d’une qualité supérieure. T. Terrains tourbeux.
Les * celles de deuxième qualité. G. Sols graveleux.

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Troisième mérite.
Le ∙ celles de dernière qualité.


Plantes, propres aux arts économiques, qui peuvent croître dans le même terrain.


Prêle d’hiver Equisetum hremale L. (pour les arts de menuiserie, du tour et de l’ébénisterie.)
Acorus aromatique Acorus cattimus L (médicinale.)
Menthe poivrée Mentha piperitah. (médicinale, économique.)
Hibiscus des marais Hibiscus palustres L. (pour la filature.)
AUliée officinale, ou guimauve Althœa officinalis L. (de médecine et de filature.)
Ortie dioïque, ou vivace Urtica dioica L. (filature.)
Houblon, mâle et femelle Humu’ui tupulus L. (pour la’bière.)

Parmi ces plantes, la salicaire commune, lythrum salicaria ; la rue des prés, talhictrum flavum ; le fenouil de porc, peucedanum officinale ; la reine des prés, spirœa ulmaria ; l’épilobium, ou osier fleuri, epilobium spicatum de Lam., réussissent, même plongées dans l’eau, pourvu que leurs tiges n’en soient pas couvertes. Ces plantes conviennent aux terrains qui assèchent rarement.

Au contraire, la luzerne, medicago sativa, ne peut supporter le séjour même momentané, des eaux ; mais nulle plante ne réussit mieux dans les terrains graveleux, les argiles mêlées de sable ;elle y dure long-temps, y donne des coupes abondantes. Les terrains purement argileux ne lui conviennent pas ; mais quand on peut les diviser, les amender avec des sables, elle dédommage amplement de la dépense.

Cultures en blé. La première année, on n’a à craindre que l’excès de la fécondité du sol.

Les blés fromens deviennent trop forts en tuyaux, et ne grènent pas.


Les orges primes ou tardives, et les avoines, viennent a deux mètres de hauteur, et grènent bien.

Dans les terrains sablonneux, toutes les racines réussissent,

Les lins, les chanvres, viennent bien, sont doux à filer, et ont du nerf,

Ce sont des terrains précieux, et l’on goûte enfin le fruit de son travail.

(De Chassiron.)