Une fille d’Alfred de Musset et de George Sand/VI

Bibliothèque littéraire de la "Revue internationale de pédagogie comparative" (p. 79-82).


VI

CONCLUSION


Nous savons plus d’un amateur d’Art et de Littérature qui va regretter cette légende échafaudée avec tant de conviction par Aurélien Scholl.

Le poète des Contes d’Espagne et d’Italie, le fantaisiste écrivain de On ne badine pas avec l’amour, de Lorenzaccio, de André del Sarto, l’enfant du siècle qui écrivit sa Confession, n’a pas eu d’enfant, et nous le regrettons aussi, car nous eussions été heureux de reporter sur ses descendants un peu de l’immense sympathie que nous professons pour le plus grand de nos poètes. Mais combien davantage ont dû le regretter ces lions « superbes et généreux » des derniers beaux jours de l’Empire, qui pensaient terminer doucement leur existence en savourant la félicité heureuse d’avoir eu les faveurs d’une fille de chair et d’os du poète de Rolla et de la romancière de Consuelo ?

Et cependant ils doivent s’en consoler comme nous, car, suivant Musset lui-même :

....... Les poètes
Laissent en expirant d’immortels héritiers.
Jamais l’affreuse nuit ne les prend tout entiers.
À défaut d’action leur grande âme inquiète
De la mort et du temps entreprend la conquête,
Et frappés dans la lutte ils tombent en guerriers.