Traité de la peinture (Cennini)/XLVI

xlvi.00De la nature d’un jaune que l’on nomme giallorino ou jaune-clair.

Le jaune que l’on appelle giallorino est fabriqué et très-solide. Il est lourd comme pierre et dur à briser en morceaux. On. s’en sert sur mur à fresque où il dure pour toujours ; sur panneau il faut l’encoller. Cette couleur doit être broyée comme les autres dont nous avons parlé avec un mélange d’eau claire, il ne faut pas trop la broyer ; et d’abord, comme elle est difficile à réduire en morceaux, il convient de la briser dans un mortier de bronze, comme on le fait pour le lapis améthiste. Mise en œuvre, on la trouve d’un jaune riche. Cette couleur, avec les mélanges que je t’indiquerai, fait de belles verdures et des teintes de gazon. On m’a voulu faire entendre que cette couleur était une pierre naturelle venue du haut des montagnes ; cependant je te dis que c’est une couleur faite par art, mais non chimiquement[1].

  1. Cette déclaration douteuse de l’auteur sur la nature du giallormo prouve évidemment qu’il ne connaissait pas la fabrication et la provenance de toutes les couleurs ( Cav. Tambroni.)