Traité de la peinture (Cennini)/XLIX

xlix.00De la nature d’un jaune que l’on nomme safran.

Il y a un jaune que l’on fait avec une drogue que l’on nomme safran. Il faut la mettre dans un morceau d’étoffe de lin sur la pierre ou sur une brique chaude, et avoir un demi-verre de lessive bien forte, dans laquelle vous mettez ce safran et vous le broyez sur la pierre ; il devient d’une belle couleur pour teindre la toile ou toute espèce d’étoffes de lin. Il est bon sur papier ; mais préserve-le de l’air, il y perd de suite sa couleur. Si tu veux faire une teinte d’herbe des plus parfaites possible, prends un peu de vert-de-gris et de safran, c’est-à-dire deux parties de vert et une de safran. C’est pour couleur d’herbe le vert le plus parfait que l’on puisse trouver. On le fixe avec un peu de colle, comme je te l’enseignerai plus avant.