Traité élémentaire de la peinture/326

Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 267-268).


CHAPITRE CCCXXVI.

Pourquoi les objets plus élevés sont plus obscurs dans l’éloignement, que les autres qui sont plus bas, quoique le brouillard soit uniforme et également épais.

Des corps qui se trouvent situés dans un brouillard ou en quelqu’autre air épais, ou parmi quelque vapeur, ou dans la fumée, ou dans l’éloignement, celui qui sera plus élevé sera plus sensible à l’œil ; et entre les choses d’égale hauteur, celle qui est dans un brouillard plus obscur paroît plus obscure, comme il arrive à l’œil H, lequel voyant A B C, trois tours d’égale hauteur entre elles, il voit le sommet C de la première tour depuis R, c’est-à-dire, dans un air épais qui a deux degrés de profondeur, et il voit ensuite le sommet de la seconde tour B dans le même brouillard, mais qui n’a qu’un degré de profondeur dans ce qu’il en voit. Donc le sommet C paroîtra plus obscur que le sommet B.

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