Traité élémentaire de la peinture/260

Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 210-211).


CHAPITRE CCLX.

De ceux qui sautent.

La nature apprend d’elle-même sans aucun raisonnement à ceux qui sautent, que quand ils veulent s’élever, il faut qu’ils haussent les bras et les épaules avec impétuosité ; ces parties suivant cet effort se meuvent ensemble avec une grande partie du corps pour le soulever et les porter en haut, jusqu’à ce que leur effort ait cessé : cet effort est accompagné d’une prompte extension du corps qui s’étoit tendu comme un ressort le long des reins, en se courbant par le moyen des jointures des cuisses, des genoux et des pieds ; le corps en s’étendant ainsi avec effort, décrit une ligne oblique, c’est-à-dire, inclinée en devant et tirant en haut ; et ainsi le mouvement destiné à faire aller en avant, porte en avant le corps de celui qui saute, et le mouvement qui doit l’élever, hausse le corps et lui fait former comme un grand arc, qui est le mouvement qu’on fait en sautant.