Traité élémentaire de la peinture/245

Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 199-200).


CHAPITRE CCXLV.

Des mouvemens convenables à l’intention de la figure qui agit.

Il y a des mouvemens de l’ame qui s’expriment sans action du corps, et d’autres qui sont accompagnées de l’action du corps ; les mouvemens de l’ame sans l’action du corps, laissent tomber les bras, les mains et toutes les autres parties qui sont plus agissantes, et ordinairement plus en mouvement que les autres ; mais les mouvemens de l’ame qui sont accompagnés de l’action du corps, tiennent les membres en des attitudes convenables à l’intention de l’esprit et au mouvement de l’ame ; et il y a beaucoup de choses à dire sur ce sujet. Il se trouve encore un troisième mouvement qui participe de l’un et de l’autre ; et un quatrième tout particulier, lequel ne tient d’aucun d’eux : ces deux dernières sortes de mouvemens sont ceux d’un insensé ou d’un furieux : on doit les rapporter au Chapitre de la folie et des grotesques, dont les moresques sont composées.