Traité élémentaire de la peinture/119

Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 103-104).


CHAPITRE CXIX.

De la couleur verte qui se fait de rouille de cuivre et qu’on appelle vert-de-gris.

La couleur verte qui se fait de rouille de cuivre, quoiqu’elle soit broyée à l’huile, ne laisse pas de s’en aller en fumée et de perdre sa beauté, si incontinent après avoir été employée, on ne lui donne une couche de vernis ; et non-seulement elle s’évapore et se dissipe en fumée, mais si on la frotte avec une éponge mouillée d’eau simple, elle quittera le fond du tableau, et s’enlèvera comme feroit une couleur à détrempe, sur-tout par un temps humide ; cela vient de ce que le vert-de-gris est une espèce de sel, lequel se résout facilement lorsque le temps est humide et pluvieux, et particulièrement lorsqu’il est mouillé et lavé avec une éponge.