Traité élémentaire de la peinture/111

Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 98-99).


CHAPITRE CXI.

Qu’aucune chose ne montre sa véritable couleur, si elle n’est éclairée d’une autre couleur semblable.

On ne sauroit jamais voir la propre et vraie couleur d’aucune chose, si la lumière qui l’éclaire n’est entièrement de sa couleur même : cela se remarque sensiblement dans les couleurs des étoffes, dont les plis éclairés jettant des reflets, ou donnant quelque lumière aux autres plis opposés, les font paroître de leur véritable couleur : les feuilles d’or ont le même effet, lorsqu’elles se réfléchissent réciproquement leur jour l’une à l’autre ; mais si leur clarté venoit d’une autre couleur, l’effet en seroit bien différent.