Traité élémentaire de la peinture/078

Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 64).

CHAPITRE LXXVIII.

Des reflets de lumière qui sont portés sur des ombres.

Si la lumière du jour éclairant quelque corps est réfléchie sur les ombres qui l’environnent, elle formera des reflets qui seront plus ou moins clairs, selon la force de leur lumière et selon qu’ils sont plus ou moins proche du corps qui renvoie la lumière. Il y en a qui négligent cette observation que d’autres mettent en pratique, et cette diversité de sentiment et de pratique partage les Peintres en deux sectes, et chaque secte blâme celle qui lui est opposée. Si vous voulez garder un juste milieu, et n’être blâmé de personne, je vous conseille de ne faire de reflets de lumière que lorsque la cause de ces reflets et de leurs teintes sera assez évidente pour être connue de tout le monde. Usez-en de même, lorsque vous ne faites point de reflets, et qu’on voie qu’il n’y avoit pas raison d’en faire.