Traductions et imitations de l’épigramme latine de M. de Montmor, premier maître des requêtes de l’hôtel du Roi

Traductions et imitations de l’épigramme latine de M. de Montmor, premier maître des requêtes de l’hôtel du Roi
Poésies diverses, Texte établi par Charles Marty-LaveauxHachettetome X (p. 218-219).

LXX

Traductions et imitations
de l’épigramme latine de M. de Montmor,
Premier maître des requêtes de l’hôtel du Roi.

Henri-Louis Habert, sieur de Montmor, conseiller du Roi en ses conseils, et maître des requêtes de son hôtel, n’est connu, malgré sa qualité d’académicien, que par quelques épigrammes qui se sont conservées dans les recueils du temps, et par une bonne préface latine placée par lui en tête de l’édition des Œuvres de Gassendi son ami, qu’il prit soin de publier en 1658. — La traduction et les imitations de Corneille ont été imprimées en 1667 et en 1669 à la suite du Poëme sur les victoires du Roi qu’on vient de lire ; il est probable qu’elles ont paru pour la première fois dans cette édition de 1667, et que ce n’est pas à elles, mais seulement aux pièces intitulées : Au Roi sur son retour de Flandre et Remercîment présenté au Roi en l’année 1663 que s’appliquent ces mots de l’avis au Lecteur de Corneille. « Vous ne serez pas fâché que j’y aye fait joindre quelques autres pièces que vous avez déjà vues. » La traduction et les imitations de Corneille sont précédées de l’épigramme latine qui y a donné lieu :

Fulminat attonitas Scaldis Lodoïcus ad arces,
Intrepidusque hostes terret ubique suos :
Dum tamen augustum caput objectare periclis
Non timet, heu ! populos terret et ille suos.


Traduction.

Sur l’Escaut étonné tu lances la tempête,
Grand Prince, et fais trembler partout tes ennemis ;
Mais quand tu ne crains pas d’y hasarder ta tête,
Tu fais trembler aussi ceux que Dieu t’a soumis.

 

Imitation.

Tes glorieux périls remplissent tes projets,
Grand Roi ; mais tu fais peur aux deux partis ensemble ;
Et si devant tes pas toute l’Espagne tremble,
Ces périls où tu cours font trembler tes sujets.


Autre.

Ton courage, grand Roi, que la gloire accompagne,
Jette les deux partis dans un pareil effroi ;
Et si, quand tu parois, tu fais trembler l’Espagne,
Les lieux où tu parois nous font trembler pour toi.


Autre.

Et l’Espagne et les tiens, grand Prince, à te voir faire,
De pareilles frayeurs se laissent accabler :
L’Espagne à ton aspect tremble à son ordinaire,
Les tiens par tes périls apprennent à trembler.