Tant l’ai cherchée

La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean GillequinLa Renaissance du livre (p. 16-17).


TANT L’AI CHERCHÉE


Tant l’ai cherchée que l’ai trouvée
Dessous un aubépin fleuri,
Et je la pris par sa main blanche ;
Elle m’a dit : « Mon bel ami. »

Et je la pris par sa main blanche ;
Elle m’a dit : « Mon bel ami,
Viendrez-vous point à la journée
Que l’on me doit donner mari ?

« Viendrez-vous point à la journée
Que l’on me doit donner mari ?
Il n’est pas beau, mais il est riche,
Et si n’est pas à mon plaisir.

Il n’est pas beau, mais il est riche,
Et si n’est pas à mon plaisir ;
J’aimerais mieux celui que j’aime,
N’eût-il vaillant qu’un parisis.

J’aimerais mieux celui que j’aime,
N’eût-il vaillant qu’un parisis.
Rossignolet, du bois ramage,
Conseille-moi et je t’en prie.

Rossignolet, du bois ramage,
Conseille-moi et je t’en prie. »
« Ne te conseille ni déconseille :
Prends le conseil de tes amis.

Ne te conseille ni déconseille :
Prends le conseil de tes amis :
Si tu le prends et qu’il soit riche,
Il le te conviendra servir ;

Si tu le prends et qu’il soit riche,
Il le te conviendra servir,
Et te dira : Méchante femme,
Tu n’avais rien quand je te pris ;


Et te dira : Méchante femme,
Tu n’avais rien quand je te pris.
Si tu prends celui que tu aimes,
Tu en jouiras à ton plaisir ;

Si tu prends celui que tu aimes,
Tu en jouiras à ton plaisir,
Et te dira : M’amie et dame.
Il n’est que vivre à son désir.

Et te dira : M’amie et dame,
Il n’est que vivre à son désir :
On voit le riche devenir pauvre,
Le pauvre riche devenir. »