Supplique à Turgot/Édition Garnier

Œuvres complètes de VoltaireGarniertome 29 (p. 443-444).

SUPPLIQUE


À M. TURGOT[1]


(1776)




Les habitants de la vallée de Chézery et de Lelex au mont Jura, frontière du royaume, représentent très humblement qu’ils sont serfs des moines bernardins établis à Chézery ;

Que leur pays appartenait à la Savoie, avant l’échange de 1760 ;

Que le roi de Sardaigne, duc de Savoie, abolit la servitude en 1762, et qu’ils ne sont aujourd’hui esclaves de moines que parce qu’ils sont devenus Français.

Ils informent monseigneur que, tandis qu’il abolit les corvées en France, le couvent des bernardins de Chézery leur ordonne de travailler par corvées aux embellissements de cette seigneurie, et leur impose des travaux qui surpassent leurs forces, et qui ruinent leur santé.

Ils se jettent aux pieds du père du peuple.


fin de la supplique à m. turgot

  1. C’est sous ce titre que M. Clogenson a imprimé, en 1827, cette pièce, qui avait été imprimée, dans les éditions de Kehl, parmi les lettres de janvier 1776. M. Clogenson pense qu’elle est de février ou de mars, et renvoie, pour les serfs de Chézery et de Lelex, aux lettres de Voltaire à Trudaine et Fargès, du 26 janvier 1770 ; à Dupont de Nemours, du 23 février. (B.)