Spiritus flat ubi vult (Guaita)

Rosa MysticaAlphonse Lemerre, éditeur (p. 253-254).


Spiritus flat ubi vult


Vénus, planète-sœur vers qui je tends les mains,
S’il est vrai qu’engendrant la Vie et la Pensée,
Dans les tourbillons bleus éperdûment lancée,
Tu livres ta mamelle à des êtres humains,

Et que l’Amour — prêtre éternel — par tes chemins
Amène rougissante et la face baissée
Vers le jeune homme ému la belle fiancée
Au souffle nuptial des lys et des jasmins :


En ce moment, peut-être, un homme, sur la terre,
Désespéré, languit — ou brûle, solitaire,
L’œil au ciel, éperdu d’un impossible amour,

Cependant que, là haut, se consume une femme
Triste et les yeux fixés au terrestre séjour…
Et qu’en ces deux cœurs chante un même épithalame !


Septembre 1884.