Le blessé
Traduction par Alexandre Dumas.
A. Le Vasseur et Cie (p. 353).

LES NUAGES

Nuages qui, voguant sous le ciel solitaire,
Dans les steppes d’azur passez silencieux ;
Ainsi que moi, qui suis un proscrit de la terre,
Êtes-vous les proscrits des cieux ?

Qui vous chassa du nord ? Vers le sud qui vous mène ?
Est-ce l’orgueil d’un dieu, la colère d’un roi ?
Coupables, d’un forfait subissez-vous la peine ?
Êtes-vous martyrs comme moi ?

Non ; vous êtes partis un jour de la prairie,
Ouvrant votre aile blanche à l’élément subtil,
Et, libres dans les cieux, n’ayant pas de patrie.
Vous n’avez pas non plus d’exil.