Le Parc de Mansfield, ou les Trois cousines
Traduction par Henri Villemain.
J. G. Dentu (Tome I et IIp. 64-90).

CHAPITRE XIX.

Comment pouvoir peindre la consternation qui s’empara de toute la troupe ? Pour le plus grand nombre ce fut un moment de terreur. Sir Thomas dans la maison !… Il n’y avait pas à en douter. La physionomie de Julia rendait le fait évident. Après les premières exclamations, un silence général régna pendant une minute ; chacun se regardait l’un l’autre, et presque tous étaient disposés à regarder cet événement comme très-fâcheux et très-effrayant. « Que deviendrons-nous ? que faire ? » se disaient-ils. Le bruit des portes qui s’ouvraient causait une frayeur générale, et l’embarras des acteurs était à son comble.

Julia fut la première à agir et à retrouver la parole : sa jalousie et sa rancune avaient été d’abord suspendues ; mais, au moment où elle était entrée dans la salle, Crawford, dans son rôle de Frédéric, écoutait avec des regards passionnés le récit que lui faisait Maria dans celui d’Agathe, et pressait sa main sur son cœur. Aussitôt que Julia eut remarqué cette situation et eut vu qu’en dépit de ce qu’elle venait d’annoncer, il tenait toujours la main de sa sœur dans la même position, elle se rappela toute son injure, et, le visage aussi enflammé qu’il était pâle un instant auparavant, elle sortit de la chambre en s’écriant : « Je n’ai aucune raison pour craindre de paraître devant mon père. »

Son départ tira le reste de la troupe de la stupeur où elle était plongée ; et, au même moment, les deux frères se mirent en marche, sentant la nécessité de prendre un parti. La circonstance n’admettait aucune différence d’opinion. Ils sentaient qu’ils devaient se rendre directement dans le salon : Maria se joignit à eux avec plus de hardiesse. La circonstance qui avait fait fuir Julia, était son plus doux soutien. Henri Crawford retenant sa main dans un pareil moment, paraissait lui donner par-là une preuve de sa détermination la plus prononcée, et Maria, animée par cette idée, allait au-devant de son père sans aucune crainte : elle ne fit aucune attention aux questions de M. Rushworth qui lui disait : « Irai-je aussi ? ne ferais-je pas bien de vous accompagner ? ne devrais-je pas me présenter aussi ? » Mais à peine Maria et ses frères furent-ils sortis, qu’Henri Crawford encouragea M. Rushworth à aller rendre ses respects à sir Thomas sans délai, et le fit se rendre au salon avec un joyeux empressement.

Fanny restait seule avec M. et miss Crawford et M. Yates. Comme dans son opinion ses droits à l’affection, de sir Thomas étaient trop faibles pour qu’elle pût se mettre sur la même ligne que ses enfans, elle n’était pas fâchée de rester un peu en arrière et de prendre le temps de se remettre. Son agitation et son alarme surpassaient tout ce que les autres éprouvaient, par une disposition de sensibilité que son innocence même ne pouvait calmer. Elle avait été prête à s’évanouir ; toutes ses craintes habituelles vis-à-vis de son oncle revenaient dans son esprit, et sa sollicitude pour lui, pour les différentes personnes de sa famille, et sur-tout pour Edmond, relativement à la situation où sir Thomas retrouvait sa maison, était inexprimable. M. et miss Crawford, qui jugeaient mieux que M. Yates ce qui devait avoir lieu, regardaient la comédie comme ruinée de fond en comble ; tandis que M. Yates ne voyait en cela qu’une interruption momentanée et espérait même que la répétition pourrait être reprise après le thé, lorsque le fracas de la réception de sir Thomas serait passé. M. et miss Crawford rirent de cette idée, et, ayant reconnu que ce qu’il y avait de plus convenable à faire était de se retirer tranquillement, ils proposèrent à M. Yates de les accompagner au presbytère pour y passer la soirée ; mais celui-ci, peu familier avec les devoirs de famille, jugea que cela était inutile, et préféra de rester, « pour rendre ses devoirs, dit-il, au vieux baronnet, puisqu’il était arrivé. »

Fanny jugeant qu’en restant absente plus long-temps elle paraîtrait manquer au respect qu’elle devait à son oncle, s’apprêta à venir le saluer. Elle s’arrêta un moment à la porte du salon pour prendre du courage, et enfin ouvrant la porte, elle vit, à la clarté des bougies, toute la famille réunie. Comme elle entrait, son nom frappa son oreille. Sir Thomas regardait en ce moment autour de lui, en disant : « Mais où est Fanny ? pourquoi ne vois-je pas ma petite Fanny ? » Et en l’apercevant, il vint vers elle avec une bonté qui la pénétra. Il la nomma sa chère Fanny, l’embrassa tendrement, et observa avec un plaisir remarquable combien elle était grandie. Fanny était toute saisie et hors d’elle ; elle n’avait jamais vu son oncle lui témoigner autant d’affection. Ses manières semblaient changées : sa voix avait l’expression du contentement ; et tout ce qu’il y avait d’imposant dans sa dignité paraissait s’être évanoui pour ne plus laisser voir que la tendresse. Il fit approcher Fanny de la lumière et la regarda de nouveau, s’informant de sa santé, et remarqua que sa figure répondait suffisamment sur ce point, pour en être satisfait. Une nuance vermeille qui couvrait en ce moment le visage de Fanny, le justifiait de penser qu’elle avait augmenté en santé et en beauté. Il lui demanda des nouvelles de sa famille, et particulièrement de William. Il lui montra tant d’affection, que Fanny se reprochait amèrement d’avoir regardé son retour comme un contre-temps. Lorsqu’elle eut le courage de lever les yeux sur lui, elle vit qu’il avait maigri, que son teint portait l’empreinte de la fatigue et de la chaleur du climat où il avait vécu. Elle n’en éprouvait que plus d’intérêt pour lui, et elle ressentait une peine extrême en pensant au mécontentement qu’il ne tarderait pas à éprouver.

Sir Thomas était en ce moment l’ame du cercle qui s’était placé autour de lui devant le feu. Il avait tous les droits possibles d’en être l’orateur ; et le plaisir de se retrouver dans sa maison, au centre de sa famille, après une si longue séparation, le rendait communicatif et plus parleur qu’il ne l’était ordinairement. Il était disposé à répondre à toutes les questions de ses fils sur son voyage. Ses affaires à Antigoa s’étaient heureusement et promptement terminées. Il était venu à Liverpool sur un navire particulier, au lieu d’attendre le paquebot. Toutes les petites circonstances de son voyage étaient détaillées par lui, tandis qu’il était assis auprès de lady Bertram, regardant autour de lui avec une cordiale satisfaction, et s’interrompant souvent pour se féliciter du bonheur de les trouver tous réunis, quoiqu’il fût arrivé à l’improviste. M. Rushworth ne fut pas oublié ; sir Thomas lui fit un accueil très-amical. Il n’y avait rien de désagréable dans sa figure, et sir Thomas était déjà disposé à l’aimer.

Personne n’écoutait sir Thomas avec plus de satisfaction que lady Bertram. Elle était extrêmement heureuse de le revoir : aucune anxiété ne troublait le plaisir dont elle jouissait. Elle avait employé son temps pendant son absence d’une manière irréprochable ; elle avait achevé un tapis et plusieurs aunes de frange, et elle aurait répondu aussi librement de la bonne conduite des jeunes gens de Mansfield que de la sienne. Il était si agréable pour elle de revoir son mari, et de l’entendre raconter les particularités de son voyage, qu’elle commençait à reconnaître combien elle se serait aperçue de son absence, s’il l’avait prolongée davantage.

Madame Norris n’était point à comparer avec sa sœur dans la satisfaction que celle-ci éprouvait. Non qu’elle eût aucune crainte du mécontentement de sir Thomas, quand l’état actuel de sa maison lui serait connu, car son jugement avait été tellement obscurci, qu’excepté la précaution qu’elle avait eue de cacher l’habillement de satin de M. Rushworth quand son beau-frère était entré, elle n’avait pas montré le moindre signe d’alarme. Elle n’était contrariée que de la manière dont il était arrivé. Il ne lui avait laissé rien à faire. Madame Norris s’efforçait de se donner beaucoup de mouvement sans que cela fût nécessaire en rien ; elle voulait se rendre importante quand on ne lui demandait autre chose que de la tranquillité et du silence. Si du moins sir Thomas avait demandé à dîner, elle aurait été à l’office gronder les domestiques et leur enjoindre de se dépêcher ; mais sir Thomas refusa positivement de prendre aucun repas, et dit qu’il attendrait le thé. Cela n’empêchait pas madame Norris de l’interrompre au moment le plus intéressant de son récit, lorsqu’il était question d’un corsaire français qui menaçait le navire sur lequel sir Thomas s’était embarqué, pour lui proposer une soupe.

« Toujours la même anxiété pour l’agrément des autres, ma chère madame Norris, répondait sir Thomas ; mais vraiment je ne veux prendre que du thé. »

La narration de sir Thomas cessa ; et il se borna à diriger ses regards joyeux, tantôt sur l’une, tantôt sur l’autre des personnes qui l’entouraient. Mais le moment de silence ne fut pas long. Dans le contentement qu’elle éprouvait, lady Bertram était devenue parleuse. « Comment pensez-vous que nos jeunes gens se soient amusés ces temps derniers, sir Thomas ? lui dit-elle ; ils ont joué la comédie ; nous avons tous été très-occupés de la comédie. »

« Vraiment ! et quelle pièce avez-vous jouée ? »

« Oh ! ils vous raconteront tout cela. »

« Ce tout sera bientôt dit, s’écria Thomas promptement et d’un air indifférent. Cela n’est pas digne de vous occuper maintenant. Nous avons essayé pour amuser ma mère, précisément la semaine dernière, d’apprendre quelques scènes. Nous avons eu des pluies si continuelles depuis octobre, que nous avons été tous confinés dans la maison. Je n’ai pas été à la chasse depuis le 3. Vous trouverez vos bois en très-bon état ; je ne les ai jamais vus aussi garnis de faisans que cette année. Je pense qu’un de ces jours vous y chasserez vous-même, mon père. »

Pour le moment le danger fut esquivé, et l’inquiétude de Fanny se calma un peu. Mais lorsque le thé eut été apporté, et que sir Thomas parla d’aller visiter son appartement qu’il chérissait, l’agitation se renouvela. Il s’était mis en marche pour sa chambre à coucher avant que l’on eût trouvé quelque chose à dire pour le préparer au changement qu’il devait y remarquer ; et un silence d’alarme eut lieu quand il sortit du salon. Edmond fut le premier à parler. « Il faut prendre un parti, » dit-il.

« Il est temps de penser à nos voisins, dit Maria, qui sentait encore sa main pressée sur le cœur d’Henri Crawford, et qui ne s’intéressait que fort peu à toute autre chose. Où avez-vous laissé miss Crawford, Fanny ? »

Fanny raconta leur départ, et transmit le message dont ils l’avaient chargée.

« Le pauvre Yates est donc seul ? dit Thomas. Je vais le prier de se joindre à nous. Il ne nous sera pas inutile quand tout s’expliquera. »

Il alla au théâtre, et y arriva assez à temps pour être témoin de la première rencontre de son père avec son ami. Sir Thomas avait été fort surpris de trouver des bougies allumées dans sa chambre, et d’y remarquer un air général de confusion dans l’ameublement. Le dérangement de sa bibliothèque, qui auparavant était placée devant la porte qui communiquait au billard, le frappa particulièrement. Mais il avait eu à peine le temps de s’étonner de ce changement, qu’il fut encore plus surpris en entendant un son de voix dans la salle du billard, qu’il ne reconnaissait nullement. Quelqu’un parlait dans cette salle avec un accent extrêmement animé ; c’était presque des cris. Sir Thomas ouvrit la porte, et se trouva sur le plancher d’un théâtre, en face d’un jeune homme déclamant avec force, et qui semblait prêt à se précipiter sur lui. Au moment où M. Yates aperçut sir Thomas, il fit un mouvement de surprise, tel qu’il n’en avait jamais pu trouver un dans le cours de ses répétitions ; Thomas entrait au même instant dans la salle du théâtre par une autre porte, et il eut besoin de faire les plus grands efforts pour ne pas rire de la scène qui s’offrait à ses yeux. Les regards graves et l’étonnement de son père en se trouvant ainsi sur un théâtre, et la métamorphose de M. Yates, qui quittait le ton emphatique de son rôle pour redevenir le bien élevé et enjoué M. Yates, et faire ses excuses à sir Bertram, formaient un tableau qui valait toutes les scènes possibles. C’était probablement la dernière qui devait avoir lieu sur ce théâtre, mais Thomas trouvait que l’on ne pouvait en voir représenter une meilleure. « La salle, pensait-il, se fermerait du moins avec le plus grand éclat. »

Thomas fut obligé toutefois de se hâter d’aller présenter son ami à son père. Sir Thomas reçut M. Yates avec toute l’apparence de cordialité qu’il se devait à lui-même ; mais il fut loin d’être satisfait de la nécessité de faire cette connaissance et de la manière dont elle s’était faite. La famille de M. Yates lui était suffisamment connue pour que le titre d’ami particulier de son fils ne lui fût nullement agréable ; et sir Thomas avait besoin de toute la félicité de se retrouver chez lui pour ne pas être tout à fait courroucé du désordre qu’il trouvait dans sa demeure, et d’être forcé de faire la connaissance d’un jeune homme qui lui déplaisait, et qui au bout de cinq minutes paraissait, par son aisance et sa volubilité, être plus chez lui que sir Thomas lui-même.

Les pensées de celui-ci n’échappaient point à son fils, qui commençait à voir clairement que son père avait droit d’être mécontent, et qu’il y avait quelque fondement dans les regards d’inquiétude qu’il portait sur le plafond et sur le stuc de la salle, et dans la crainte qu’il manifestait pour la table du billard sur laquelle le théâtre avait été construit. Sir Thomas, après avoir eu la complaisance de donner une froide approbation aux vives remarques de M. Yates sur l’heureuse disposition du théâtre, revint avec lui et son fils dans le salon, ayant sur son visage une gravité qui fut remarquée par plus d’une personne de la société.

« Je viens de votre théâtre, dit-il en s’asseyant. Je m’y suis trouvé plus tôt que je ne m’y attendais, d’après son voisinage de ma chambre… Mais il m’a surpris à tous égards. Je n’avais pas le moindre soupçon que votre représentation eût pris un caractère aussi sérieux. » Après cette remarque, sir Thomas eût changé de conversation et bu tranquillement son café, en s’entretenant d’affaires domestiques, si M. Yates, sans discerner en rien l’opinion de sir Thomas, et sans avoir la discrétion de lui laisser diriger la conversation, n’avait continué celle relative au théâtre, en tourmentant sir Thomas par des questions et des remarques à ce sujet, et n’avait fini enfin par lui raconter la contrariété qu’il avait éprouvée à Ecclesford. Sir Thomas l’écouta très-poliment, mais se confirma dans la mauvaise opinion qu’il avait conçue de M. Yates ; et quand il eut fini son histoire, il ne lui donna d’autre témoignage d’approbation ou de sympathie, qu’un léger mouvement de tête.

« Telle a été en effet l’origine de notre désir de jouer la comédie, dit Thomas. Mon ami Yates nous a apporté cette contagion d’Ecclesford, et elle s’est étendue comme ces sortes de choses s’étendent ordinairement. Comme vous nous avez souvent encouragés autrefois à réciter des morceaux de pièces de théâtre, il nous a semblé que nous suivions encore votre intention. »

M. Yates prit de nouveau la parole aussitôt que possible, et donna à sir Thomas tout le détail de ce qu’ils avaient fait, sans s’apercevoir de l’embarras qu’il causait à la plupart de ses auditeurs, sans comprendre leurs signes, et sans même remarquer que les sourcils noirs et épais de sir Thomas s’étaient rapprochés de ses yeux en regardant Edmond et ses filles, et sur-tout Edmond, avec un air qui équivalait à une remontrance, à un reproche, et que celui-ci sentait jusqu’au fond du cœur. Fanny le sentait non moins vivement : cachée derrière sa tante, elle observait tout ce qui se passait. Elle n’aurait jamais cru voir un pareil regard de blâme dirigé sur Edmond par son père ; ce regard semblait dire : « Edmond, je comptais sur votre jugement. Qu’avez-vous fait pour justifier ma bonne opinion ? » Fanny lisait dans les yeux de son oncle, et le sein vivement agité, elle murmurait : « Oh ! ne vous adressez pas à Edmond ; regardez ainsi les autres, mais non pas Edmond ! »

M. Yates parlait toujours. « À dire la vérité, sir Thomas, nous étions au milieu d’une répétition quand vous êtes arrivé ; notre compagnie est maintenant dispersée. M. et miss Crawford sont retournés au presbytère. On ne peut rien faire ce soir ; mais si vous voulez nous faire l’honneur d’assister demain au soir à la répétition, je ne suis point effrayé du résultat. Nous demandons votre indulgence ; nous avons besoin de votre indulgence. »

« Mon indulgence sera accordée, monsieur, répondit gravement sir Thomas, mais sans aucune autre répétition. » Et avec un air plus bienveillant, il ajouta : « Je reviens chez moi pour être heureux et indulgent. » Un instant après il dit tranquillement : « M. et miss Crawford sont mentionnés dans les dernières lettres que j’ai reçues à Antigoa. Les trouvez-vous une agréable connaissance ? »

Thomas répondit : « M. Crawford est un homme très-agréable, et sa sœur une fort jolie et fort aimable demoiselle. »

M. Rushworth ne put rester plus long-temps silencieux. « Je ne dis pas que M. Crawford ait un air peu distingué ; mais vous devriez prévenir votre père qu’il n’a pas plus de cinq pieds de haut ; autrement sir Thomas s’attendra à trouver en lui un homme d’une belle prestance. »

Sir Thomas regarda l’interlocuteur avec quelque surprise.

« S’il faut dire ce que je pense, continua M. Rushworth, mon opinion est qu’il n’est point agréable de toujours répéter. C’est jouir trop souvent d’une bonne chose. Je ne suis pas aussi envieux de jouer la comédie que je l’étais d’abord, et je trouve que nous sommes beaucoup plus agréablement ici à causer entre nous sans rien faire. »

Sir Thomas regarda de nouveau M. Rushworth, et lui répliqua avec un sourire d’approbation : « Je suis charmé que nos sentimens soient les mêmes sur ce sujet. Cela me donne une vive satisfaction. Il est naturel que j’aie des scrupules sur bien des choses qui n’en causent pas à mes enfans, et que j’apprécie plus qu’eux la tranquillité domestique. Mais à l’âge où vous êtes, M. Rushworth, il vous serait permis de penser différemment ; et c’est une circonstance très-favorable pour vous et pour les personnes liées avec vous ; que vous ayez cette opinion. Je sens toute l’importance d’avoir un allié tel que vous. »

Sir Thomas avait bien jugé qu’il ne devait pas s’attendre à trouver un génie dans M. Rushworth ; mais il était porté à lui supposer des sentimens plus louables que son élocution. Il fut impossible à plusieurs personnes du cercle de ne pas sourire. M. Rushworth fut extrêmement satisfait de la bonne opinion que sir Thomas témoignait avoir de lui, et il fit de son mieux pour la conserver quelque temps.