La Comédie de la Mort (1838)/Sonnet

Sonnet. (1838)
La Comédie de la MortDesessart éditeur (p. 335-336).


SONNET.


Pour veiner de son front la pâleur délicate,
Le Japon a donné son plus limpide azur,
La blanche porcelaine est d’un blanc bien moins pur
Que son col transparent et ses tempes d’agate.


Dans sa prunelle humide un doux rayon éclate ;
Le chant du rossignol près de sa voix est dur,
Et quand elle se lève, à notre ciel obscur,
On dirait de la lune en sa robe d’ouate.

Ses yeux d’argent bruni roulent moëlleusement ;
Le caprice a taillé son petit nez charmant ;
Sa bouche a des rougeurs de pêche et de framboise ;

Ses mouvements sont pleins d’une grâce chinoise,
Et près d’elle, on respire autour de sa beauté,
Quelque chose de doux comme l’odeur du thé.