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collecteur des Douanes, et surtout du major Cosby. Voir cette « intéressante » missive dans Beamish Murdoch. À l’arrivée de Philipps en 1730, Armstrong passa en Angleterre, d’où il revint l’année suivante. Et voici ce que Philipps écrivît à son sujet au duc de Newcastle, secrétaire d’État : [1] « À mon arrivée ici j’ai trouvé un mécontentement général ; les dissensions qui s’étaient élevées entre les deux lieut-gouverneurs, (Cosby et Armstrong), avaient séparé les officiers de la garnison en deux camps ennemis. Mais j’ai plaisir à assurer votre Excellence qu’à présent c’est tout le contraire qui existe : la joie et la satisfaction apparaissent sur tous les visages ; le peuple est ravi, et la tranquillité règne parmi la garnison. » Cette lettre est du 3 janvier 1729-30 ; elle se trouve au volume des Archives, page 83, moins le passage que nous venons de citer, et que Akins a soigneusement omis comme trop compromettant sans doute pour Armstrong.

Et voici un fait qui en dit plus long que tout le reste sur le caractère de ce gouverneur. En 1726, arrivait à Annapolis un individu du nom de Maugeant, qui fuyait la justice du Canada pour un meurtre qu’il y avait commis. Armstrong eut l’audace de prendre ce criminel sous sa protection et de lui faire prêter le serment. Ainsi soutenu par le gouverneur, Maugeant sut, par ses basses intrigues, se rendre bientôt odieux à tout le monde : soldats, officiers et Acadiens. Voici ce qu’en disait Philipps, dans une lettre adressée de Canso, le 2 septembre 1730, au même duc de Newcastle : « Le lieutenant colonel Armstrong, qui est parti pour l’Angleterre, a pris avec lui un certain Maugeant, papiste français, qui

  1. Thomas Pelham Holles, duc de Newcastle, à qui cette lettre fut adressée, naquit en 1693 ; il fut secrétaire d’État en 1724, puis de 1746 à 1754. Cf. n. 2 du ch. VII.