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LA FOLLE.

folie que celle-là : elle se figurait qu’elle était la fiancée du soleil ; ils s’étaient promis en mariage elle et lui, le soleil, par un beau jour d’automne, et ce jour-là le soleil avait couvert sa face resplendissante de son plus beau voile de nuages pour ne pas éblouir tout d’un coup sa bien-aimée. Depuis ce temps elle était à lui comme il était à elle ; elle avait senti sur sa main le baiser brûlant de son époux, et maintenant elle ne vivait plus que pour lui seul. Le soleil était sa joie et sa gloire et son triomphe à elle, la pauvre femme ; elle se levait à l’instant même où son bien-aimé flamboyant jetait ses premiers rayons dans le ciel ; elle avait les yeux fixés sur le lever de son époux, et elle le saluait de son regard comme les oiseaux le saluent de leurs chansons, comme le fleuve le salue de son murmure, comme la rose le salue de son parfum. Plus la nature était belle au lever du soleil, plus le ciel était serein, plus la création tout entière était joyeuse, et plus la