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Lundi [i ie septembre] 1684.
Lundi [i ie septembre] 1684.


EN cent mille paroles je ne pourrois vous dire ,qu’une vérité, qui se réduit à vous assurer, Mademoiselle, que je vous aimerai et vous adorerai toute ma vie; il n’y a que ce mot qui puisse remplir l’idée que j’ai de votre extraordinaire mérite. J’en fais souvent le sujet de mes admirations, et du bonheur que j’ai d’avoir quelque part à l’amitié et à l’estime d’une telle personne. Comme la constance est une perfection, je me réponds à moi-même que vous ne changerez point pour moi; et j’ose me vanter que je ne serai jamais assez abandonnée de Dieu, pour n’être pas toujours toute à vous. Dans cette confiance, je pars pour Bretagne, où j’ai mille affaires; je vous dis adieu, et vous embrasse de tout mon cœur; je vous demande une amitié toute des meilleures pour M. de Pellisson; vous me répondrez de ses sentiments. Je porte à mon fils vos Conversations 1; je veux qu’il en soit charmé, après en avoir été charmée.
EN cent mille paroles je ne pourrois vous dire ,q u’une vérité, qui se réduit à vous assurer, Mademoiselle, que je vous aimerai et vous adorerai toute ma vie ; il n’y a que ce mot qui puisse remplir l’idée que j’ai de votre extraordinaire mérite. J’en fais souvent le sujet de mes admirations, et du bonheur que j’ai d’avoir quelque part à l’amitié et à l’estime d’une telle personne. Comme la constance est une perfection, je me réponds à moi-même que vous ne changerez point pour moi ; et j’ose me vanter que je ne serai jamais assez abandonnée de Dieu, pour n’être pas toujours toute à vous. Dans cette confiance, je pars pour Bretagne, où j’ai mille affaires ; je vous dis adieu, et vous embrasse de tout mon cœur ; je vous demande une amitié toute des meilleures pour M. de Pellisson ; vous me répondrez de ses sentiments. Je porte à mon fils vos ''Conversations''<ref>LETTRE 93o. 1. Cette circonstance donne la date de cette lettre. Mlle de Scudéry publia en 1680 les deux premiers volumes de ses ''Conversations'' ; elle les envoya à Mme de Sévigné, qui était alors aux Rochers. Elle en parle à sa fille dans la lettre du 25 septembre 1680 (plus haut, p. 89). Il parut en 1684 deux autres volumes intitulés ''Conversations nouvelles''. Mme de Sévigné les portait à son fils, qui était en Bretagne. (''Note de l’édition'' de 1818.)-- Cette lettre a été revue sur l’autographe pour l’édition de 1818.</ref> ; je veux qu’il en soit charmé, après en avoir été charmée.

LETTRE g3o. t. Cette circonstance donne la date de cette lettre. Mlle de Scudéry publia en 1680 les deux premiers volumes de ses Conversations; elle les envoya à Mme de Sévigné, qui était alors aux Rochers. Elle en parle à sa fille dans la lettre du 25 septembre 1680 (plus haut, p. 89). Il parut en 1684 deux autres volumes intitulés Conversations nouvelles. Mme de Sévigné les portait à son fils, qui était en Bretagne. (Note de l’édition de 1818.) Cette lettre a été revue sur l’autographe puur l’édition de 1818.