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Mais c’était n’avoir rien fait, ou du moins bien peu de chose, que de donner le mot dans toute sa sécheresse ; je l’ai enveloppé de phrases qui font son ornement ; de manière qu’il ne paraisse point tout-à-fait étranger, et qu’on daigne lui sourire comme à un Persan qui aurait pris, le lendemain de son arrivée, notre costume et nos mœurs. Plusieurs, sans doute, retravailleront les mots de ce Vocabulaire, s’appliqueront à les mettre en œuvre d’une manière plus précise, plus vive et plus brillante. Eh bien, je jouirai encore de ma défaite, et mon vainqueur sera pour moi un vainqueur inhostile, et même aimable.

S’il ne se formait pas une seule langue impératrice pour l’Europe entière, d’ici à deux ou trois siècles, il est à présumer que, vu la multiplication des langues et des connaissances humaines, les impressions, les livres, les traductions iront toujours en croissant, et feront masse, au point qu’il sera impossible à la vie d’un homme de suffire aux premières études nécessaires pour entrer dans le sanctuaire des sciences ; et d’après ces réflexions, serait-il déraisonnable de dire : Ne prenez pas une langue factice, Européens, projet long, difficile, impra-