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Combien de peintres, en Italie, ont valu les luthiers ? Combien d’églises ou de toiles valent les violons ?
Combien de peintres, en Italie, ont valu les luthiers ? Combien d’églises ou de toiles valent les violons ?


Dans le violon, l’orchestre a trouvé sa voix, plus qu’humaine. De l’humble boîte à une corde, inventée par les Celtes jusqu’aux violons, que de lents progrès, que de recherches, et quelle longue suite de générations ! Mais ici on s’arrête : c’est la perfection.
Dans le violon, l’orchestre a trouvé sa voix, plus qu’humaine. De l’humble boîte à une corde, inventée par les Celtes, jusqu’aux violons, que de lents progrès, que de recherches, et quelle longue suite de générations ! Mais ici on s’arrête : c’est la perfection.


Le violon est le roi du chant. Il a tous les tons et une portée immense : de la joie à la douleur, de l’ivresse à la méditation : de la profonde gravité à la légèreté angélique, il parcourt tout l’espace du sentiment. L’allégresse sereine ne lui est pas plus étrangère que la brûlante volupté ; le râle du cœur et le babil des sources, tout lui est propre ; et il passe sans effort de la langueur des rêves à la vive action de la danse.
Le violon est le roi du chant. Il a tous les tons et une portée immense : de la joie à la douleur, de l’ivresse à la méditation : de la profonde gravité à la légèreté angélique, il parcourt tout l’espace du sentiment. L’allégresse sereine ne lui est pas plus étrangère que la brûlante volupté ; le râle du cœur et le babil des sources, tout lui est propre ; et il passe sans effort de la langueur des rêves à la vive action de la danse.