« Page:Beaumarchais - Œuvres complètes, Laplace, 1876.djvu/166 » : différence entre les versions

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La calomnie, monsieur ! vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens près d’en être accablés. Croyez qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville en s’y prenant bien : et nous avons ici des gens d’une adresse !… D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage, ''pianissimo'' murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et ''piano, piano'', vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et ''rinforzando'' de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’œil. Elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un ''crescendo'' public, un ''chorus'' universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ?
La calomnie, monsieur ! vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens près d’en être accablés. Croyez qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville en s’y prenant bien : et nous avons ici des gens d’une adresse !… D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage, ''pianissimo'' murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et ''piano, piano'', vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et, ''rinforzando'' de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’œil. Elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un ''crescendo'' public, un ''chorus'' universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ?


{{Personnage|Bartholo.|c}}
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N’y comptez pas. Votre mariage seul m’occupera toute la journée ; n’y comptez pas.
N’y comptez pas. Votre mariage seul m’occupera toute la journée ; n’y comptez pas.


{{PersonnageD|Bartholo|c|l’accompagne.}}
{{PersonnageD|Bartholo|c|l’accompagne.|e}}
Serviteur.
Serviteur.


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{{Personnage|Figaro.|c}}
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Très heureusement pour vous, mademoiselle. Votre tuteur et votre maître à chanter, se croyant seuls ici, viennent de parler à cœur ouvert…
Très-heureusement pour vous, mademoiselle. Votre tuteur et votre maître à chanter, se croyant seuls ici, viennent de parler à cœur ouvert…


{{Personnage|Rosine.|c}}
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