« Page:Sand - Œuvres illustrées de George Sand, 1854.djvu/253 » : différence entre les versions
→Page non corrigée : Page créée avec « » |
Aucun résumé des modifications |
||
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
40 SIMON. |
|||
mage sans hésiter, sans comprendre ce que je faisais. |
|||
0 Fiamma si tu savais quel amour furieux cette goutte |
|||
de ton sang m’a inoculé » |
|||
Ils auraient oublié la marche des heures sans un incident |
|||
que le hasard, toujours poétique en faveur des |
|||
amants, fit naître au milieu de leur entretien passionné. |
|||
L’oiseau de nuit qui faisait sa ronde autour des ruines, 1 |
|||
apercevant les premières clartés du soleil, s’envola |
|||
épouvanté vers la tour qui lui servait de retraite. Ses |
|||
yeux myopes, déjà troublés par l’éclat du jour, ne distinguèrent |
|||
pas le couple assis au pied de sa demeure, et |
|||
il effleura leurs fronts de son aile en poussant un lung |
|||
cri d’alarme. |
|||
« C’est la duchesse ! dit Simon en se levant, c’est son |
|||
dernier cri du matin c’est l’heure et le jour où l’abbé |
|||
Féline le vénérable frère de ma mère a rendu son |
|||
âme au Seigneur. Fiamma, tous les hommes ont coutume |
|||
de-se glorifier du mérite de leurs ancêtres ou dé |
|||
leurs parents. Ce n’est pas là un préjugé je le sens à la |
|||
force morale et aux sentiments religieux que j’ai tirés |
|||
toute ma vie du souvenir de ce bon prêtre. C’est la |
|||
l’humble gloire de mon humble famille. Je l’ai invoquée |
|||
Sa taille 5e redressa, et.. (Page 31.) |
|||
toutes les fois que mes maux ont ébranlé mon courage, |
|||
et que j’ai craint d’offenser son ombre sacrée, toujours |
|||
debout entre moi et l’attrait du mal. Jamais je n’ai laissé |
|||
écouler cette heure solennelle sans me prosterner chaque |
|||
année, ou dans le secret de ma cellule quand j’étais loin |
|||
d’ici ou devant le modeste autel qui recevait autrefois les |
|||
ferventes prières de mon oncle. Viens avec moi, ma |
|||
bien-aimée ; viens t’agenouiller dans cette petite église |
|||
dont il fut le lévite assidu, et où jamais il n’entra sans |
|||
avoir le cœur et les mains pures. Ce n’est pas pour lui |
|||
qu’il faut prier, c’est pour nous-mêmes, afin que tes |
|||
impérissables sympathies de son âme immortelle descendent |
|||
sur nous, afin que l’émulation de ses vertus nous |
|||
rende semblables à lui afin aussi que Dieu qui lui accorda |
|||
de bonne heure le ciel, sou seul amour, bénisse |
|||
notre amour qui, pour nous, est le ciel. » |
|||
Les deux amants, appuyés l’un sur l’autre, descendirent |
|||
le sentier et se rendirent à l’église du village où |
|||
ils prièrent avec enthousiasme. Simon avait un profond |
|||
sentiment de la perfection de la Divinité et de 1 immortalité |
|||
de l’àmc. Fiamma, Italienne et femme, était franchement |
|||
catholique. Pour n’être point remarqués par le J |