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consiste l’instrument appelé ''harpe d’Éole''. Quelques cordes métalliques tendues sur une table d’harmonie sont mises en vibration par le passage plus ou moins rapide des ondes aériennes. De là d’étranges accords dont le charme mélancolique a été plus d’une fois célébré par Novalis et par Hoffmann. C’est en Allemagne en effet que cet instrument a été jusqu’ici l’objet des expériences et des perfectionnemens les plus ingénieux. Il n’est guère de parc de résidence, d’enceinte ruinée de vieux château, où il ne mêle aux soupirs du vent ses poétiques murmures. L’ensemble d’études que réunit aujourd’hui {{M.|Kastner}} a le mérite, non-seulement de résumer les travaux publiés sur les sons éoliques au-delà du Rhin, mais d’indiquer une nouvelle direction où les recherches commencées pourraient se continuer avec un intérêt en quelque sorte égal pour la science et pour l’art. La harpe d’Éole s’offre surtout comme un moyen de fixer, de régler cette harmonie confuse qui se produit incessamment dans la nature, et que l’auteur désigne sous le nom de musique cosmique. Transformer la nature en musicien, comme les photographes l’ont déjà transformée en peintre, tels sont les termes du problème, et de subtils esprits n’ont pas manqué en Allemagne pour s’engager à ce propos dans les rêveries les plus aventureuses. Les savans et les artistes éclairés ont heureusement rendu à la question un caractère vraiment scientifique. C’est sur ce dernier groupe d’observateurs attentifs, où figurent entr’autres {{M.|Richard}} Pohl, auteur des ''Lettres sur l’Acoustique'', et {{M.|Pellisov}} de Munich, que s’est portée de préférence l’attention de {{M.|Kastner}}. Son livre, divisé en trois parties, traite de la ''musique cosmique'' d’abord, c’est-à-dire des harmonies éoliennes qui se produisent dans la nature, puis de la ''harpe d’Éole'', enfin des ''phénomènes acoustiques'' qui se rattachent à ce singulier instrument. Dans la dernière partie surtout, l’auteur a eu à signaler les remarquables théories du savant acousticien Pellisov sur les sons éoliens. En France, plusieurs physiciens éminens avaient compris déjà tout l’intérêt qui peut s’attacher à l’étude bien dirigée de certains phénomènes sonores. Il suffit de nommer Savart, Cagniard-Latour et {{M.|Pouillet}}. {{M.|Kastner}}, connu par d’utiles travaux sur la musique chorale et l’histoire de l’instrumentation, est resté fidèle à cette louable direction d’études en portant devant le public français les questions d’acoustique et d’harmonie depuis si longtemps débattues devant le public allemand.
consiste l’instrument appelé ''harpe d’Éole''. Quelques cordes métalliques tendues sur une table d’harmonie sont mises en vibration par le passage plus
ou moins rapide des ondes aériennes. De là d’étranges accords dont le
charme mélancolique a été plus d’une fois célébré par Novalis et par Hoffmann. C’est en Allemagne en effet que cet instrument a été jusqu’ici l’objet des expériences et des perfectionnemens les plus ingénieux. Il n’est guère
de parc de résidence, d’enceinte ruinée de vieux château, où il ne mêle
aux soupirs du vent ses poétiques murmures. L’ensemble d’études que
réunit aujourd’hui M. Kastner a le mérite, non-seulement de résumer les
travaux publiés sur les sons éoliques au-delà du Rhin, mais d’indiquer une
nouvelle direction où les recherches commencées pourraient se continuer
avec un intérêt en quelque sorte égal pour la science et pour l’art. La harpe
d’Éole s’offre surtout comme un moyen de fixer, de régler cette harmonie
confuse qui se produit incessamment dans la nature, et que l’auteur désigne
sous le nom de musique cosmique. Transformer la nature en musicien,
comme les photographes l’ont déjà transformée en peintre, tels sont les
termes du problème, et de subtils esprits n’ont pas manqué en Allemagne
pour s’engager à ce propos dans les rêveries les plus aventureuses. Les savans et les artistes éclairés ont heureusement rendu à la question un caractère vraiment scientifique. C’est sur ce dernier groupe d’observateurs attentifs, où figurent entr’autres M. Richard Pohl, auteur des ''Lettres sur l’Acoustique'', et M. Pellisov de Munich, que s’est portée de préférence l’attention de M. Kastner. Son livre, divisé en trois parties, traite de la ''musique cosmique'' d’abord, c’est-à-dire des harmonies éoliennes qui se produisent dans la nature, puis de la ''harpe d’Éole'', enfin des ''phénomènes acoustiques'' qui se rattachent à ce singulier instrument. Dans la dernière partie surtout, l’auteur a eu à signaler les remarquables théories du savant acousticien Pellisov sur les sons éoliens. En France, plusieurs physiciens éminens
avaient compris déjà tout l’intérêt qui peut s’attacher à l’étude bien dirigée de certains phénomènes sonores. Il suffit de nommer Savart, Cagniard-Latour et M. Pouillet. M. Kastner, connu par d’utiles travaux sur la musique chorale et l’histoire de l’instrumentation, est resté fidèle à cette louable
direction d’études en portant devant le public français les questions d’acoustique et d’harmonie depuis si longtemps débattues devant le public allemand.




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V. DE MARS.
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