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THÉÂTRE DU GYMNASE.



: ''Le Fils de Coralie'', comédie en 4 actes, de M. Albert Delpit.
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La question a été souvent posée de savoir s’il y a profit ou perte pour un ouvrage d’imagination à revêtir la forme de drame ou de comédie, après qu’il s’est une première fois coulé dans le moule d’un récit, nouvelle ou roman proprement dit. De fait, il paraît malaisé qu’après avoir conçu le développement d’un certain nombre de caractères d’une façon toute psychologique et analytique, un auteur reprenne en sous-œuvre ce premier travail et incarne ses personnages dans une action toute dramatique et synthétique. Mais n’arrive-t-il pas aussi qu’un sujet d’un intérêt saisissant apparaisse à un écrivain sous une forme mixte, si l’on peut dire, qui soit à la fois drame ou roman et unisse dans une mesure à peu près égale les qualités de ces deux genres ? Il est certain que ''le Fils de Coralie'' a dû se présenter dans ces conditions-là à l’imagination de M. Albert Delpit, et en donnant tour à tour à sa conception la forme de la comédie et la forme du récit, l’auteur n’a eu à exécuter aucune de ces mutilations forcées qui font trop souvent regretter les détails d’un beau roman devant une pièce médiocre qui en est tirée. L’œuvre qui vient de remporter au Gymnase un éclatant succès d’émotion est identiquement l’œuvre qui avait charmé déjà les lecteurs de la ''Revue''. Il n’y a de changé, si l’on peut dire, que la mise en scène. Les descriptions qui encadraient le dialogue ont cédé la place à de vrais décors. Les portraits se sont détachés des pages pour s’incarner dans des acteurs vivans, — mais le dialogue nerveux et pathétique, mais le développement des passions, mais tout ce qui faisait, en un mot, la moelle et la force du livre se retrouve entier dans la pièce.
La question a été souvent posée de savoir s’il y a profit ou perte pour un ouvrage d’imagination à revêtir la forme de drame ou de comédie, après qu’il s’est une première fois coulé dans le moule d’un récit, nouvelle ou roman proprement dit. De fait, il paraît malaisé qu’après avoir conçu le développement d’un certain nombre de caractères d’une façon toute psychologique et analytique, un auteur reprenne en sous-œuvre ce premier travail et incarne ses personnages dans une action toute dramatique et synthétique. Mais n’arrive-t-il pas aussi qu’un sujet d’un intérêt saisissant apparaisse à un écrivain sous une forme mixte, si l’on peut dire, qui soit à la fois drame ou roman et unisse dans une mesure à peu près égale les qualités de ces deux genres ? Il est certain que ''le Fils de Coralie'' a dû se présenter dans ces conditions-là à l’imagination de M. Albert Delpit, et en donnant tour à tour à sa conception la forme de la comédie et la forme du récit, l’auteur n’a eu à exécuter aucune de ces mutilations forcées qui font trop souvent regretter les détails d’un beau roman devant une pièce médiocre qui en est tirée. L’œuvre qui vient de remporter au Gymnase un éclatant succès d’émotion est identiquement l’œuvre qui avait charmé déjà les lecteurs de la ''Revue''. Il n’y a de changé, si l’on peut dire, que la mise en scène. Les descriptions qui encadraient le dialogue ont cédé la place à de vrais décors. Les portraits se sont détachés des pages pour s’incarner dans des acteurs vivans, — mais le dialogue nerveux et pathétique, mais le développement des passions, mais tout ce qui faisait, en un mot, la moelle et la force du livre se retrouve entier dans la pièce.