« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Porte » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
Ligne 3 317 :
contre-forts
qui l'épaulent.
</div>
[[Image:Porte.cathedrale.Rouen.png|center]]
<div class=prose>
Sur le trumeau était placée la statue du Christ, détruite aujourd'hui.
Dans les ébrasements, dix apôtres, trois de chaque côté; quatre statues
se voient sur la même ligne, sur la face des gros contre-forts et sur les
deux retours d'équerre. Les deux linteaux et le tympan représentent la
Ligne 3 470 ⟶ 3 469 :
belle architecture romane de l'ordre de Cluny, à la fin du XI<sup>e</sup> siècle et
au commencement du XII<sup>e</sup>.
</div>
[[Image:Porte.eglise.abbatiale.Vezelay.png|center]]
<div class=prose>
Cette porte (fig. 71) se compose de deux pieds-droits, avec pilastres
cannelés, portant deux archivoltes surhaussées, décorées d'ornements
très-refouillés et grands d'échelle. Les bas-reliefs qui décorent le linteau
et le tympan représentent l'annonciation, la visitation; la naissance du
Sauveur; l'ange réveillant les bergers et leur montrant l'étoile;
Ligne 3 509 ⟶ 3 507 :
porte date de 1140 environ. En A, nous en donnons le plan, et en B, la
coupe. Cette porte possédait deux vantaux.
</div>
[[Image:Porte.XIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Les exemples que nous venons de tracer indiquent déjà que les
architectes du moyen âge changeaient les dispositions des portes quand
Ligne 3 533 ⟶ 3 531 :
baies de second ordre sont composées comme les baies majeures, sans
qu'on ait tenu compte de la réduction de l'échelle.
</div>
[[Image:Coupe.porte.XIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Les trois premiers exemples de portes romanes que nous venons de
donner, appartiennent aux écoles bourguignonne et du centre. Celles de
Ligne 3 546 ⟶ 3 544 :
moitié du XII<sup>e</sup> siècle, se distinguent par la finesse des profils, un goût
très-délicat et une absence d'exagération dans les proportions.
</div>
[[Image:Porte.eglise.Beaune.png|center]]
<div class=prose>
Voici (fig. 74) une porte s'ouvrant latéralement sur la nef de l'église
de Saint-Remi l'Abbaye (Oise), qui ne se distingue que par la belle
Ligne 3 554 :
art fin et sobre à la fois, qui appartient à cette province au déclin du
roman. Cela rappelle les constructions antiques des meilleurs temps.
</div>
[[Image:Porte.eglise.Saint.Remi.l.Abbaye.png|center]]
<div class=prose>
Si l'on veut saisir d'un coup d'œil les variétés des écoles françaises
à la fin de la première moitié du XII<sup>e</sup> siècle, lorsqu'il s'agit des portes
Ligne 3 572 :
les diverses sources auxquelles notre art du moyen âge a été puiser
avant d'arriver au développement de l'école laïque française.
</div>
[[Image:Porte.eglise.Alet.png|center]]
<div class=prose>
Nous pourrions accumuler les exemples propres à faire ressortir les
variétés des écoles romanes de l'ancienne Gaule dans l'expression d'un
Ligne 3 584 :
départ, mais ces provinces possèdent chacune un caractère particulier;
elles subissent des influences, soit locales, soit étrangères; puis il arrive
un moment où le domaine royal, en politique, en littérature, comme
dans l'art de l'architecture, acquiert une prépondérance marquée. Les
Ligne 3 610 ⟶ 3 607 :
l'intelligence au sein des bouleversements qui ont suivi la chute de l'empire
romain.
</div>
[[Image:Porte.chapelle.Sainte.Claire.Puy.en.Velay.png|center]]
<div class=prose>
Revenons aux portes. Les deux exemples de la figure 75, qui appartiennent
à la même époque, affectent des caractères tranchés, dérivés
Ligne 3 628 ⟶ 3 625 :
il dut s'effacer bientôt sous l'influence de l'architecture du domaine
royal.
</div>
[[Image:Porte.cathedrale.Reims.png|center]]
<div class=prose>
En 1212, on posait la première pierre de la cathédrale de Reims.
L'œuvre fut commencée par le chœur et les deux bras de croix; et en
Ligne 3 716 ⟶ 3 713 :
au vingtième, un fragment de la tapisserie qui décore le
linteau-tympan.
</div>
[[Image:Porte.Notre.Dame.Amiens.png|center]]
<div class=prose>
Vers la même époque, on reconstruisait la cathédrale de Chartres sur
des fondations antérieures. Au pied des deux contre-forts occidentaux
Ligne 3 728 ⟶ 3 727 :
on peut saisir l'harmonie répandue dans ces édifices du commencement
du XIII<sup>e</sup> siècle. Par son caractère seul, ce membre d'architecture se
distingue des portes appartenant à des monuments religieux d'un
aspect moins robuste. Le principe de la structure est toujours le même;
Ligne 3 743 ⟶ 3 739 :
si nécessaire dans toute œuvre d'art, est-elle une règle observée de
nos jours?
</div>
[[Image:Porte.cathedrale.Chartres.png|center]]
<div class=prose>
Si nous abandonnons cet art gothique primitif, et si nous pénétrons
dans ses dérivés, vers la seconde moitié du XIII<sup>e</sup> siècle, nous pourrons
trouver encore bien des exemples de portes à recueillir.
</div>
[[Image:Porte.eglise.Beaulieu.png|center]]
<div class=prose>
Nous avons vu que certaines provinces, comme le Poitou, la Saintonge,
le Limousin, avaient, à l'époque romane, admis les portes sans linteaux
Ligne 3 755 ⟶ 3 753 :
dans les mêmes provinces et dans les contrées qui subissent l'influence
de ces écoles. C'est ainsi que nous voyons, à l'abbaye de Beaulieu (Tarn-et-Garonne),
une église de la seconde moitié du XIII<sup>e</sup> siècle, dont les
portes sont encore dépourvues de linteaux et de tympans, comme l'est
Ligne 3 822 ⟶ 3 817 :
épais et d'une élévation médiocre; alors ils se contentaient d'un arc de
cercle pour fermer le tableau, où ils composaient une courbe surbaissée.
</div>
[[Image:Porte.cathedrale.Clermont.png|center]]
<div class=prose>
Il existe une jolie porte établie dans ces conditions et s'ouvrant dans le
mur de l'ancienne sacristie de la cathédrale de Clermont
Ligne 3 888 ⟶ 3 883 :
parement intérieur, suffirait pour le démontrer, si le plan de l'église
Saint-Nicaise de Reims ne prouvait pas de la manière la plus positive
que les portes de la façade et du transsept étaient garnies de tambours<span id="note82"></span>[[#footnote82|<sup>82</sup>]].
</div>
[[Image:Porte.eglise.Saint.Urbain.Troyes.png|center]]
<div class=prose>
Alors les claires-voies vitrées au-dessus des portes (comme à la cathédrale
de Reims) éclairaient le vaisseau au-dessus de ces tambours et contribuaient
Ligne 3 978 ⟶ 3 972 :
de quelques monuments religieux du Beauvaisis, du Berry, de la Touraine
et du Poitou.
</div>
[[Image:Porte.maison.Vezelay.png|center]]
<div class=prose>
Ce n'est guère qu'au commencement du XII<sup>e</sup> siècle qu'on peut assigner
aux portes de maisons un caractère civil, et c'est encore dans la
Ligne 3 987 ⟶ 3 983 :
et quelquefois une tour carrée. La façade extérieure était
percée de fenêtres rares et assez étroites, les jours des appartements
étant pris sur un petit jardin intérieur. De la rue au jardin ou à la cour,
on pénétrait par un vestibule assez spacieux et par une porte plein
Ligne 4 024 ⟶ 4 017 :
dans la citadelle de Verdun, une porte de ce genre, dont la composition
est originale, et qui date des premières années du XIII<sup>e</sup> siècle.
</div>
[[Image:Porte.abbaye.Saint.Vane.png|center]]
<div class=prose>
Cette porte (fig. 84), se compose d'une archivolte à doubles claveaux,
reposant sur des jambages décorés, de chaque côté, de deux colonnettes
Ligne 4 038 ⟶ 4 031 :
façade d'une petite maison de la Châtre (Indre), il y a quelques
années.
</div>
[[Image:Porte.maison.la.Chatre.Indre.png|center]]
<div class=prose>
Cette entrée (fig. 85), d'une largeur inusitée pour une porte d'allée,
était flanquée de deux pieds-droits saillants, comme des jouées, portant
Ligne 4 097 ⟶ 4 090 :
(voy. PERRON). Celles de l'escalier du Louvre, bâti par Charles V, étaient
également très-ornées.
</div>
[[Image:Porte.XIIIe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Le XV<sup>e</sup> siècle, pendant lequel on bâtit peu d'églises, vit élever une quantité
de châteaux, de palais et maisons, dont les portes extérieures étaient
Ligne 4 111 ⟶ 4 104 :
est percé sous un pavillon rectangulaire qui occupe à peu près le milieu
de la façade sur la rue. Il consiste en une porte charretière avec poterne
au côté gauche. Les vantaux de bois sculpté de la grande baie sont
percés en outre d'un guichet très-étroit, surmonté d'un heurtoir, et s'ouvraient
Ligne 4 137 ⟶ 4 127 :
les coquilles de pèlerin, et la devise: <i>À vaillans cœurs rien
impossible</i>.
</div>
[[Image:Porte.Hotel.Jacques.Coeur.Bourges.2.png|center]]
<div class=prose>
On remarquera que l'idée de symétrie n'est entrée pour rien dans la
composition de ce portail, et cependant que les vides et les pleins, les
Ligne 4 200 ⟶ 4 192 :
considérait
cela comme plus noble alors, sinon plus sensé.
</div>
[[Image:Porte.Hotel.Jacques.Coeur.Bourges.png|center]]
<div class=prose>
Les portes intérieures des habitations du moyen âge sont très-simples,
parce qu'elles s'ouvraient derrière des tapisseries, et qu'on n'en apercevait
Ligne 4 215 ⟶ 4 207 :
très-rare que
ces portes soient à deux vantaux.
</div>
[[Image:Porte.interieure.XIIIe.XIVe.siecle.png|center]]
<div class=prose>
Vers la fin du XIV<sup>e</sup> siècle, les corbeaux soulageant les linteaux ne sont
plus employés pour les portes d'appartements. Celles-ci sont quadrangulaires
|