« Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Porte » : différence entre les versions

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contre-forts
qui l'épaulent.
</div>
 
[[Image:Porte.cathedrale.Rouen.png|center]]
<div class=prose>
Sur le trumeau était placée la statue du Christ, détruite aujourd'hui.
Dans les ébrasements, dix apôtres, trois de chaque côté; quatre statues
 
[Illustration: Fig. 70.]
 
se voient sur la même ligne, sur la face des gros contre-forts et sur les
deux retours d'équerre. Les deux linteaux et le tympan représentent la
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belle architecture romane de l'ordre de Cluny, à la fin du XI<sup>e</sup> siècle et
au commencement du XII<sup>e</sup>.
</div>
 
[[Image:Porte.eglise.abbatiale.Vezelay.png|center]]
<div class=prose>
Cette porte (fig. 71) se compose de deux pieds-droits, avec pilastres
cannelés, portant deux archivoltes surhaussées, décorées d'ornements
très-refouillés et grands d'échelle. Les bas-reliefs qui décorent le linteau
 
[Illustration: Fig. 71.]
 
et le tympan représentent l'annonciation, la visitation; la naissance du
Sauveur; l'ange réveillant les bergers et leur montrant l'étoile;
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porte date de 1140 environ. En A, nous en donnons le plan, et en B, la
coupe. Cette porte possédait deux vantaux.
</div>
 
[[Image:Porte.XIe.siecle.png|center]]
[Illustration: Fig. 72.]
<div class=prose>
 
Les exemples que nous venons de tracer indiquent déjà que les
architectes du moyen âge changeaient les dispositions des portes quand
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baies de second ordre sont composées comme les baies majeures, sans
qu'on ait tenu compte de la réduction de l'échelle.
</div>
 
[[Image:Coupe.porte.XIe.siecle.png|center]]
[Illustration: Fig. 72^<i>bis</i>.]
<div class=prose>
 
Les trois premiers exemples de portes romanes que nous venons de
donner, appartiennent aux écoles bourguignonne et du centre. Celles de
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moitié du XII<sup>e</sup> siècle, se distinguent par la finesse des profils, un goût
très-délicat et une absence d'exagération dans les proportions.
</div>
 
[[Image:Porte.eglise.Beaune.png|center]]
<div class=prose>
Voici (fig. 74) une porte s'ouvrant latéralement sur la nef de l'église
de Saint-Remi l'Abbaye (Oise), qui ne se distingue que par la belle
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art fin et sobre à la fois, qui appartient à cette province au déclin du
roman. Cela rappelle les constructions antiques des meilleurs temps.
</div>
 
[[Image:Porte.eglise.Saint.Remi.l.Abbaye.png|center]]
[Illustration: Fig. 73.]
<div class=prose>
 
Si l'on veut saisir d'un coup d'œil les variétés des écoles françaises
à la fin de la première moitié du XII<sup>e</sup> siècle, lorsqu'il s'agit des portes
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les diverses sources auxquelles notre art du moyen âge a été puiser
avant d'arriver au développement de l'école laïque française.
</div>
 
[[Image:Porte.eglise.Alet.png|center]]
[Illustration: Fig. 74.]
<div class=prose>
 
Nous pourrions accumuler les exemples propres à faire ressortir les
variétés des écoles romanes de l'ancienne Gaule dans l'expression d'un
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départ, mais ces provinces possèdent chacune un caractère particulier;
elles subissent des influences, soit locales, soit étrangères; puis il arrive
[Illustration: Fig. 75.]
 
un moment où le domaine royal, en politique, en littérature, comme
dans l'art de l'architecture, acquiert une prépondérance marquée. Les
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l'intelligence au sein des bouleversements qui ont suivi la chute de l'empire
romain.
</div>
 
[[Image:Porte.chapelle.Sainte.Claire.Puy.en.Velay.png|center]]
[Illustration: Fig. 76.]
<div class=prose>
 
Revenons aux portes. Les deux exemples de la figure 75, qui appartiennent
à la même époque, affectent des caractères tranchés, dérivés
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il dut s'effacer bientôt sous l'influence de l'architecture du domaine
royal.
</div>
 
[[Image:Porte.cathedrale.Reims.png|center]]
[Illustration: Fig. 77.]
<div class=prose>
 
En 1212, on posait la première pierre de la cathédrale de Reims.
L'œuvre fut commencée par le chœur et les deux bras de croix; et en
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au vingtième, un fragment de la tapisserie qui décore le
linteau-tympan.
</div>
 
[[Image:Porte.Notre.Dame.Amiens.png|center]]
<div class=prose>
Vers la même époque, on reconstruisait la cathédrale de Chartres sur
des fondations antérieures. Au pied des deux contre-forts occidentaux
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on peut saisir l'harmonie répandue dans ces édifices du commencement
du XIII<sup>e</sup> siècle. Par son caractère seul, ce membre d'architecture se
 
[Illustration: Fig. 78.]
 
distingue des portes appartenant à des monuments religieux d'un
aspect moins robuste. Le principe de la structure est toujours le même;
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si nécessaire dans toute œuvre d'art, est-elle une règle observée de
nos jours?
</div>
 
[[Image:Porte.cathedrale.Chartres.png|center]]
[Illustration: Fig. 79.]
<div class=prose>
 
Si nous abandonnons cet art gothique primitif, et si nous pénétrons
dans ses dérivés, vers la seconde moitié du XIII<sup>e</sup> siècle, nous pourrons
trouver encore bien des exemples de portes à recueillir.
</div>
 
[[Image:Porte.eglise.Beaulieu.png|center]]
<div class=prose>
Nous avons vu que certaines provinces, comme le Poitou, la Saintonge,
le Limousin, avaient, à l'époque romane, admis les portes sans linteaux
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dans les mêmes provinces et dans les contrées qui subissent l'influence
de ces écoles. C'est ainsi que nous voyons, à l'abbaye de Beaulieu (Tarn-et-Garonne),
 
[Illustration: Fig. 80.]
 
une église de la seconde moitié du XIII<sup>e</sup> siècle, dont les
portes sont encore dépourvues de linteaux et de tympans, comme l'est
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épais et d'une élévation médiocre; alors ils se contentaient d'un arc de
cercle pour fermer le tableau, où ils composaient une courbe surbaissée.
</div>
 
[[Image:Porte.cathedrale.Clermont.png|center]]
[Illustration: Fig. 81.]
<div class=prose>
 
Il existe une jolie porte établie dans ces conditions et s'ouvrant dans le
mur de l'ancienne sacristie de la cathédrale de Clermont
Ligne 3 888 ⟶ 3 883 :
parement intérieur, suffirait pour le démontrer, si le plan de l'église
Saint-Nicaise de Reims ne prouvait pas de la manière la plus positive
 
[Illustration: Fig. 82.]
 
que les portes de la façade et du transsept étaient garnies de tambours<span id="note82"></span>[[#footnote82|<sup>82</sup>]].
</div>
 
[[Image:Porte.eglise.Saint.Urbain.Troyes.png|center]]
<div class=prose>
Alors les claires-voies vitrées au-dessus des portes (comme à la cathédrale
de Reims) éclairaient le vaisseau au-dessus de ces tambours et contribuaient
Ligne 3 978 ⟶ 3 972 :
de quelques monuments religieux du Beauvaisis, du Berry, de la Touraine
et du Poitou.
</div>
 
[[Image:Porte.maison.Vezelay.png|center]]
<div class=prose>
Ce n'est guère qu'au commencement du XII<sup>e</sup> siècle qu'on peut assigner
aux portes de maisons un caractère civil, et c'est encore dans la
Ligne 3 987 ⟶ 3 983 :
et quelquefois une tour carrée. La façade extérieure était
percée de fenêtres rares et assez étroites, les jours des appartements
 
[Illustration: Fi. 83.]
 
étant pris sur un petit jardin intérieur. De la rue au jardin ou à la cour,
on pénétrait par un vestibule assez spacieux et par une porte plein
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dans la citadelle de Verdun, une porte de ce genre, dont la composition
est originale, et qui date des premières années du XIII<sup>e</sup> siècle.
</div>
 
[[Image:Porte.abbaye.Saint.Vane.png|center]]
[Illustration: Fig. 84.]
<div class=prose>
 
Cette porte (fig. 84), se compose d'une archivolte à doubles claveaux,
reposant sur des jambages décorés, de chaque côté, de deux colonnettes
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façade d'une petite maison de la Châtre (Indre), il y a quelques
années.
</div>
 
[[Image:Porte.maison.la.Chatre.Indre.png|center]]
[Illustration: Fig. 85.]
<div class=prose>
 
Cette entrée (fig. 85), d'une largeur inusitée pour une porte d'allée,
était flanquée de deux pieds-droits saillants, comme des jouées, portant
Ligne 4 097 ⟶ 4 090 :
(voy. PERRON). Celles de l'escalier du Louvre, bâti par Charles V, étaient
également très-ornées.
</div>
 
[[Image:Porte.XIIIe.siecle.png|center]]
[Illustration: Fig. 86.]
<div class=prose>
 
Le XV<sup>e</sup> siècle, pendant lequel on bâtit peu d'églises, vit élever une quantité
de châteaux, de palais et maisons, dont les portes extérieures étaient
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est percé sous un pavillon rectangulaire qui occupe à peu près le milieu
de la façade sur la rue. Il consiste en une porte charretière avec poterne
 
[Illustration: Fig. 87.]
 
au côté gauche. Les vantaux de bois sculpté de la grande baie sont
percés en outre d'un guichet très-étroit, surmonté d'un heurtoir, et s'ouvraient
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les coquilles de pèlerin, et la devise: <i>À vaillans cœurs rien
impossible</i>.
</div>
 
[[Image:Porte.Hotel.Jacques.Coeur.Bourges.2.png|center]]
<div class=prose>
On remarquera que l'idée de symétrie n'est entrée pour rien dans la
composition de ce portail, et cependant que les vides et les pleins, les
Ligne 4 200 ⟶ 4 192 :
considérait
cela comme plus noble alors, sinon plus sensé.
</div>
 
[[Image:Porte.Hotel.Jacques.Coeur.Bourges.png|center]]
[Illustration: Fig. 88.]
<div class=prose>
 
Les portes intérieures des habitations du moyen âge sont très-simples,
parce qu'elles s'ouvraient derrière des tapisseries, et qu'on n'en apercevait
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très-rare que
ces portes soient à deux vantaux.
</div>
 
[[Image:Porte.interieure.XIIIe.XIVe.siecle.png|center]]
[Illustration: Fig. 89.]
<div class=prose>
 
Vers la fin du XIV<sup>e</sup> siècle, les corbeaux soulageant les linteaux ne sont
plus employés pour les portes d'appartements. Celles-ci sont quadrangulaires