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ments de nez auxquels j’étais alors sujet et qui étaient si abondants qu’ils me privaient parfois de tout sentiment.

Lorsque Signorelli, dont je garderai un éternel souvenir, eut mis en place son tableau, il partit pour Cortona. Il fut escorté, une grande partie de la route, par une foule de citoyens, de parents et d’amis qui désiraient lui donner un éclatant témoignage d’amitié et d’estime.

À cette époque Silvio Passerini, cardinal de Cortona, résolut d’orner de peintures un palais qu’il avait fait construire à une demi-lieue des murs de la ville, par Benedetto Caporali, peintre pérugin qui, peu de temps auparavant, avait commenté Vitruve (20). Benedetto couvrit de fresques tout ce palais, avec l’aide de Tommaso (21) et de plusieurs autres élèves parmi lesquels nous citerons Masso Papacello de Cortona, qui était son disciple aussi bien que celui de Jules Romain, comme nous le dirons ailleurs. Le cardinal ayant voulu aussi avoir quelque chose de la main de Signorelli, celui-ci commença un Baptême du Christ à fresque sur la façade de l’autel de la chapelle du palais ; mais la mort, qui vint le frapper à l’âge de quatre-vingt-deux ans, l’empêcha d’achever cet ouvrage.

Luca Signorelli se distingua par la pureté de ses mœurs, sa sincérité, sa loyauté, sa douceur, sa bienveillance et sa générosité. Jamais il ne refusa ses services à ceux qui les réclamèrent. Il mettait une extrême complaisance à initier ses élèves aux secrets de son art (22). Il vécut splendidement en seigneur